Ligue latine

Carte du Latium antique : en orange les villes qui ont pu appartenir à la Ligue Latine. En vert, deux cités étrusques de la Dodécapole.

La Ligue latine était une confédération à la fois religieuse et politique, réunissant environ trente cités et tribus du Latium antique, et qui avait pour but d'organiser une défense mutuelle contre les agressions extérieures. La Ligue fut fondée au cours du VIIe siècle av. J.-C., puis dissoute en 338 av. J.-C.

Dénomination

Le terme s'est forgé dans l'historiographie contemporaine : il n'existe pas de mot latin particulier pour désigner la « Ligue latine », les auteurs antiques utilisant les termes plus généraux de Latini ou de nomen Latinum[1].

Organisation

Dans l'Occident ancien, la constitution de confédérations réunissant plusieurs cités est fréquente[n 1]. En Italie par exemple, les douze cités étrusques d'Étrurie forment une confédération baptisée Dodécapole, mais on trouve également la ligue samnite, la ligue des Èques ou encore des Volsques[2].

Pour des raisons religieuses, le nombre de membres est maintenu autour de trente[3]. Ce serait lié à la tradition qui veut qu'Énée ait été guidé en Italie par une truie qui donne naissance à trente petits[4]. L'organisation fédérale des Latins encadre leur vie politique, juridique et religieuse, au travers de traités commerciaux, des mariages et des libertés individuelles dont chacun jouit au sein de la Ligue. Cette dernière est dirigée par un concilium Latinorum (en français : « assemblée des Latins ») qui s'efforce de gouverner la Ligue par des décisions communes (imperium communi consilio administrare[a 1])[5]. À tour de rôle, chaque cité latine nomme un dictator Latinus (en français : « dictateur des Latins ») pour présider aux cérémonies religieuses et diriger les opérations militaires et diplomatiques[3].

Membres de la Ligue latine

Il paraît aujourd'hui impossible de dresser la liste exhaustive des membres de la Ligue. Sa constitution a évolué tout au long de son existence. Un fragment d'une inscription, relevé par Caton l'Ancien, nous apprend que les villes de Tusculum, Aricia, Lanuvium, Lavinium, Cora, Tibur, Pometia et Ardea ont été membres en même temps de la Ligue[m 1]. L'inscription ne donne pas le nom de Rome mais donne comme dictator latinus un magistrat de Tusculum[6].

Parmi les membres hypothétiques, qui ne l'ont pas forcément été en même temps, on peut citer[a 2] : Albe la Longue, Antemnae, Antium, Ardée, Aricie, Bovillae, Bubentum, Cabum, Cora, Carventum, Circei, Corioles, Corbio, Fidènes, Fortinea, Gabies, Labicum, Lanuvium, Lavinium, Laurentum, Nomentum, Norba, Préneste, Pedum, Querquetula, Rome, Satricum, Scaptia, Setia, Tollenae, Tibur, Tusculum, Tolerium et Velitrae.

Il semble que lors du règne de Tarquin le Superbe à Rome, ce dernier ait pris le commandement de la Ligue et l'ait étendu aux peuples voisins des Herniques et des Volsques, portant le nombre de membres à quarante-sept[7].

Le centre de la Ligue se déplace en fonction du prestige de ses membres. Des cités comme Lavinium, Aricia ou Rome revendiquent le rôle de centre politique et religieux après la destruction d'Albe la Longue. Chaque cité tente d'établir un sanctuaire dédié à un culte fédéral afin d'asseoir sa légitimité. Aricia et Lavinium s'appuient sur la proximité du bois sacré de la Diane de Nemi[6], dédié par Egerius Baebius de Tusculum, alors dictateur de la Ligue, en présence de délégués d'au moins huit peuples latins, avant 508[8].

