En 2000, la ville fut en grande partie détruite durant la guerre des six jours avec de 7 000 à 10 000 obus tirés[4].
Depuis la fin de la guerre, entre 2000 et 2022, la population de l'aire urbaine de Kisangani fut multipliée par 2,3, passant de 586 000 à 1 366 000 habitants[5]. Toutefois, la défaillance de la centrale hydroélectrique du barrage de la Tshopo en 2021, privant d'électricité les habitants durant 4 mois et provoquant la colère d'une partie de la population, démontre les difficultés encore actuelles de la ville dans sa capacité à assurer aux populations l'accès à des services élémentaires[6].
Histoire
Période coloniale
Les origines de la ville remontent à la fondation d'un poste militaire en 1877 par l'explorateur britannique Henry Morton Stanley sur une île du fleuve Congo à proximité du site actuel[7].
En est fondée Falls Station (la « station des chutes ») devenue ensuite Stanley Falls puis Stanleyville[8].
Henry Morton Stanley charge l'ingénieur écossais Adrien Binnie d'établir des relations commerciales avec les indigènes et de représenter l'État Indépendant du Congo, nom du royaume privé revendiqué par le roi des Belges Léopold II.
Peu après, des esclavagistes originaires de Zanzibar, généralement appelés à tort « Arabes » par les Européens de l'époque (en fait il s'agit de bantousswahilis islamisés), atteignent les chutes Stanley. Les relations entre les représentants de l'État indépendant du Congo et ces esclavagistes « arabes » se dégradent et la station est abandonnée à la suite des affrontements de 1887[réf. souhaitée].
En 1888, l'État indépendant du Congo (EIC) rétablit une souveraineté en nommant Tippo Tip, l'un des principaux esclavagistes de Zanzibar, comme gouverneur (Wali) du district des chutes Stanley.
De 1890 à 1893, le neveu de Tippo Tip, Rachid bin Mohammed, occupe cette fonction. Stanley Falls dispose alors d'une garnison dirigée par Haneuse (1888-1889) puis Tobback (1889-1893).
En 1961, Antoine Gizenga prit la tête d'un gouvernement sécessionniste, de celui de Kinshasa à Stanleyville.
En 1964, la ville fut occupée par les guerriers Simbas qui prirent la population en otage et assassinèrent dix prêtres missionnaires de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Saint-Quentin (15 prêtres de la même congrégation furent assassinés à Wamba). Stanleyville fut reprise au cours de l'opération Dragon rouge menée par le 1er régiment paracommando de l'armée belge après l'échec d'une tentative de négociation menée par le ministre belge des Affaires étrangères, Paul-Henri Spaak[9].
En 1999, Kisangani fut le théâtre des premiers échanges de tirs entre l'Ouganda et le Rwanda (épisode dit de la guerre de 3 jours, du au ), consécutifs à la fin de la coalition anti-gouvernementale du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) en deux factions basées à Kisangani et Goma. Les combats concernaient également les mines de diamants situées à proximité de la ville. De nombreux viols, massacres et crimes de guerre y furent perpétrés entre 1996 et 2003 par les troupes des généraux rebelles du RCD, essentiellement le général Nkunda Batware[10].
Guerre de six jours
Dans la matinée du 5 juin 2000 éclatait un conflit à l'arme lourde entre les forces rwandaises et ougandaises. Cette guerre qui dura 6 jours, soit du 5 au 11 juin 2000 fera plus de 1000 morts [11].
Cette ville, qui est située au Nord-Est de la République Démocratique du Congo était le théâtre d'affrontements meurtriers entre les armées Rwandaise et Ougandaise avec comme objectif de contrôler les richesses de cette région[12].
D'après le codonateur ad intérim de Fonds spécial de réparation et d'indemnisation des victimes des activités armées de l'Ouganda en RDC, Chançard BOLUKOLA a annoncé que chaque victime va toucher au minimum 2 000 USD pour dédommager les victimes[13].
En cette même occasion, le chef de l'Etat son excellence président de la République a remis aux mains de son excellence monseigneur l'évêque auxiliaire du diocèse de Kisangani la somme de 2 500 000 USD victime de la dite guerre.
En 2015 Kisangani devient le chef-lieu de la province de la Tshopo
Fin , la promulgation de la « loi sur le découpage territorial » fit de Kisangani le chef-lieu de la nouvelle province de la Tshopo issu de l'ancien district du même nom.
La capitale Kinshasa située au sud-ouest est distante de 1 724 km par voie fluviale, représentant 86 heures de navigation pour un navire circulant à 20 km/h en descente sur le fleuve Congo[14].
La ville bénéficie du deuxième port intérieur après la capitale Kinshasa[8].
Kisangani en elle-même est divisée en six communes toutes de la rive droite du fleuve Congo à l'exception de Lubunga, la traversée ne se faisant que par bateau.
Température
L'amplitude thermique faible de Kisangani est caractéristique d'un climat tropical. La saison chaude s'étend de janvier à mars lorsque les températures moyennes sont supérieures à 30 °C. Les mois de juillet à novembre correspondent à la période la plus froide avec une température moyenne inférieure à 22 °C.
Afin montrer la variation au cours des mois et non pas seulement les totaux mensuels, on peut montrer que l'accumulation de pluie au cours d'une période glissante de 31 jours centrée sur chaque jour de l'année. La ville de Kisangani connaît des variations saisonnières extrêmes pour ce qui concerne les précipitations de pluie mensuelles.
Les Chutes de pluie au cours de l'année à la ville de Kisangani. On peut voir que la plus grande accumulation de pluie a lieu au cours des 31 jours qui sont centrés aux alentours du 25 octobre, avec une accumulation totale moyenne de 167 millimètres.
La plus petite accumulation de pluie se fait aux alentours du 16 janvier, pour une accumulation totale moyenne de 54 millimètres.
Au cours de l'année la longueur du jour à Kisangani ne varie pas beaucoup, car ça reste que 9 minutes de 12 heures tout au long de l'année. En 2019, le jour le plus court était le 22 décembre, avec 12 heures et 6 minutes de jour ; le jour le plus long était le 21 juin, avec 12 heures et 9 minutes de jour.
Le lever de soleil le plus tôt se fait à 05:59 le 2 novembre et le lever de soleil le plus tardif se fait à 31 minutes plus tard à 06:30 le 12 février. Le coucher de soleil le plus tôt était lieu à 18:05 le 3 novembre et le coucher de soleil le plus tardif s'était fait à 31 minutes plus tard à 18:36 le 12 février.
Le niveau de confort concernant l'humidité de la ville est sur le point de rosée, car il détermine si la transpiration s'évaporera de la peau, ce qui cause alors un rafraîchissement de l'organisme. Les points de rosée plus bas sont ressentis comme un environnement plus sec et les points de rosée plus haut comme un environnement plus humide. Contrairement à la température, qui peut varier généralement entre le jour et la nuit, les points de rosée varient plus lentement. Ainsi, bien que la température qui peut chuter la nuit, une journée avec une humidité lourde est généralement suivie d'une nuit ayant une humidité lourde.
Le niveau d'humidité perçu à la ville de Kisangani, qui est mesuré par le pourcentage de temps durant lequel le niveau d'humidité est lourd, oppressant ou étouffant, cependant il ne varie pas beaucoup au cours de l'année, car il se maintenant à 3 % de 97 %.
Administration
Chef-lieu provincial de 377 107 électeurs enrôlés pour les élections de 2018, elle a le statut de ville constituée de six communes urbaines dont 5 de moins de 80 000 électeurs[15]:
La ville de Kisangani est dirigée par un maire de la ville assisté par un adjoint. Elle est divisée en six communes qui sont dirigées par un bourgmestre titulaire et son adjoint. Les six communes de la ville de Kisangani sont : Kisangani, Kabondo, Lubunga, Tshopo, Mangobo, Makiso. Elle comprend en plus de ces six communes une entité périurbaine nommée Lubuya-bera.
Kisangani est également le siège de plusieurs bureaux administratifs (divisions, directions, etc.) qui dépendent du pouvoir central.
