La commune nouvelle de La Jemaye-Ponteyraud regroupe les communes déléguées de La Jemaye et de Ponteyraud[1]. Son chef-lieu se situe à La Jemaye. C'est une commune rurale[2] qui fait partie de l'aire d'attraction de Ribérac[3], zonage d’étude défini par l'Insee, qui a remplacé en 2020 l'aire urbaine de Ribérac qui n'incluait pas la commune.
Dans l'ouest du département de la Dordogne, en plein cœur de la forêt de la Double, la commune est bordée au nord par la Rizonne, un affluent de la Dronne, et arrosée par ses affluents la Jamayotte et la Bauronne. Son territoire, parsemé de nombreux étangs, est essentiellement forestier.
Traversé par la route départementale (RD) 708, le petit bourg de La Jemaye se situe, en distances orthodromiques, onze kilomètres au sud-ouest du centre-ville de Ribérac, dix-sept kilomètres au nord-ouest de celui de Mussidan et vingt kilomètres au nord-nord-est de celui de Montpon-Ménestérol. Le petit bourg de Ponteyraud se trouve trois kilomètres plus au nord-nord-ouest.
La commune est également desservie par les RD 44, 100, 108 et 708E1.
Carte des communes constitutives de La Jemaye-Ponteyraud.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. La Jemaye-Ponteyraud est située dans le quatrième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de dépôts siliceux-gréseux et de calcaires lacustres de l'ère tertiaire[4].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c5e, date du Campanien 5, des calcaires bioclastiques jaunâtres à rudistes, orbitoides media, Larrazetia, calcaires gréseux jaunes à grands silex versicolores, lumachelles à huîtres. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 757 - Ribérac » et « no 781 - Montpon-Ménestérol » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[5],[6] et leurs notices associées[7],[8].
Formation de Boisbreteau sup. : sables argileux feldspathiques à graviers et rares galets à la base, argiles silteuses verdâtres au sommet (Rupélien terminal à Chattien continental)
g1a :
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 49 m et 131 m[9].
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage entrée en vigueur en France le , renforcée par la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, un atlas des paysages de la Dordogne a été élaboré sous maîtrise d’ouvrage de l’État et publié en [10]. Les paysages du département s'organisent en huit unités paysagères[Note 1] et 14 sous-unités[11]. La commune fait partie de la Double, au sein de l'unité de paysage « La Double et le Landais », deux plateaux ondulés, dont la pente générale descend de l'est vers l'ouest. À l'est, les altitudes atteignent ainsi les 200 m pour les plus élevées (233 m au sud de Tocane-Saint-Apre). Vers l'ouest, le relief s’adoucit et les altitudes maximales culminent autour des 100 mètres[12]. Les paysages sont forestiers aux horizons limités, avec peu de repères, ponctués de clairières agricoles habitées[13].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 33,31 km2[14],[Note 2].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin de la Dordogne au sein du Bassin Adour-Garonne[17]. Elle est drainée par la Rizonne, le ruisseau de Courbarieux, la Jamayote, la Bauronne, le ruisseau de Font Clarou, le ruisseau des Fontines, la Gauille et divers petits cours d'eau[18], qui constituent un réseau hydrographique de 49 km de longueur totale[Carte 1].
La Rizonne, d'une longueur totale de 26,73 km, prend sa source dans la commune de Saint-Vincent-de-Connezac et se jette dans la Dronne en rive gauche en limite de Saint Aulaye-Puymangou et de Bonnes, un kilomètre et demi au nord du centre bourg de Saint-Aulaye[Carte 2],[19]. Elle arrose la commune au nord sur plus de neuf kilomètres dont plus de sept kilomètres en limite de Vanxains.
Trois affluents de rive gauche de la Rizonne baignent la commune. D’amont vers l’aval :
le ruisseau de Courbarieux qui sert de limite territoriale au nord-est sur près d'un kilomètre et demi face à Siorac-de-Ribérac ;
la Jamayote qui prend sa source au lieu-dit les Tables, dans le sud-est de la commune dont elle traverse le territoire en direction du nord sur cinq kilomètres et demi ; elle alimente quatre plans d'eau importants : l'étang des Tables, l'étang de Petitonne, le Grand étang de la Jemaye et l'étang de Lazard ;
la Bauronne qui prend sa source dans le sud-est du territoire communal, au nord de la ferme du Parcot, arrose la commune sur huit kilomètres et demi et lui sert de limite sur quatre kilomètres et demi, en deux tronçons au sud et au nord-ouest, face à Échourgnac et Saint-Vincent-Jalmoutiers.
Affluent de rive droite de la Rizonne, le ruisseau de Font Clarou arrose le nord-ouest du territoire communal sur près de 500 mètres.
Affluent de rive gauche du ruisseau de Courbarieux, le ruisseau des Fontines marque la limite territoriale à l'est sur près d'un kilomètre, face à Saint-André-de-Double.
Affluent de rive gauche de la Bauronne, la Gauille borde l'ouest du territoire communal sur près de deux kilomètres et demi, en limite d'Échourgnac.
La Rizonne au pont de la route départementale 708, en limite de La Jemaye-Ponteyraud (à gauche) et Vanxains
Réseaux hydrographique et routier de La Jemaye-Ponteyraud.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[20]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [21].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[22].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[23].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 881 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[24]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint Aulaye-Puymangou à 10 km à vol d'oiseau[25], est de 13,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 854,8 mm[26],[27]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[28].
Urbanisme
Typologie
Au , La Jemaye-Ponteyraud est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[29].
Elle est située hors unité urbaine[1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Ribérac, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[1]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[30],[31].
Le territoire de la commune de La Jemaye-Ponteyraud est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible)[32]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[33].
La Jemaye-Ponteyraud est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[34]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[35],[36].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[37]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[38]. 97,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[39]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 4],[40].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983 et 1999, par la sécheresse en 1989, 1992 et 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[32].
Toponymie
Il convient de se reporter aux articles consacrés aux anciennes communes fusionnées.
Histoire
La Jemaye-Ponteyraud est une commune nouvelle créée le pour une prise d'effet au [41].
Pendant une période courant jusqu'au prochain renouvellement des conseils municipaux (prévu en 2020), le conseil municipal de la nouvelle commune est constitué de l'ensemble des conseillers municipaux des anciennes communes[41] (onze pour La Jemaye et sept pour Ponteyraud, soit dix-huit au total). Le maire de la nouvelle commune est élu début 2017. Les maires des anciennes communes deviennent maires délégués de celles-ci.
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux auraient dû être élus en 2020[43]. Cependant, s'agissant du premier renouvellement du conseil municipal d'une commune nouvelle, le nombre de conseillers élus est celui de la strate supérieure[44], soit quinze[45].
En 2016, sur le territoire correspondant à La Jemaye-Ponteyraud dans sa configuration de 2017, parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans[49], les actifs représentaient 68 personnes, soit 44,4 % de la population municipale. Il y avait sept chômeurs, soit un taux de chômage de cette population active de 10,3 %.
Établissements
Au , sur ce même territoire, il y avait vingt-huit établissements[50], dont dix-huit au niveau des commerces, transports ou services, quatre dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, trois dans la construction, et trois relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale[51].
Eugène Le Roy (1836 - 1907) pour son roman Le parpaillot édité 6 ans après sa mort sous le titre L'ennemi de la mort qui raconte l'histoire d'un médecin qui veut faire assécher les étangs de la Double afin d'enrayer les maladies et fièvres causées par les nombreux moustiques peuplant ces étangs.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[15],[16]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )