Situé en distances orthodromiques six kilomètres à l'ouest-sud-ouest de Terrasson-Lavilledieu et huit kilomètres au nord-est de Montignac-Lascaux, le bourg de Condat-sur-Vézère est implanté en rive gauche de la Vézère, à son confluent avec le Coly. Il est traversé par la route départementale (RD) 62 qui longe le Coly.
Longeant la Vézère, la RD 704 dessert également le territoire communal.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Condat-sur-Vézère est située dans le deuxième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de roches calcaires très dures du Jurassique que la mer a déposées par sédimentation chimique carbonatée, en bancs épais et massifs[1].
Elle est dans le causse de Terrasson qui concerne quelques communes, au sud de Terrasson-Lavilledieu, sur les coteaux en rive gauche de la Vézère.
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire datant du Cénozoïque et de roches sédimentaires du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée j2-3(Bz), date du Bajocien moyen au Bathonien inférieur, composée de calcaires micritiques et sublithographiques à oncolithes et de stromatolithes en alternance avec des niveaux de marnes noires en bancs réguliers. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « no 784 - Terrasson » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et sa notice associée[4].
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 70 m et 258 m[5],[6].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 16,64 km2[5],[10],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 16,44 km2[3].
La Vézère, d'une longueur totale de 211,2 km, prend sa source en Corrèze dans la commune de Meymac et se jette dans la Dordogne — dont elle est l'un des principaux affluents — en rive droite, à Limeuil, face à Alles-sur-Dordogne[15],[16]. Elle traverse la commune du nord-est au sud ouest sur neuf kilomètres, lui servant de limite sur cinq kilomètres en deux endroits séparés, aux deux extrémités, face au Lardin-Saint-Lazare et à Aubas.
Le Coly, d'une longueur totale de 10,13 km, prend sa source dans la commune de La Cassagne et se jette dans la Vézère au bourg de Condat-sur-Vézère en rive gauche[17]. Il arrose la commune d'est au nord sur quatre kilomètres.
La Vézère au pont de la Valade, en limite d'Aubas et de Condat-sur-Vézère.
Le Coly sur la droite se jette dans la Vézère par une cascade.
Cascade du Coly, 30 mètres avant sa confluence avec la Vézère.
Réseaux hydrographique et routier de Condat-sur-Vézère.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vézère-Corrèze ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de la Vézère et de la Corrèze, d'une superficie de 3 730 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental de la Corrèze[18]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [19].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 924 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 7,2 jours en juillet[22]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Thenon à 13 km à vol d'oiseau[23], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 907,1 mm[24],[25]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[26].
Urbanisme
Typologie
Au , Condat-sur-Vézère est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[27].
Elle appartient à l'unité urbaine du Le Lardin-Saint-Lazare, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[28],[29]. La commune est en outre hors attraction des villes[30],[31].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (65,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (50,7 %), zones agricoles hétérogènes (17,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (13,9 %), terres arables (6,5 %), zones urbanisées (4,3 %), prairies (3,6 %), mines, décharges et chantiers (2,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,4 %)[32]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vézère et le Coly. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1996, 1999 et 2001[35],[33]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Vézère » approuvé le , pour les crues de la Vézère. La crue historique la plus forte sur le secteur du PPRI pour laquelle des informations sont disponibles est la crue d’octobre 1960. Le débit de pointe de cette crue a été défini à 1 360 m3/s à Montignac, soit une période de retour d’environ 250 ans[36],[37].
Condat-sur-Vézère est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[38]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[39],[40].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et par des mouvements de terrain en 1999[33].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Condat-sur-Vézère est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[43].
Toponymie
Du terme pré-celtique Condate utilisé pour désigner une confluence. Le suffixe est devenu -at après amuïssement du -e final et francisation.
En occitan, la commune porte le nom de Condat de Vesera[44].
Histoire
Condat tire son nom du toponyme celtique qui désigne une confluence, ce qui correspond à sa situation au point où le Coly se jette dans la Vézère[45]. Pendant les guerres de religion, la paroisse de Condat fut dévastée à plusieurs reprises par les troupes d'huguenots du sire d'Albret[45].
En 1789, à la nouvelle de la prise de la Bastille, les habitants de Condat pillent les meubles de la commanderie, dont les biens sont vendus comme biens nationaux[45].
Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Condac.
En 1906, la commune de Condat prend le nom de Condat-sur-Vézère.
Les Hospitaliers
Un pouillé du XIIIe siècle la nomme Condac. L'ancienne paroisse de Condat fut le siège de la principale commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en Périgord jusqu'à la Révolution. De Condat, l'autorité du commandeur s'étendait sur diverses possessions sur tout le Périgord. De 1291 à 1790 la commanderie de Condat eut à sa tête 30 commandeurs. À Condat même, ils rivalisaient pour les droits sur les terres avec les abbés de Terrasson ou de Saint-Amand, arbitrés en 1490, ou pour l'exemption des redevances réclamées par l'évêque de Sarlat, exemption confirmée par l'arbitrage royal plusieurs fois entre 1512 et 1554.
Politique et administration
Administration municipale
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[46],[47].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[51]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[52].
En 2022, la commune comptait 865 habitants[Note 5], en évolution de −3,14 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Le recensement de 1886 décompte pour le bourg de Condat et les 30 hameaux qui en dépendent 667 habitants dans 171 maisons[45].
Économie
Emploi
En 2015[54], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 396 personnes, soit 43,8 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (soixante-deux) a augmenté par rapport à 2010 (quarante-sept) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 15,5 %.
Établissements
Au , la commune compte soixante-huit établissements[55], dont quarante-quatre au niveau des commerces, transports ou services, onze dans l'industrie, sept dans la construction, trois dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, et trois relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale[56].
Entreprises
Contrairement à ce que leur nom évoque, les Papeteries de Condat sont principalement implantées sur la commune voisine du Lardin-Saint-Lazare, seule la partie à l'extrême sud du site se trouvant sur Condat[57].
À proximité de ces deux derniers bâtiments, les anciennes demeures du bourg de Condat dont la maison noble du Verdier et certaines maisons à colombages.
ZNIEFF de type 2 : le causse de Terrasson à dominante boisée, zone située à l'est de la commune, sur environ la moitié du territoire communal[64],[65] ;
ZNIEFF de type 1 : le coteau de l'Escaleyrou en limite sud de la commune, zone de pelouse et de lande[66],[67].
Personnalités liées à la commune
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Héraldique
Blason
D'azur au pairle d'or chargé d'un tourteau de gueules, lui-même surchargé d'une croix de Malte d'argent.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[11],[12]
↑Contrairement à ce qu'indique le Sandre, le Rieu, affluent de rive droite de la Vézère, n'arrose pas la commune de Condat-sur-Vézère située en rive gauche à leur confluence.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[41].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )