La commune est à l'est du Pays saint-lois. Son bourg est à 5 km limitrophe à l'est de Saint-Lô, à 12 km au nord de Torigni-sur-Vire et à 12 km au sud de Saint-Clair-sur-l'Elle[1]. Il est traversé par le Semilly, petit ruisseau de première catégorie qui prend sa source à Saint-Pierre-de-Semilly et se jette non loin, dans la retenue artificielle de Fumichon. Il est situé au bord de la route départementale 972 et à deux pas du rond-point de la zone Delta de Saint-Lô.
Le territoire est bordé par la route départementale no 972 — ancienne route nationale 172 — reliant Saint-Lô à Bayeux au nord-est et traversé par la D 11 joignant le chef-lieu de département à Caumont-l'Éventé par Saint-Jean-des-Baisants à l'est. Le bourg s'étale entre ces deux voies le long de la D 549 qui se prolonge au sud vers Sainte-Suzanne-sur-Vire. D'autres départementales plus modestes desservent les différents lieux-dits de la commune. L'accès à l'échangeur no 3 de la route nationale 174 est à 3 km au sud-ouest. Il permet de retrouver l'A84 à Guilberville (échangeur 40) à 20 km au sud.
La Barre-de-Semilly est dans le bassin de la Vire, par son affluent le Fumichon qui traverse le sud du territoire. Trois de ses affluents parcourent le territoire communal : le ruisseau des Étangs de Semilly qui marque la limite au nord, le ruisseau de Baudre, en limite est, et le ruisseau du Pont Huet qui draine le centre du territoire.
Le point culminant (166 m) se situe en limite est, près du lieu-dit l'Hôtel Toupin. Le point le plus bas (48 m) correspond à la sortie du Fumichon du territoire, au sud-ouest. La commune est bocagère.
Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France. La station météorologique la plus proche est Caen-Carpiquet, à 43 km, mais Granville-Pointe du Roc est 50 km[2]. Le Saint-Lois s'en différencie toutefois pour la pluviométrie annuelle qui, à La Barre-de-Semilly, avoisine les 900 mm[3].
La commune est structurée en une trentaine de hameaux[4] : la Mazure, la Motte, la Bache, le Blanc Pignon, la Longue Maison, le Quenot, la Moulinière, la Cosnetière, la Meneulière, la Lande, l'Hôtel-Ferrier, le Jardin, les Jardins, le Parc, la Hamel-Aubrée, l'Hôtel-Toupin, les Monts Joie, Plantro, les Chasses, l'Avenue, la Duranderie, les Fontaines, les Fondraies, la Rougerie, la Percherie, la Pouerie, le Caillou, Bouligny, la Houeslière, Arondel, le Ruffey, le Roussel, le Bordel.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[7]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 952 mm, avec 14,3 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Condé-sur-Vire à 7 km à vol d'oiseau[9], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 956,7 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
Typologie
Au , La Barre-de-Semilly est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Lô, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[14]. Cette aire, qui regroupe 63 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (93,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (64,6 %), terres arables (18,6 %), zones agricoles hétérogènes (7 %), zones urbanisées (6,4 %), forêts (3,3 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Barra de Veteri Symilleio en l288[18].
Le nom de Semilly représente l'appellation initiale d'un domaine qui fut démembré en deux paroisses, La Barre-de-Semilly et Saint-Pierre-de-Semilly.
Une première trace du démembrement est attestée dès le XIIe siècle par la forme Similleium vetus, « Semilly le Vieux », qui restera en usage jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, et qui suppose une distinction d'avec un habitat de création plus récente.
L'élément la Barre apparaît dans les textes à la fin du XIIIe siècle, et fait peut-être allusion à une réserve seigneuriale, un endroit clos, ou encore à une frontière ou limite de juridiction (de l'ancien françaisbare « barrière, clôture, porte »). Le mot barre a également désigné en toponymie des éperons rocheux, des remparts, et souvent les deux à la fois (site naturel fortifié).
Semilly représente un toponyme gallo-romain°SIMILIACU, formé avec le suffixe gallo-roman-ACU ajouté à un nom de personne. Le premier élément est l'anthroponyme gallo-romain Similius[19], d'où le sens global de « domaine rural de Similius »[20]. Ce type toponymique se rencontre également dans le Calvados (Semilly, hameau à Cussy), dans l'Aisne et la Haute-Marne.
Avant la Révolution la paroisse portait le nom de Saint-Ébremond-la-Barre, d'où le nom du saint de l'église[21].
Le hameau Bouligny était le domaine du gallo-romain Bolinius (Bolinus+-acum > Boliniacum).
Les hameaux en Y-ère, Y-erie, Hotel/Maison Y, les Y sont des constructions récentes. À l'origine, ils désignaient la ferme de la famille Y. Quenot = ferme des Quenot ; Moulinière = ferme des Moulin ; Cosnetière = ferme des Cosnet ; Meneulière = ferme des Meneule ; Hôtel-Ferrier = ferme des Ferrier ; Hamel-Aubrée = ferme des Aubrée ; Hôtel-Toupin = ferme des Toupin ; Duranderie = ferme des Durand ; Fontaines = ferme des Fontaine ; Fondraies = ferme des Fondre ; Rougerie = ferme des Rouge ; Percherie = ferme des Perche ; Pouerie = ferme des Pouer ; Houeslière = ferme des Houesle ; Ruffey = ferme des Ruffey ; Roussel = ferme des Roussel ; Bordel = ferme des Bordel.
Pour les données antérieures, dérouler la boîte ci-dessous.
Liste des maires avant 1938
Liste des maires de 1790 à 1938
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1790
Jean-Henri Isabel-Courcelles
Curé de la commune
1791
1800
Michel Joseph Courtin
1800
1808
Jean-Henri Isabel-Courcelles
1808
1816
Pierre Raoult
1816
1829
Thomas Gabriel Lemière
1829
1837
Pierre Philippe Lemieux
1837
1848
Jacques Buot
1848
1871
Michel Buot
1871
1875
Jean Groult
1875
1900
Joseph Alexandre Labbé
1901
1901
Lecarpentier
1901
1909
Jacques Renouf
1909
1918
Désiré Victor Laforge
1918
1925
Victor Litée
1925
1935
Abel Savary
1935
1938
Victor Élisabeth
Source : La Barre-de-Semilly et son histoire-Les lieux-dits, édité par l'Association « Vivre à La Barre », 1995.
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[23].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2021, la commune comptait 1 034 habitants[Note 3], en évolution de +4,23 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Devenue commune périurbaine, La Barre-de-Semilly a doublé sa population entre la fin des années 1960 et le début des années 2000.
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Lieux et monuments
L'église romane Saint-Ébremond (Xe – XIIe siècles) est inscrite aux monuments historiques depuis le [29]. Elle date du XIIe siècle (du second tiers selon les spécialistes, c'est-à-dire entre 1130 et 1170), tout au moins pour sa partie la plus ancienne, le chœur, et probablement la plupart des murs, avec un appareil en arête-de-poisson. Elle abrite une épitaphe de Gires Lecuqu (XVe), des fonts baptismaux (XIIe), une verrière (1958) de Simone Flandrin-Latron et des Ateliers Daumont-Tournel.
Le centre de loisirs de La Barre-de-Semilly a ouvert ses portes en 1995. Il a une capacité d'accueil de cinquante enfants âgés de plus de 3 ans encadrés par cinq animateurs[31].
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 22.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 269.
Janjac Leroy, La Barre-de-Semilly et son histoire : l'église, Association Vivre à la Barre, 1991, multigraphié.
Janjac Leroy, La Barre-de-Semilly et son histoire : les écoles, Association vivre à la Barre, 1992, multigraphié.
Janjac Leroy, La Barre-de-Semilly et son histoire : les lieux-dits, Association vivre à la Barre, 1995, multigraphié.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Formations dialectales (suite) et françaises, Page 1485.
↑Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 184a.
↑Ce nom gallo-romain est un dérivé à valeur patronymique du cognomen latin Similis, réemploi anthroponymique de l'adjectif latin similis « semblable, ressemblant », éventuellement donné à un jumeau (entre autres interprétations).