La commune des Eyzies est située dans le quart sud-est du département de la Dordogne, en Périgord noir. Elle est implantée sur la rive gauche de la Vézère, à sa confluence avec la Beune.
En tant que commune nouvelle, elle regroupe les communes des Eyzies-de-Tayac-Sireuil, de Manaurie et de Saint-Cirq, qui deviennent des communes déléguées le [1]. Son chef-lieu se situe au bourg des Eyzies-de-Tayac-Sireuil.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Les Eyzies est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[2].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée j6-7, date du Kimméridgien terminal au Tithonien, composée de calcaires micritiques en petits bancs alternant avec des bancs marneux à lumachelles. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 807 - Le Bugue » et « no 808 - Sarlat-la-Canéda » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[3],[4] et leurs notices associées[5],[6].
Basses terrasses (RD Garonne) - Terrasse d'Izon (type 6) indifférenciée : limons et sables jaunes à graviers et galets siliceux et petits galets calcaires (Saalien - Riss)
Fwb(D) :
Moyennes terrasses - Terrasses de Malleret sup. indifférenciées (types 3 à 5) : argiles à graviers, galets à la base et sables fins à moyens au sommet (Elstérien - '-Mindel'-)
Fvb(D) :
Hautes terrasses (RD Garonne) - Terrasse de Malleret inf. (type 2) indifférenciée : sables à graviers et galets rubéfiés (Ménapien-Bavélien - '-Gunz'-)
Cénomanien sup. : Argiles vertes à gris bleu gypsifères et pyriteuses à huîtres, argiles vertes azoïques, à niveaux de lignites dans la partie inférieure (formation du Dantou)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 54 m et 245 m[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 53,37 km2[11],[Note 2].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin de la Dordogne au sein du Bassin Adour-Garonne[14]. Elle est drainée par la Vézère, la Grande Beune, le Moulinet, La Petite Beune (deux cours d'eau homonymes concernés), le ruisseau de Manaurie, le ruisseau de Navarre, le Labinche, le ruisseau de Lavaure et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 51 km de longueur totale[15],[16],[17],[18].
La Vézère, d'une longueur totale de 211,2 km, prend sa source en Corrèze dans la commune de Meymac et se jette dans la Dordogne — dont elle est l'un des principaux affluents — en rive droite, à Limeuil, face à Alles-sur-Dordogne[19],[20]. Elle traverse la commune du nord au sud-ouest sur onze kilomètres, servant de limite naturelle sur près de quatre kilomètres, en deux tronçons, face à Tursac et Campagne.
La Grande Beune, d'une longueur totale de 22,79 km, prend sa source dans la commune de Saint-Geniès et se jette dans la Vézère en rive gauche au sud du bourg des Eyzies[21]. Elle arrose le territoire communal sur près de six kilomètres et demi, bordant l'est de la commune sur près de deux kilomètres face à Marquay.
Autre affluent de rive gauche de la Vézère, le Moulinet sert de limite territoriale dans le sud sur près de quatre kilomètres et demi, face à Saint-Cyprien et Campagne.
La Petite Beune, ou Beune du Paradoux dans sa partie amont, d'une longueur totale de 11,74 km, prend sa source dans la commune de Marquay et se jette dans la Grande Beune en rive gauche aux Eyzies, en bordure de la RD 47[22]. Elle baigne la commune à l'est sur près de six kilomètres et demi, dont plus d'un kilomètre et demi, face à Meyrals.
Il existe un autre ruisseau portant le nom de Petite Beune[23] mais affluent de rive droite de la Grande Beune. Il borde la commune à l'est sur près d'un kilomètre et demi, face à Marquay.
Le ruisseau de Manaurie, d'une longueur totale de 15,42 km, prend sa source dans la commune de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac et se jette en rive droite de la Vézère aux Eyzies[24]. Il arrose le nord-ouest du territoire communal sur quatre kilomètres
Deux affluents de rive gauche du ruisseau de Manaurie arrosent le nord-ouest de la commune : le ruisseau de Navarre sur plus de deux kilomètres et le ruisseau de Lavaure sur deux kilomètres. Affluent de rive gauche du ruisseau de Lavaure, le Labinche baigne le territoire communal sur plus d'un kilomètre et demi.
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vézère-Corrèze ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de la Vézère et de la Corrèze, d'une superficie de 3 730 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental de la Corrèze[25]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [26].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[27].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[28].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 892 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[29]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pays de Belvès à 18 km à vol d'oiseau[30], est de 13,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 888,2 mm[31],[32]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[33].
Urbanisme
Typologie
Au , Les Eyzies est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[34].
Elle est située hors unité urbaine[1] et hors attraction des villes[35],[36].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vézère, la Grande Beune, le ruisseau de Manaurie et la Petite Beune. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1989, 1993, 1996, 1999, 2001 et 2008[39],[37]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Vézère » approuvé le , pour les crues de la Vézère. La crue historique la plus forte sur le secteur du PPRI pour laquelle des informations sont disponibles est la crue d’octobre 1960. Le débit de pointe de cette crue a été défini à 1 360 m3/s à Montignac, soit une période de retour d’environ 250 ans[40],[41].
Les Eyzies est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[42]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[43],[44].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des tassements différentiels[45]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[46]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[47]. 10,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[48]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[49].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et par des mouvements de terrain en 1999[37].
La première mention écrite connue du lieu date de 1484 sous la forme las Ayzias en 1484, francisée en Les Ayzies au XVIIIe siècle[52].
Selon Chantal Tanet et Tristan Hordé, ce nom représenterait le pluriel de l'occitanaitz qui « désigne une demeure, une résidence »[52]. Jean Roux pense plutôt qu'il s'agit du nom d'un « domaine dérivé du nom de personne Aitz », « d'origine germanique (Agiso, Aizo) »[53].
En occitan, la commune porte le nom de Las Aisiás[53].
Histoire
Les Eyzies est une commune nouvelle créée le pour une prise d'effet au [55]. À cette date, les trois communes fondatrices deviennent communes déléguées.
Pendant une période courant jusqu'au prochain renouvellement des conseils municipaux (prévu en 2020), le conseil municipal de la nouvelle commune est constitué de l'ensemble des conseillers municipaux des anciennes communes[55] (15 pour Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, 11 pour Manaurie, 11 pour Saint-Cirq, soit un total de 37). Le maire de la nouvelle commune est élu début 2019. Les maires des anciennes communes deviennent maires délégués de celles-ci.
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux auraient dû être élus en 2020[56]. Cependant, s'agissant du premier renouvellement du conseil municipal d'une commune nouvelle, le nombre de conseillers élus est celui de la strate supérieure[57], soit dix-neuf[58].
Manifestations culturelles ou sportives et festivités
La Grappe de Cyrano est une épreuve d’enduro de niveau international sur deux jours. Elle part d'une ville du Bergeracois ou du Périgord noir et y revient, se tenant depuis 1987 chaque année, en mars, avril ou mai[64]. Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil ont notamment servi de point de départ et d'arrivée en 2015[65] et en 2017[66].
Économie
Emploi
En 2016, sur le territoire correspondant aux Eyzies dans sa configuration de 2019[67], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentaient 452 personnes, soit 41,4 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs s'élevait à 81 et le taux de chômage de cette population active s'établissait à 18,0 %.
Établissements
Au , sur ce même territoire, la commune comptait 241 établissements[68], dont 166 au niveau des commerces, transports ou services, 27 relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, 21 dans la construction, 18 dans l'industrie, et 9 dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche[69].
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[12],[13]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[50].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )