Le film relate la bataille d'Iwo Jima du point de vue japonais. Il connait d'abord une sortie limitée aux États-Unis le et est sorti le en France. Il s'appuie sur le livre Picture Letters from Commander in Chief du général Tadamichi Kuribayashi (joué à l'écran par Ken Watanabe). Lettres d'Iwo Jima vient en complément de Mémoires de nos pères, également réalisé par Clint Eastwood et sorti quelques mois plus tôt. La bataille est ainsi dépeinte du côté japonais, quand le film Mémoires de nos pères présente la même bataille vue du côté américain.
Les bombardements systématiques qui précèdent le débarquement américain donnent raison aux préparatifs du général Kuribayashi, opposé à ses homologues : le seul poste prudent pour les soldats devient les cavernes et les galeries qu'ils ont préparées. Kuribayashi estimait que construire des tranchées afin de rejeter l'ennemi à la mer ne servait à rien et que les Américains franchiraient la plage quoi qu'il arrive.
Synopsis
En 2005, des archéologues japonais effectuant des fouilles dans les cavernes de l'île d'Iwo Jima trouvent des lettres de soldats.
En 1944, un nouveau général est chargé de la défense de l'île, en prévision de son invasion prochaine par l'US Navy, qui concentre ses forces à Saipan (îles Mariannes). Lorsqu'il atterrit, les soldats creusent des tranchées dans le sable volcanique le long des plages de l'île, improbables refuges face à la puissance de feu adverse. Le lieutenant général Kuribayashi apprend tardivement, de la bouche du baron Nishi, la ruine de la flotte impériale japonaise à la bataille du golfe de Leyte. Le Mikado a soigneusement évité d'ébruiter ce désastre, pour minimiser le défaitisme parmi les rangs. Les deux hommes perçoivent alors que tous les moyens de contre-attaque sont anéantis et que la défense de l'île est perdue.
Évaluant les possibilités de défense, Kuribayashi se trouve confronté à des officiers obtus qui parfois refusent ses ordres ou ne les comprennent pas : alors qu'il prône la défense des reliefs de l'île, ils préparent des tranchées sur les plages dans l'espoir de contenir le débarquement dès les premières heures. Lorsque la métropole demande le rapatriement des avions, les officiers prennent conscience de la lutte déséquilibrée qui s'annonce et de la vacuité de leurs préparatifs. Avant la bataille, chacun des soldats jure d'emporter avec lui au moins dix ennemis avant de mourir.
Lors de l'arrivée des navires américains, les Japonais sous-estiment l'effectif des troupes débarquées à 20 000 alors que les États-Unis concentrent dans cette opération les plus importantes forces des campagnes du Pacifique : 100 000 marines, embarqués par 880 navires.
Fiche technique
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Titre original : Letters from Iwo Jima
Titre français : Lettres d'Iwo Jima
Titre japonais : 硫黄島からの手紙 (Iô-Jima kara no tegami)
« Les corps de 12 000 soldats japonais non identifiés reposent encore à Iwo Jima. Je pense qu'ils méritent un certain respect, au même titre que les soldats américains. »
Clint Eastwood
Le personnage de Saigo a promis à sa femme, enceinte, qu'il reviendrait au pays découvrir son fils. Cette promesse, peu compatible avec le sacrifice attendu par la hiérarchie militaire, fait pourtant de lui l'un des deux cent seize soldats japonais (parmi environ 20 000) qui ont survécu à Iwo Jima
Développement
Le projet s'est d'abord intitulé Red Sun, Black Sand[4]. Le scénario est inspiré des livres historiques "Gyokusai sōshikikan" no etegami[16] du Général Tadamichi Kuribayashi (interprété dans le film par Ken Watanabe) et So Sad To Fall In Battle: An Account of War[17] de Kumiko Kakehashi.
En développant le projet Mémoires de nos pères, Clint Eastwood a voulu également raconter l'autre point de vue : « Dans la plupart des films de guerre que j'ai vus au cours de ma jeunesse, il y avait les bons d'un côté, les méchants de l'autre. La vie n'est pas aussi simple, et la guerre non plus. Nos deux films ne parlent ni de victoire, ni de défaite. Ils montrent les répercussions de la guerre sur des êtres humains dont beaucoup moururent bien trop jeunes »[18].
Clint Eastwood et Robert Lorenz sont allés au Japon pour rencontrer les descendants des personnages évoqués dans le film : le petit-fils du général Kuribayashi et le fils du Baron Takeichi Nishi, ainsi que le directeur de l'Association des Anciens Combattants d'Iwo Jima[18].
Attribution des rôles
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Tournage
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La production a été autorisée à tourner sur l'île d'Iwo Jima par le Gouverneur de Tokyo, Shintarō Ishihara[18]. Toutes les scènes avec des explosions ont été faites à Sandvík en Islande[18].
Le réalisateur Clint Eastwood dirigeait les comédiens japonais, alors qu'il ne parlait pas leur langue : « Je connaissais très peu de ces acteurs et j'ai donc visionné quantité de films et démos. Mais "jouer" a le même sens dans toutes les cultures. Si vous êtes bon, cela passe, même si les gens ne comprennent pas ce que vous dites[18]. »
Musique
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La perte du mont Suribachi déclenche des dissensions importantes dans la chaîne de commandement japonaise. Ce fait occupe une place éminente dans l'intrigue du film.