Cultes fédéraux

Les cités latines célèbrent des cultes fédéraux[9] dont le plus important est celui dédié à Jupiter Latiaris, forme divinisée du roi Latinus, perçu comme l'ancêtre commun de tous les Latins[10]. Pour la célébration de ce culte, les Latins se rassemblent une fois par an à Albe la Longue, lors des Féries latines (feriae Latinae), ce qui fait d'Albe le centre religieux de la Ligue[11]. Un sacrifice commun est alors effectué au sommet du Mont Albain en l'honneur de Jupiter Latiaris[12].

Lavinium semble être un autre centre religieux, plus ancien mais de moindre importance. Dans cette ville se trouve un sanctuaire, le Frutinal, dédié à Vénus Frutis et commun à tous les Latins[13]. On y célèbre également les cultes des Pénates et de Vesta, ainsi que de Sol Indiges[11]. On trouve d'autres sanctuaires fédéraux à Ardée, à Rome (Diane Aventine) et à Aricie (Diane Aricine)[14].

Férentina, divinité protectrice de Ferentium, est assimilée par les Romains et devient peu à peu la déesse protectrice de la Ligue car c'est dans un bois qui lui est consacré, où se trouve la source Férentine (ad aquam Ferentinam), que se réunissent les peuples latins[15] depuis le VIe siècle av. J.-C. ou le début du Ve siècle av. J.-C.[6], avant la bataille du lac Régille[16], et jusqu'en 340. C'est dans ce bois, situé à proximité de la via Appia, à l'ouest d'Albanum, à 25 kilomètres de Rome, que les décisions impliquant les membres de la Ligue sont prises[17]. La proximité du lieu de réunion avec Rome suggère l'importance de l'influence de celle-ci sur les autres cités.

Histoire

Fondation de la Ligue

À l'origine, vers le VIIIe siècle av. J.-C., il semble que la Ligue naisse de la volonté des tribus latines installées autour d'Albe la Longue, des communautés qui n'ont pas encore fondé de villes, de protéger l'important lieu de culte qu'est devenu le Mont Albain. Ces populations, soumises à l'autorité d'Albe et qui vont en grande partie peupler les colonies fondées par les Albains, sont désignées dans les textes antiques par le terme de Prisci Latini[18],[3]. Pline l'Ancien donne une liste[a 3] de trente colonies albaines qui participent aux célébrations des Féries latines en l'honneur de Jupiter Latiaris sur le Mont Albain[19]. À cette époque, la cité de Lavinium (dont Albe est une colonie) et Rome n'appartiennent pas à la Ligue, la première parce qu'elle semble étrangère à la réunion des tribus albaines et la deuxième parce qu'elle n'est pas encore fondée[20]. Néanmoins, parmi les trente populi Albenses cités par Pline l'Ancien figurent deux tribus qui ont pu occuper le site de Rome : les Velienses, probables habitants de la Velia, et les Querquetulani, probables résidents du Caelius[21].

Relations entre la Ligue et la Rome monarchique

Il semble que Rome intègre la Ligue à la suite de la guerre contre Albe dont un des évènements, le triple duel entre Horaces et Curiaces, peut être interprété comme un rite initiatique d'admission au sein de la Ligue[22]. D'après Denys d'Halicarnasse, l'hégémonie sur la Ligue est perdue par Albe au profit de Rome quelques années plus tard, toujours sous le règne de Tullus Hostilius[a 4]. Sous les règnes de ses successeurs, Rome continue d'étendre sa domination par les armes sur les cités de la Ligue. Servius Tullius tente ensuite d'élever Rome au rang de centre religieux en consacrant un sanctuaire à Diane sur l'Aventin, en dehors des limites du Pomœrium et donc accessible à tous les Latins. Le culte semble avoir rencontré un grand succès, au point que durant la guerre des Latins coalisés contre Rome pour rétablir Tarquin le Superbe sur son trône, les Latins se sentent obligés de consacrer un nouveau sanctuaire à Diane près d'Aricie. Néanmoins, le culte de Diane Aventine ne se substitue pas à celui de Jupiter Latiaris qui est toujours célébré annuellement près d'Albe[23].

Vers 508 av. J.-C.[8], Porsenna, le roi étrusque de Chiusi, investit la ville de Rome et tente d'étendre sa domination sur les environs. Il envoie son fils Arruns mettre le siège devant Aricie, visant ainsi le nouveau centre de la Ligue. Les cités de la Ligue, qui sont directement menacées[m 2], interviennent avec l'aide des troupes de Cumes, menées par le tyran Aristodème, preuve de l'importance de l'enjeu[8]. Arruns est tué lors des combats et les Étrusques sont refoulés au-delà du Tibre, libérant Rome[m 3].

La Ligue latine des Ve et IVe siècles av. J.-C.

Peu après, certaines cités latines se coalisent contre Rome à l'appel de Tarquin qui a été chassé. La confrontation a lieu près du lac Régille, entre 499 et 496 av. J.-C., et voit la victoire des Romains menés par le dictateur Aulus Postumius Albus. En 493 av. J.-C., la République romaine, en position de force, conclut un accord avec la Ligue appelé le fœdus Cassianum, du nom du consul Spurius Cassius Vecellinus qui ratifie le traité[24]. Ce dernier établit une paix perpétuelle entre les membres de la Ligue et prévoit une assistance mutuelle en cas de guerre[24]. Rome réintègre donc la Ligue mais en tant que cité-état traitant d'égal à égal avec l'ensemble des autres cités latines[25],[26].

Au sud, la ville de Préneste est directement menacée par les Èques, les Volsques et les Herniques. La Ligue réduit la menace vers 486 av. J.-C. en passant une alliance avec le peuple des Herniques[27] dont les tribus forment également une ligue autour de la ville d'Anagni[28]. Les années qui suivent sont prospères, l'accord prévenant le Latium de toute invasion et permettant de faire campagne à l'extérieur contre les peuples demeurés hostiles comme les Èques et les Volsques. Mais peu à peu, au cours du Ve siècle av. J.-C., chaque cité reprend son indépendance et s'engage dans des guerres sans concertation avec les autres membres de la Ligue. C'est particulièrement le cas de Rome qui prend progressivement le contrôle de la Ligue[29].

Les liens unissant les membres de la Ligue se desserrent encore après l'invasion gauloise du début du IVe siècle av. J.-C. Rome reproche aux autres cités et aux Herniques de ne pas l'avoir soutenu face aux Gaulois de Brennus[30]. Les cités latines comme Tibur ou Préneste s'émancipent et n'hésitent pas à faire appel aux Gaulois ou aux Volsques pour défendre leurs intérêts. Sous l'impulsion de Rome qui étend sa domination sur le Latium, Tibur réintègre la Ligue Latine en 359 av. J.-C.[29], ainsi que Préneste, Nomentum et Pedum entre 358 et 353 av. J.-C. La Ligue Latine est restaurée et retrouve un équilibre comparable à celui qui a suivi le traité de Cassianum : Rome s'arroge un rôle politique et militaire équivalent à l'ensemble des autres cités[31].

