Les premiers missiles ATACMS sont tirés en janvier 1991 durant l'opération Tempête du désert, cinq mois après leur entrée en dotation dans le bataillon d'artillerie 6/27 basé à Fort Sill, en Oklahoma[3].
Un total de 32 missiles sont tirés lors de l'opération Tempête du désert. Durant l'invasion de l'Irak par les États-Unis en 2003, plus de 450 sont tirés. La production de l'ATACMS cesse en 2007, date à laquelle 3 700 ont été produits. En date de 2015, plus de 560 ATACMS ont été lancés lors de combats[4].
En 2016, il est décidé de concevoir une version ayant une capacité antinavire. Mais le développement du Cross-Domain ATACMS (CD- ATACMS) est arrêté fin 2020 pour des raisons techniques[5],[6]. Il est censé être remplacé à partir de 2023/2024 par le Precision Strike Missile.
Description
Les M270 embarquent deux paniers contenant chacun un missile dans son conteneur de lancement, ou un missile et 6 roquettes. Les M142 HIMARS testés à partir de 1998 et en service opérationnel depuis 2005 embarquent un seul panier.
Les missiles M39 et M39A1 embarquent respectivement 950 et 275[7]sous-munitions M74 APAM (antipersonnel/antimatériel). La sous-munition M74 APAM se présente sous la forme d'une sphère en acier de 6 cm de diamètre et pesant 590 g. La sphère est recouverte d'une série de cannelures qui, sous l'effet du flux d'air, vont initier un mouvement de rotation de 2 400 tr/min, lors de leur libération. Cette force centrifuge est nécessaire à l'armement de la fusée d'impact M219E1 ou M219A2. L'intérieur de la sphère contient l'explosif composition B, deux pastilles incendiaires et est tapissé d'un revêtement en alliage de tungstène-nickel-fer préfragmenté qui, lors de l'explosion, génère des éclats mortels dans un rayon de 15 m[8]. Les 950 sous-munitions M74 APAM du missile M39 sont dispersées sur une aire de 33 445 m2[7].
Versions
MGM-140A (M39) Block 1 : missile possédant un guidage inertiel et contenant 950 sous-munitions M74 APAM. 1 650 exemplaires produits entre 1990 et 1997. Sa masse est de 1 670 kg.
MGM-140B (M39A1) Block 1A : MGM-140B dont la charge militaire est réduite à 275 sous-munitions M74 APAM afin de l'alléger pour doubler sa portée, sa masse totale étant réduite à 1 320 kg. Son système de guidage inertiel est complété par un système de recalage par GPS. 610 exemplaires sont produits entre 1997 et 2003[9].
MGM-140C (M39A2) Block 2 : identique au MGM-140B à l'exception de sa charge militaire, qui consiste en 13 sous-munitions antichars BAT[10]. Cette version n'est jamais entrée en service.
MGM-140C (M39A2) Block 2A : similaire au MGM-140C, sa charge militaire consiste en 6 sous-munitions IBAT, aussi appelées PI-BAT. Restée à l'état de prototype.
ATACMS-P Block 3 : MGM-140B Block 1A (M39A1) missile modifié pour contenir une tête Mk. 4 du missile balistique UGM-96A Trident I (C4). La tête renferme un pénétrateur en acier et tungstène d'une masse de 120 kg[11].
MGM-168A ATACMS-QRU (M48) Block 4 : similaire au MGM-140B à l'exception de sa charge militaire, cette dernière est identique à la charge explosive et perforante de 226 kg du missile antinavireAGM-84E Harpoon. 610 exemplaires sont produits entre 2001 et 2004.
Ukraine : dans le cadre du soutien militaire à l'Ukraine, à la suite de l'invasion par la Russie, les États-Unis, après plusieurs mois de demandes répétées de l'Ukraine, en fournissent un petit nombre à l'automne 2023[12]. Le Wall Street Journal annonce le que l'Ukraine a tiré pour la première fois des missiles ATACMS sur les forces russes[13]. De nouvelles livraisons d'un plus grand nombre de missiles ont lieu au printemps 2024[14]. Le , la Russie menace les États-Unis de représailles après que les forces ukrainiennes ont tiré une salve de missiles balistiques tactiques MGM-140 ATACMS vers Sébastopol, en Crimée[15]. Le , les États-Unis donnent leur feu vert à leur utilisation sur le territoire russe[16].