Pour la législature 2011-2016 la ville fut représentée à l'assemblée nationale par les députés Awenze Makiaba, Apaka Tombila, Basango Makedju, Simene wa Simene et Daruwezi Mokombe.
Culture
L'alliance franco-congolaise dispose d'une bibliothèque et de la seule salle de spectacle de la ville (à part l'espace Ngoma situé non loin de l'ancien Athénée royal belge).
Fondés par Faustin Linyekula, les studios Kabako accompagnent depuis 2006 des artistes de la ville, de la formation à la production et diffusion, dans les domaines de la danse, du théâtre, de la musique et du cinéma. Kisangani est une ville productrice d'artistes bien connus en RDC, avec notamment des personnalités telle que Koffi Olomide, Abeti Masikini, ou même les noms de la nouvelle génération parmi lesquels on peut citer Alesh qui a gagné le prix découverte de la rfi en 2021 ou Zickry Casiodoro qui a gagné le prix de l'artiste le plus acheté pour le disque Troto en novembre 2021[16].
Religion
La ville de Kisangani compte plusieurs religions qui permettent aux Boyomais de disposer de lieux de cultes, dont : catholique, protestant et musulman, ainsi que des églises de réveil.
Le culte musulman est également pratiqué dans des mosquées.
Économie
La situation hydrographique de Kisangani, à la confluence des rivières Lindi, Tshopo et du fleuve Congo fait de la ville un carrefour du trafic fluvial entre l’est et l’ouest du pays. Une position stratégique permettant à la ville de jouer un rôle économique important pour la république démocratique du Congo. Les activités commerciales dans la ville de Kisangani sont exercés par les Nande venus du Nord-Kivu, qui constituent une classe des riches de la ville.
L'économie locale est essentiellement fondée sur des activités du secteur primaire.
La ville est située à proximité de mines de diamants essentiellement exploitées par la société minière de Bakwanga. La convoitise de ces mines est l'une des causes de la Guerre des six jours en 2000 qui provoqua plus de 4.000 morts. Le cinéaste congolais Dieudonné Hamadi né à Kisangani illustre l'injustice provoquée par cette guerre pour les mines dans son documentaire de 2020 En route pour le milliard. Dans les mines la concurrence est forte et entraîne une dévaluation de la main d’œuvre ainsi que de nombreuses situations de violence.
La pêche est une autre importante activité économique de la ville de Kisangani. En aval des chutes Boyoma, la communauté des Wagenia use en effet d'une technique « unique au monde »[18] consistant à immerger de grandes nasses artisanales durant plusieurs heures. Les nasses reposent sur des échafaudages en bois et leurs manipulations requiert une importante agilité et force physique donnant leur surnom de « pêcheurs acrobates »[18].
La ville de Kisangani compte quelques entreprises publiques et privées.
Dorothée Gizenga (1961-2022), personnalité politique congolaise;
José des Chartes Menga (1974-2021[21]), journaliste, écrivain, poète, défenseur de droit humain, analyste politique
Paulin Lendongolia Lebabonga (29 juin 2024), Il est le créateur du slogan « Tshopo Mosala ». Il est élu au suffrage direct avec 19 voix sur un total des 19 voix;
Mateus Kanga Londimo (Mateus Kanga a été élu samedi 23 mars 2024, président du bureau définitif de l’assemblée provinciale de la Tshopo);
L'enseignement primaire, secondaire et professionnel est assuré principalement par les écoles privée et publics.
Complexe scolaire de l'unikis
Lycée anuarite
Complexe scolaire le berceau
Institut tobongisa
Institut homme feyen
Complexe scolaire du sacre coeur
Collège maele
Complexe scolaire pere mando
Institut saint joseph
Complexe scolaire viens&vois
Complexe scolaire sophia
Complexe scolaire mukandona
Institut du base
Hope int scool
L'enseignement supérieur est assuré par les établissements publics ainsi que par quelques institutions privées dépendant du Ministère national ayant la charge de l'enseignement supérieur et universitaire :
L'enseignement supérieur est assuré par les établissements publics ainsi que par quelques institutions privées dépendant du Ministère national ayant la charge de l'enseignement supérieur et universitaire :
Les bateaux constituent les seuls moyens de transport permettant de relier les deux parties de la ville séparées par le fleuve Congo. Des bacs, baleinières et pirogues servent donc à la navigation sur le fleuve Congo mais aussi sur la rivière Tshopo, et Lindi.
