Elle représente l'épouse du peintre dans la serre où elle venait fréquemment assister aux séances de pose pour un autre tableau de son mari, dans le même lieu, intitulé Dans la serre[2].
Le modèle
La corpulente Suzanne Leenhoff s'est encore alourdie depuis La Lecture, pourtant Manet a envie de faire poser son épouse à l'endroit même où avait pris place les époux Guillemet, une Parisienne piquante et son mari, un couple mondain dont la femme était célèbre pour sa beauté et son élégance parisienne[3]. La sophistication de la pose et de la représentation du couple et du décor, contraste avec le style que Manet utilise ici pour Suzanne, empreint de simplicité[4].
C'est avec réalisme et affection que Manet la montre et fait ressortir sa bonhommie. Giuseppe De Nittis dit d'elle : « Madame Manet avait une chose très particulière : une grâce de bonté, de simplicité, de candeur dans l'esprit, une sérénité que rien n'altérait. On sentait, dans ses moindres mots, la passion qu'elle avait pour son enfant terrible et charmant de mari[5]. »
Madame Manet plutôt forte, hollandaise placide, n'a rien d'une frêle parisienne. Elle dit la chose elle-même avec une bonhommie souriante. Elle trouve ce tableau fort réussi et l'accroche au mur de sa chambre après la mort de Manet[6].
Provenance
Suzanne Manet se défait à regret du tableau lorsqu'elle a un besoin pressant d'argent en . Maurice Joyant, collectionneur d'art et ami d'enfance de Toulouse-Laurec, le lui achète pour 6 000 francs[7]. En , Joyant le vend à Georges Bernheim. La Société des amis du musée d'Oslo s'en porte acquéreur en 1918.
Ouvrage publié en France en 1994 à la suite de la rétrospective aux Galeries nationales du Grand Palais à Paris du 19 avril au 8 août 1994, et aux États-Unis du 19 septembre 1994 au 8 janvier 1995 au Metroplitan Museum of Art de New York. Gary Tinterow est le directeur du département du XIXe siècle du Metropolitan Museum of Art.