En 1943, les AlliésbombardentRome, siège du gouvernement fasciste. Cesira est une jeune veuve qui vit dans un quartier pauvre avec sa fille Rosetta, 12 ans. Pour échapper aux bombardements de plus en plus dangereux, elle confie sa boutique à un vieil ami de son mari, Giovanni, et entreprend un long voyage dans le Bas-Latium, sa province natale, près de Fondi. En arrivant non sans difficulté à sa destination, elle est hébergée par des parents. Lors d'une fête, elle fait la connaissance du fils d'un voisin, Michele, qui affiche ouvertement ses sympathies communistes. Les deux finissent par tomber amoureux l'un de l'autre. Michele est bientôt capturé par cinq soldats allemands qui ont besoin d'un guide pour traverser la montagne. Les nazis ont en effet envahi l'Italie à la suite du débarquement allié.
Les Alliés finissent tout de même par libérer le territoire à l’été 1944. Cesira et Rosetta décident alors de retourner à Rome avec un groupe de personnes mais elles sont vite séparées d'elles. Alors qu'elles se reposent dans une église désaffectée, elles sont prises et violées par des soldats marocains en maraude. Rosetta est traumatisée et perd toute joie de vivre. Elle se referme dans une apathie que sa mère est incapable de changer. Les deux femmes sont prises en stop par un chauffeur de camion nommé Florindo qui les emmène sur une ferme. Le soir, Rosetta accepte une sortie avec Florindo. Restée seule, Cesira apprend que Michele a été fusillé par les Allemands. Lorsque Rosetta revient, Cesira apprend que Florindo lui a donné des bas de nylon. Cesira la gifle, la bat mais Rosetta ne réagit pas. C'est lorsqu'elle lui apprend la mort de Michele que les deux femmes tombent dans les bras l'une de l'autre, s'abandonnant ensemble dans un cri libérateur. Rosetta est sortie de son apathie.
« En juillet 1943, une jeune veuve fuit, avec sa fille âgée de treize ans, les bombardements de Rome et vient se mettre à l'abri dans son village natal du Latium. Mais la guerre se rapproche ; la mère et la fille ne sont pas épargnées. Belle adaptation d'un roman d'Alberto Moravia. Réalité historique et sociale, mise en scène dramatique. Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1961 pour Sophia Loren[3]. »
Le corps expéditionnaire français, dirigé par le général Alphonse Juin, constitué notamment de soldats marocains, algériens, tunisiens et sénégalais des colonies françaises, se rendit coupable de crimes de guerre dans les environs de la région de la Ciociarie en Italie. Destruction de villages, vols et violences, mais surtout viols de masse (et assassinats de ceux qui essayaient de les défendre) se multiplient autour du Monte Cassino[4]. Les chiffres varient de plusieurs centaines à plusieurs milliers de femmes, d'hommes et d'enfants violés[4], et de plusieurs morts. Ces exactions ont reçu en Italie l'appellation de marocchinate (littéralement « maroquinades »)[5]. Ces événements servent de toile de fond au roman d'Alberto Moravia dont a été tiré ce film.
Réception
Box-office: 2 024 049 entrées et une 30° place au box-office 1961
↑ a et bLe film est presque toujours présenté sous son titre original, y compris sur les affiches de la sortie cinéma de l'époque ou dans les rééditions DVD contemporaines : le titre français est, a contrario, très peu utilisé.
↑ a et bLeïla Minano, « Elle avait 17 ans et elle a été violée par 40 soldats », Libération, (lire en ligne).
↑(it) « Il caso delle donne italiane stuprate durante la seconda guerra mondiale al centro di nuove ricerche - La ciociara e le altre » [« Le cas des femmes italiennes violées au cours de la Seconde Guerre mondiale au centre d'une nouvelle recherche - La ciociara et autres »], La Stampa, (lire en ligne) (voir archive).