Radio Réseau céleste du message de l'heure 98,1 FM
Sport
L'Entente urbaine de football de Kisangani s'occupe des matchs de football à Kisangani. Les plus grandes équipes de football de la ville sont : TS Malekesa, AS Nika et CS Makiso. A côté de ces trois grands clubs s'ajoute le football club Dynamique, qui également prenne part à la Linafoot Ligue 2.
Outre le football, on trouve aussi à Kisangani des pratiques du basket-ball, du volley-ball, du tennis ou encore des arts martiaux tels que le Karaté, la Boxe, le Judo et tant d'autres, sans souci d'exhaustivité. Au côté de l'entente urbaine de football de Kisangani, nous trouvons également la ligue de football de la province de la Tshopo. Cette ligue est constituée des ententes de l'Ituri, de Bas-Uélé, Haut-Uélé et Tshopo.
Dans l’art
La villa Régina à Kisangani, dans ce qui fut le quartier européen, a servi de décor au film L'Odyssée de l'African Queen sorti en 1951. Elle est toujours visible mais est aujourd'hui en ruine[23].
Le roman de l'écrivain V. S. NaipaulÀ la courbe du fleuve (titre original : A Bend in the River) pourrait être une description de Kisangani, sans que jamais l'auteur ne nomme la ville[24].
Stanleyville ou le Luluaba devenait Congo. Roger Depoorter, Didier Hatier 1992
Stanleyville sous la terreur Simba. Frans Quinteyn, l’Harmattan,
Odyssée et reconquête de Stanleyville. Colonel e-r Vandewalle, Bruxelles, 1970, 459 pp
Les Compagnons de l’Ommegang. Colonel BEM e-r André Closset, 1995, éditions de l’Aronde.
111 days in Stanleyville. David Reed[25], Harper & Row, New York, 1965, 279 pp.
Ré-édition : Save the Hostages. David Reed, Bantam 1988, 320 pp.
L'Année du Dragon : Congo 1964. Eddy Hoedt & Baudouin Peeters. . Éditions Masoin. 256 pages, 400 illustrations. Distribution "Dynamedia" - Bruxelles. Ce livre richement illustré nous conduit d'heure en heure à travers l'évolution à la fois héroïque et tragique de la plus grande prise d'otages du XXe siècle vécue à Stanleyville dans la République démocratique du Congo. Il détaille et analyse les opérations militaires grâce à de nombreux témoignages recueillis auprès de soldats et d’expatriés.
Filmographie
Nos paras sautent sur Stanleyville - : RTBF série Ce jour-là 1re diffusion . Réalisateur : Michel Mees ; Producteur : Renaud Gilles ; Journaliste : Bernard Balteau[26].
Stanleyville '64 (l'évacuation des Belges en ). Série Les Années belges, RTBF .
Little Miss Nobody (). Coproduction RTBF-Films de la Passerelle. Documentaire de Bernard Balteau. 50 ans après le massacre des otages en , Brigitte Peneff, rescapée miraculeuse, revient pour la première fois au Congo, dans sa ville natale (Stanleyville/Kisangani). Hommage aux victimes belges et congolaises. Interview du chef des rebelles.
Les larmes de Stanleyville- : Documentaire de Donatien Aliana Alipanagana.
↑David E. Reed (1927-1990), journaliste itinérant du Reader's Digest
↑Elodie de Sélys a rencontré Étienne Davignon (chef de cabinet de Spaak en 1964), Patrick Nothomb (consul ad-intérim à Stan en 1964), Brigitte Peneff (habitante à Stanleyville, 7 ans en 1964), François de Radigues (13e compagnie parachutistes), Joël Dedecker, Christian Duez (boulanger à Stanleyville en 1964), Élisabeth Tabu (épouse Duez), Marie-Pierre Devoir (dominicaine missionnaire à Watsa) et Frédéric François (journaliste RTB 32 ans en 1964).