La dissolution de la Ligue

En 354 av. J.-C., la Ligue conclut une alliance avec les Samnites de Capoue qui se protègent ainsi des tribus samnites des montagnes qui représentent une menace sur le nouvel état campanien[32]. En 343 av. J.-C., les tribus montagnardes attaquent la ville de Teanum Sidicinum, capitale des Sidicins, située au nord de la Campanie. Ces derniers demandent l'aide des Campaniens de Capoue qui eux-mêmes en appellent à Rome. Les Romains repoussent les montagnards mais dans le Latium, plusieurs cités de la Ligue se soulèvent contre l'hégémonie romaine[m 4]. Rome renouvelle alors son alliance avec les Samnites des montagnes afin de sécuriser ses arrières et faire face aux rebelles. La paix de 341 av. J.-C. met fin à la première guerre samnite qui est immédiatement suivie de la Guerre latine[32]. La lutte entre Rome et les cités latines, auxquelles se sont ralliés les Sidicins, dure deux ans. Finalement, les Romains l'emportent et soumettent les Latins. La Ligue, son armée fédérale et ses instances judiciaires sont dissoutes en 338 av. J.-C.[2] et les cités latines perdent leur indépendance. Néanmoins, les Romains ne réservent pas le même sort à tous les Latins : Lavinium, Aricia, Nomentum, Pedum et Tusculum ont le droit de cité mais sans participation aux élections (civitas sine suffragio), Velitrae est détruite et ses habitants déplacés sur la rive droite du Tibre et une colonie est installée à Antium dont le port devient romain[33],[34]. De rares cités, comme Préneste ou Tivoli, conservent une certaine autonomie, en étant toutefois alliées (socii) de Rome jusqu'à la guerre sociale, à l'issue de laquelle elles deviennent des municipes. Dans tous les cas, les Latins doivent dorénavant s'inscrire au cens et servir dans l'armée romaine ce qui en décuple les effectifs[33].

Notes et références

Notes

  1. En Grèce, on peut citer parmi les plus célèbres l'Amphictyonie de Delphes, la Ligue béotienne, achéenne, la Pentapole dorienne, etc. En Italie, il existe des ligues chez quasiment tous les peuples (Marses, Samnites, Volsques, Herniques, Campaniens, Ombriens, etc).

Références

  • Sources modernes :
  1. Liou-Gille 1997.
  2. a et b Liou-Gille 1996, p. 73.
  3. a b et c Heurgon 1993, p. 222.
  4. Liou-Gille 1996, p. 82.
  5. Heurgon 1993, p. 288.
  6. a b et c Heurgon 1993, p. 223.
  7. Liou-Gille 1997, p. 762.
  8. a b et c Heurgon 1993, p. 263.
  9. Liou-Gille 1996, p. 81.
  10. Liou-Gille 1996, p. 77.
  11. a et b Liou-Gille 1996, p. 87.
  12. Briquel 2000, p. 26.
  13. Liou-Gille 1996, p. 85.
  14. Liou-Gille 1997, p. 729.
  15. Grandazzi 1996, p. 274.
  16. Grandazzi 1996, p. 277.
  17. Grandazzi 1996, p. 276.
  18. Liou-Gille 1997, p. 735.
  19. Liou-Gille 1997, p. 736.
  20. Liou-Gille 1997, p. 740.
  21. Liou-Gille 1997, p. 742.
  22. Liou-Gille 1997, p. 748.
  23. Liou-Gille 1997, p. 761.
  24. a et b Heurgon 1993, p. 291.
  25. Heurgon 1993, p. 292.
  26. Cébeillac-Gervasoni 2006, p. 46-47.
  27. Heurgon 1993, p. 294.
  28. Cébeillac-Gervasoni 2006, p. 47.
  29. a et b Heurgon 1993, p. 290.
  30. Cébeillac-Gervasoni 2006, p. 67.
  31. Heurgon 1993, p. 302.
  32. a et b Heurgon 1993, p. 321.
  33. a et b Heurgon 1993, p. 323.
  34. Cébeillac-Gervasoni 2006, p. 68.
  • Autres sources modernes :
  1. Mogens Herman Hansen et Tim Cornell, « The City-State in Latium » dans A Comparative Study of Thirty City-state Cultures, 2000, p. 213
  2. Theodor Mommsen, Des commencements de Rome jusqu'aux guerres civiles dans Histoire romaine, éd. Robert Laffont, 1985
  3. Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques, l'antique civilisation toscane VIIIe – Ier siècle av. J.-C., Perrin, 2010, p. 169
  4. Michael Grant, The History of Rome, Faber, Londres, 1993, p. 48
  • Sources antiques :
  1. Festus, De la signification des mots, 276L
  2. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, V, 61, 2-3
  3. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, III, 69
  4. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, III, 34

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages généraux

  • Mireille Cébeillac-Gervasoni, « La Royauté et la République », dans Mireille Cébeillac-Gervasoni et al., Histoire romaine, Paris, Armand Colin, coll. « U Histoire », , 471 p. (ISBN 978-2-200-26587-8)
  • Jacques Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale : jusqu'aux guerres puniques, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », 1993 3e  éd., 477 p. (ISBN 978-2-13-045701-5 et 2-13-045701-0), p. 335-345
  • Dominique Briquel, « Le sillon fondateur », dans François Hinard (dir.), Histoire romaine : Tome 1, Des origines à Auguste, Fayard, , p. 11-46

Ouvrages sur la Ligue latine

  • Bernadette Liou-Gille, « Naissance de la ligue latine : mythe et culte de fondation », Revue belge de philologie et d'histoire, no 1,‎ , p. 73-97 (lire en ligne)
  • Bernadette Liou-Gille, « Le gouvernement fédéral de la Ligue latine sous la royauté romaine : dictateur fédéral, roi fédéral, "hegemôn toû éthnos" », Revue des études anciennes, vol. 106, no 2,‎ , p. 421-443
  • Bernadette Liou-Gille, « Les rois de Rome et la Ligue latine : définitions et interprétations », Latomus, no 56,‎ , p. 729-764
  • Alexandre Grandazzi, « Identification d'une déesse : Ferentina et la ligue latine archaïque », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 140, no 1,‎ , p. 273-294 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Read other articles:

Elektrofil (Inggris: electrophilecode: en is deprecated , secara harfiah electron lover; pecinta elektron) adalah suatu istilah kimia untuk reagen yang tertarik pada elektron. Umumnya, elektrofil merupakan suatu zat bermuatan positif yang mudah mendekati suatu pusat gugus yang kaya elektron. Reaksi Reaksi substitusi elektrofilik terjadi pada senyawa aromatis termasuk heteroaromatis. Substitusi elektrofilik adalah penggantian H+ dengan suatu elektrofil (E+) /spesi yang kekurangan elektron. Ele...

 

Rare X-linked dominant genetic disorder Medical conditionIntellectual disability and microcephaly with pontine and cerebellar hypoplasiaOther namesX-linked intellectual disability - microcephaly - pontocerebellar hypoplasia[1]This condition is inherited in an X-linked dominant manner.SpecialtyMedical genetics  Mental retardation and microcephaly with pontine and cerebellar hypoplasia (MICPCH) – also known as mental retardation, X-linked, syndromic, Najm type (MRXSNA); X-linked ...

 

L’edizione 1980 del Pallone d'oro, 25ª edizione del premio calcistico istituito dalla rivista francese France Football, fu vinta dal tedesco Karl-Heinz Rummenigge (Bayern Monaco). I giurati che votarono furono 25, provenienti da Austria, Belgio, Bulgaria, Cecoslovacchia, Danimarca, Finlandia, Francia, Germania Est, Germania Ovest, Inghilterra, Irlanda, Italia, Jugoslavia, Lussemburgo, Paesi Bassi, Polonia, Portogallo, Romania, Scozia, Spagna, Svezia, Svizzera, Turchia, Ungheria e Unione So...

2000 United States Senate election in New Mexico ← 1994 November 7, 2000 2006 →   Nominee Jeff Bingaman Bill Redmond Party Democratic Republican Popular vote 363,744 225,517 Percentage 61.70% 38.25% County resultsBingaman:      50–60%      60–70%      70–80%      80–90%Redmond:      50–60% U.S. senator before election Jeff Bing...

