Une de ses particularités est d'être à voie unique sur 28 kilomètres, entre les gares de Lusignan et Saint-Maixent. En effet, avant la création de la SNCF, le trafic de cette section était très modéré, les convois reliant Paris à La Rochelle empruntaient l'itinéraire par Chartres, Saumur et Thouars entièrement sous le contrôle de l'État.
Histoire
La concession de cette ligne et son embranchement vers Rochefort entrait dans le cadre de la fusion des Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, du Centre, d'Orléans à Bordeaux et de Tours à Nantes entérinée par un décret du 27 mars 1852[1]. Il a fallu attendre 1856 pour atteindre Niort et l'année suivante pour atteindre La Rochelle et Rochefort.
Au vu des impératifs militaires de l'époque, la jonction avec Rochefort est réalisée par l’intérieur des terres au niveau d'Aigrefeuille. L'embranchement Aigrefeuille-Rochefort sera cependant fermé à tout trafic (voyageurs et fret) le 8 octobre 1933, puis totalement déferré pour faire place après la Seconde Guerre mondiale à la route départementale 5 reliant Aigrefeuille à Rochefort.
Pour permettre la mise en service du TGV sur Paris - La Rochelle, la ligne est profondément modernisée : électrification en 25 kV 50 Hz[3] et mise en place du BAPR et d'une commande centralisée de voie unique à Niort en remplacement du block manuel. Ainsi, les trois gares encore ouvertes au trafic voyageurs et situées sur la section à voie unique (Rouillé, Pamproux et La Mothe-Saint-Héray) sont équipées d’une voie d’évitement télécommandée depuis Niort. Les gares de Lusignan et de Saint-Maixent qui se trouvent aux extrémités de la voie unique sont également télécommandées depuis Niort. Ces travaux s'achèvent en 1993.
De Saint-Benoît à La Rochelle-Ville, la ligne a comporté jusqu’à vingt-huit gares. En 2011, seulement onze gares restent desservies par des trains de voyageurs (certaines fermées ont toujours un trafic fret). Dix-sept gares ont ainsi été fermées, la dernière en date étant la gare d’Épannes (prélude au cadencement en 2012), qui a été desservie pour la dernière fois le 1er juillet 2011[4].
Cependant, au début de l'année 2013, la région Poitou-Charentes a promis la réouverture de deux points d'arrêts : La gare d'Aigrefeuille - Le Thou et celle de La Jarrie[5]. Les mises en service, tout d'abord fixées pour fin 2015[5], sont finalement effectives le [6],[7],[8],[9]. L'aménagement est réalisé durant l'interruption des circulations entre Niort et La Rochelle pour rénovation de la voie en mai et , interruption qui permettra le relèvement de la vitesse praticable jusqu'à 200 km/h[10].
Vitesses limites de la ligne en 2012 pour les TGV, AGC, Z 21500, Z2 ou X 72500, en sens impair (certaines catégories de trains, comme les trains de marchandises, possèdent des limites plus faibles)[12] :
De (PK)
À (PK)
Limite (km/h)
Poitiers (voyageurs)
Saint-Benoît (Vienne) bifurcation
150
Saint-Benoît (Vienne)
PK 8,1
140
PK 8,1
PK 38,8
160
PK 38,8
PK 48,9
140
PK 48,9
La Crèche
120
La Crèche
PK 70,5
160
PK 70,5
Niort
150
Niort
Epannes
130
Epannes
PK 135,9
140
PK 135,9
La Rochelle-Ville
110
Cantonnement
Depuis le , l'espacement et la sécurité des circulations est assurée grâce au block automatique lumineux (BAL) entre Niort et La Rochelle[13]. Il remplace le block automatique à permissivité restreinte (BAPR) qui aurait dû être maintenu malgré le projet d'élévation de la vitesse mais qui n'aurait pas permis de développer une éventuelle desserte périurbaine[14]. De plus, ce BAPR aurait dû être adapté à la vitesse supérieure à 160 km/h ce qui aurait créé une réglementation spécifique difficilement compatible avec un accès facilité aux futurs exploitants privés[14].
Trafic
Voyageurs
L’électrification en 1993 a permis l’inauguration d'une liaison par TGV entre Paris et La Rochelle. Les TER ont été en partie convertis à la traction électrique (BB 22200 tractant des voitures Corail, Corail plus, Corail TER, USI, etc. offrant un panachage des rames assez original), des autorails diesel continuant de circuler sous caténaire. L’arrivée de cinq unités Z 21500 (matériel électrique) en 2004 a permis d’homogénéiser en partie le matériel. Ces engins ont ensuite été cédés à la Région des Pays de la Loire en échange de quatre unités B 82500 (AGC bimode bicourant) commandés neufs par cette dernière[15]. Depuis, tous les TER de l’axe Poitiers – La Rochelle sont assurés par des BGC Bibi.
TGV
En 2007, cinq aller-retour quotidiens relient Paris à La Rochelle, mettant Paris à 2 h 51 de La Rochelle. Leur nombre est porté à sept à partir de 2011[4], pour atteindre[Quand ?] quatorze relations dont dix TGV directs.
TER
En semaine en 2011, huit aller-retour sont proposés en TER entre Poitiers et La Rochelle[4], plus un TER Niort – La Rochelle tôt le matin et un aller-retour omnibus entre Niort et Poitiers. Ces trains sont normalement assurés avec du matériel B 82500 et B 84500 en traction électrique (des B 81500 ont très exceptionnellement été employés lors de manques de disponibilité des B 82500 et des B 84500) ; pour autant, il n’est pas rare de les voir circuler en traction diesel.
Fret
Dépendant entièrement de l'activité du port de La Pallice, grâce à une voie unique reliant le port à la gare de La Rochelle-ville à travers la ville, pour ses importations d'hydrocarbures et de grumes de bois et ses exportations de céréales, le trafic fret de la ligne Poitiers - La Rochelle est très modéré, avec une dizaine de trains quotidiens à l'expédition, et autant à la réception, dont notamment :
3 paires de trains de desserte de et vers Saint-Pierre-des-Corps, du lundi au vendredi ;
Trafic diffus de grumes de bois en provenance du port de La Pallice pour des scieries, des fabricants de contre-plaqué, de meubles de la région, également de produits chimiques en provenance de Rhône-Alpes et à destination de l'industrie Rhodia, divers chargements et livraisons liés aux activités d'Alstom grâce à un embranchement SNCF sur la façade Nord de l'usine d'Aytré, notamment des sections de remorques de TGV terminés, tout matériel avec écartement standard de 1,435 m, de véhicules et matériels militaire dans le cadre des missions de l'Armée française à l'étranger.
La LGV Sud Europe Atlantique traverse la ligne au niveau de la commune de Fontaine-le-Comte. Le raccordement Nord entre ces deux lignes permet à certains TGV Paris - La Rochelle de diminuer leur temps de parcours à 2h33, en évitant Poitiers, tandis que le raccordement Sud sert aux TGV à rallier, depuis cette dernière ville, Angoulême et Bordeaux par la LGV sans conflit avec les précédents.
Réouverture de points d'arrêts
Au début de l'année 2013, la région Poitou-Charentes a promis la réouverture de trois points d'arrêts : La gare d'Aigrefeuille - Le Thou, celle de La Jarrie et celle d'Aytré[5]. Si les deux premières ont bien rouvert en 2016, aucune date n'est fixée pour la troisième[9].
En , la Présidente de la région Poitou-Charentes a participé à une réunion de travail avec le Ministre des Transports pour accélérer le contenu du prochain contrat de plan État / Région sur les infrastructures de transports. Le contenu de ce prochain contrat de plan comprendrait la mise à double-voie de la section Lusignan - Saint-Maixent[17].
↑« N° 3971 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 27 mars 1852, entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans : 27 mars 1852 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, x, vol. 9, no 520, , p. 1071 - 1086 (lire en ligne).
↑« N° 14217 - Loi qui approuve la convention passée, le 28 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 352 - 359 (lire en ligne).
↑Installations gérées depuis 2018 par le Central Sous-Stations de Rennes
↑ ab et cFiche horaire Poitiers - La Rochelle été 2011 lire en ligne (consulté le 5 août 2011)
↑« Renouvellement de la voie ferrée entre les communes de Lusignan (86) et de Saint-Maixent-L’Ecole (79) », SNCF Réseau, (lire en ligne, consulté le )
↑Renseignements techniques SNCF/RFF - RT 4124 Poitiers - La Rochelle, version du 5 mars 2012