Forme
Alors que le film symétrique Mémoires de nos pères est formé d'allers-retours entre les combats et les vies des soldats en Amérique après la guerre, les Lettres d'Iwo Jima utilisent une structure linéaire. Les seules ruptures de cette linéarité sont les réminiscences des soldats, montrées par des séquences qui évoquent la façon dont ils ressentent le conflit contre les Américains. Les scènes s'accompagnent d'une musique de piano.
Kuribayashi trouve, selon le récit du film, dans la compagnie de Takeichi Nishi les rapports de franchise qu'il n'a pas avec ses subordonnés.
Fond
Outre leur structure, les deux films de Clint Eastwood sur Iwo Jima se distinguent par les messages qu'ils font passer :
le premier[Lequel ?] montre l'avènement d'une stratégie de propagande« en cours de constitution » basée sur l'exploitation par le politique de la photo des marines hissant le drapeau sur le mont Suribachi. Le contraste consiste à faire apparaître le désarroi vécu par les soldats américains. Celui-ci provient du décalage entre l'épreuve du feu et les témoignages de bravoure qui leur sont demandés au pays, afin de susciter une levée de fonds par souscription populaire pour financer la guerre ;
le second[Lequel ?] montre, chez les japonais, civils comme militaires, l'effet que produit la propagande« déjà installée » et orchestrée par l'État depuis plusieurs années[réf. nécessaire], appuyée par le nationalisme[réf. souhaitée], par l'exaltation impériale[réf. nécessaire] et par le sentiment de supériorité[réf. souhaitée]. Ces éléments réductibles au gimmick « la victoire ou la mort » prennent leur sens à la veille de l'arrivée des envahisseurs sur le sol national[21]. Dans le contexte culturel japonais, ceci appelle au sacrifice personnel par seppuku[réf. nécessaire] ou par tout autre moyen pour éviter la honte d'avoir perdu une position.
Peu de soldats japonais surmontent la honte de la reddition, prix de leurs survies[réf. nécessaire].
Originalité
Les mises en scène des deux films exposant les perspectives adverses est sans précédent parmi les productions hollywoodiennes[réf. nécessaire]. Le point de jonction des deux films a lieu lors de la scène décisive du débarquement. Dans les jumelles du général Kuribayashi retranché, l'autre film se déroule. Hors du feu japonais, les Marines s'étonnent de l'absence de résistance lors des premières minutes.
Vanité de la guerre
Les développements des deux personnages, le général Kuribayashi et le baron Nishi, illustrent la vanité de cette bataille [réf. nécessaire] qui va les voir périr. Tous deux ont des liens étroits avec les États-Unis : l'un lors d'une mission de coopération entre états-majors, dans les années trente. L'autre, à l'occasion de sa participation aux jeux olympiques de Los Angeles de 1932, et le souvenir de son cheval de concours hippique, Uranus. Sans renier leur fidélité envers l'Empire, puisqu'ils meurent au champ d'honneur, ils ne trouvent aucune raison d'opposition à leurs amis d'hier.
Hommages
Le film est dédié à la mémoire de Phyllis Huffman, directrice de casting avec laquelle Clint Eastwood travaillait depuis les années 1980, morte le à New York ; ainsi qu'à la mémoire du chef décorateurHenry Bumstead, mort le , qui a créé les décors de Lettres d'Iwo Jima et de ceux de plusieurs films de Clint Eastwood[18].
Meilleur montage son dans un long métrage - Dialogue et remplacement automatisé des dialogues
Gloria D'Alessandro, David A. Arnold, Bub Asman, Lucy Coldsnow-Smith, Juno J. Ellis, Nicholas Korda, Alan Robert Murray et Karen Spangenberg
Meilleurs effets sonores et bruitages dans un long métrage
Bub Asman, Michael Dressel, Christopher Flick, Robin Harlan, Jason W. Jennings, Jason King, Steve Mann, Sarah Monat, Alan Robert Murray et Shawn Sykora
Simon Rhee (dans la scène où « un soldat japonais est piégé par le feu d'un lance-flamme venu du haut de la galerie. Il se laisse tomber au sol pour tenter d'éteindre le feu. »)
Simon Rhee et Steven Ito (dans la scène où « deux soldats japonais sont piégés par le feu d'un lance-flamme en essayant de s'échapper de leur cachette de tir. »)
En France, le film Lettres d'Iwo Jima est sorti en DVD et Blu-ray le [26],[27]. Le film est également sorti en HD DVD le [28]. Par la suite le film est ressorti plusieurs fois en DVD et Blu-ray :
↑Classification États-Unis : « Classé R pour la violence de guerre. »
↑« Films qui démontrent la folie de la violence politique comme moyen de résoudre les conflits et/ou montrent la supériorité de la résolution politique non violente des conflits. »
↑Kuribayashi, T. (Yoshida, T., editor) "Gyokusai Soshireikan" no Etegami. Shogakukan, Tokyo, April 2002, 254p, (ISBN4-09-402676-2) (ja).
↑Kakehashi, K. So Sad To Fall In Battle: An Account of War (Chiruzo Kanashiki). Shinchosha, Tokyo, July 2005, 244p, (ISBN4-10-477401-4) (ja) / Presidio Press, January 2007, 240p, (ISBN0-89141-903-9) (en).