 

Collection of ancient Latin inscriptions Inscription II 697 in the CIL: in the wall of a building in Cáceres, Spain. The Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) is a comprehensive collection of ancient Latin inscriptions. It forms an authoritative source for documenting the surviving epigraphy of classical antiquity. Public and personal inscriptions throw light on all aspects of Roman life and history. The Corpus continues to be updated in new editions and supplements. CIL also refers to the or...

 

Pour les articles homonymes, voir Gouvernement Pierre Laval. Gouvernement Pierre Laval (2) Troisième République Données clés Président de la République Paul Doumer Président du Conseil Pierre Laval Formation 13 juin 1931 Fin 12 janvier 1932 Durée 6 mois et 30 jours Composition initiale Coalition AD - RI - PRS - FR - PDP - dissidents PRRRS Représentation XIVe législature 364  /  602 Gouvernement Pierre Laval I Gouvernement Pierre Laval III modifier - modifier le ...

Catholic church in Washington, D.C., U.S. For the parish in the D.C. neighborhood of Shaw, see Immaculate Conception Church (Washington, D.C.). Church in U.S., United StatesBasilica of the National Shrine of the Immaculate ConceptionNational and Patronal Churchof the United States of AmericaView from south in 2010Location of the Basilica of the National Shrine of the Immaculate Conception in Washington, D.C.38°56′0″N 77°0′02″W / 38.93333°N 77.00056°W / 38.9...

 

Сельское поселение России (МО 2-го уровня)Новотитаровское сельское поселение Флаг[d] Герб 45°14′09″ с. ш. 38°58′16″ в. д.HGЯO Страна  Россия Субъект РФ Краснодарский край Район Динской Включает 4 населённых пункта Адм. центр Новотитаровская Глава сельского пос�...

 

此條目可能包含不适用或被曲解的引用资料,部分内容的准确性无法被证實。 (2023年1月5日)请协助校核其中的错误以改善这篇条目。详情请参见条目的讨论页。 各国相关 主題列表 索引 国内生产总值 石油储量 国防预算 武装部队(军事) 官方语言 人口統計 人口密度 生育率 出生率 死亡率 自杀率 谋杀率 失业率 储蓄率 识字率 出口额 进口额 煤产量 发电量 监禁率 死刑 国债 ...

Частина серії проФілософіяLeft to right: Plato, Kant, Nietzsche, Buddha, Confucius, AverroesПлатонКантНіцшеБуддаКонфуційАверроес Філософи Епістемологи Естетики Етики Логіки Метафізики Соціально-політичні філософи Традиції Аналітична Арістотелівська Африканська Близькосхідна іранська Буддій�...

 

Middle Santiam WildernessIUCN category Ib (wilderness area)A pool in the wildernessLocationLinn County, Oregon, U.S.Nearest citySweet Home, OregonCoordinates44°34′28.36″N 122°16′38.07″W / 44.5745444°N 122.2772417°W / 44.5745444; -122.2772417Area8,542 acres (3,457 ha)Established1984Governing bodyUnited States Forest Service The Middle Santiam Wilderness is a wilderness area located near Mount Washington in the central Cascade Range of Oregon, ...

 

Logistical company This article has multiple issues. Please help improve it or discuss these issues on the talk page. (Learn how and when to remove these template messages) This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: FFE Transportation – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (October 2008) (Learn h...

Scenic views not allowed to be blocked View of St Paul's Cathedral from King Henry's Mound (before the construction of Manhattan Loft Gardens behind the cathedral in 2016). A protected view or protected vista is the legal requirement within urban planning to preserve the view of a specific place or historic building from another location. The effect of a protected view is to limit the height of new buildings within or adjacent to the sightline between the two places so as to preserve the abil...

 

مايكل أيبشير معلومات شخصية الميلاد 6 يناير 1997 (العمر 27 سنة)سويسرا  الطول 1.83 م (6 قدم 0 بوصة) مركز اللعب وسط الجنسية سويسرا  معلومات النادي النادي الحالي بولونيا الرقم 20 مسيرة الشباب سنوات فريق 0000–2016 يانغ بويز المسيرة الاحترافية1 سنوات فريق م. (هـ.) 2016–2022 يانغ بويز...

 

Kemangi Ocimum africanum TaksonomiSuperkerajaanEukaryotaKerajaanPlantaeDivisiTracheophytaOrdoLamialesFamiliLamiaceaeGenusOcimumSpesiesOcimum africanum Lour., 1790 Tata namaSinonim taksonKemangi Kemangi adalah terna kecil yang daunnya biasa dimakan sebagai lalap. Aroma daunnya khas, kuat namun lembut dengan sentuhan aroma limau. Daun kemangi merupakan salah satu bumbu bagi pepes. Sebagai lalapan, daun kemangi biasanya dimakan bersama-sama daun kubis, irisan ketimun, dan sambal untuk menemani a...

勒·柯布西耶的建筑作品世界遗产萨伏伊别墅,勒·柯布西耶的代表作之一官方名稱The Architectural Work of Le Corbusier, an Outstanding Contribution to the Modern Movement(英文)L'œuvre architecturale de Le Corbusier, une contribution exceptionnelle au Mouvement Moderne(法文)位置 法國 瑞士 德国 比利时 印度 日本 阿根廷標準文 i,ii,vi参考编码1321登录年份2016(第40屆會議)網站UNESCO的...

 

Melissa de la CruzLahir07 September 1971 (umur 52)Manila, FilipinaPekerjaanPenulisKebangsaanAmerikaGenreDewasa muda dan fiksi remajWebsitehttp://www.melissa-delacruz.com/ Melissa de la Cruz (lahir 7 September 1971) adalah seorang penulis dari Amerika Serikat yang diganjar penghargaan best selling oleh New York Times dan USA Today, atas karya-karya novelnya, kebanyakan untuk pemuda-dewasa. Karyanya yang cukup dikenal adalah seri novel Au Pair dan seri Blue Bloods. Masa kecil Melissa de la...

 

Artikel ini sebatang kara, artinya tidak ada artikel lain yang memiliki pranala balik ke halaman ini.Bantulah menambah pranala ke artikel ini dari artikel yang berhubungan atau coba peralatan pencari pranala.Tag ini diberikan pada November 2022. Aito MäkinenLahir(1927-01-04)4 Januari 1927Turku, FinlandiaMeninggal30 Januari 2017(2017-01-30) (umur 90)Helsinki, FinlandiaPekerjaanSutradara, penulis naskah, produserTahun aktif1963–1999 Chevalier des Arts et des Lettres (en) Aito Mäki...

Ulrich Waller (2010) Ulrich Waller (* 1. Januar 1956 in Marburg an der Lahn) ist ein deutscher Regisseur, Theaterleiter und Autor. Inhaltsverzeichnis 1 Leben 2 Privates 3 Inszenierungen (Auswahl) 3.1 Hamburger Kammerspiele 3.2 St. Pauli Theater 3.3 Extra 4 Regiearbeiten (Fernsehen/Film) 5 Veröffentlichungen (Auswahl) 5.1 Theaterstücke 5.2 Bücher 6 Weblinks 7 Einzelnachweise Leben Ulrich Waller wuchs als Sohn des Arztes Hans Dierck Waller und dessen Frau Friederike[1] in Tübingen a...

 

Muhammad Tholchah Hasan Indonesian politician (1938–2019) Muhammad Tholchah Hasan (10 October 1938 in Tuban - 29 May 2019 in Malang) was an Indonesian Islamic cleric, academic, and politician who served as Minister of Religious Affairs.[1] References ^ Menteri Agama era Gus Dur KH Tolchah Hasan Wafat (in Indonesian) Authority control databases InternationalVIAFWorldCatNationalGermanyNetherlands This article about an Indonesian politician is a stub. You can help Wikipedia by expandin...