Elle compte parmi les joueuses les plus précoces de l'histoire de son sport. Lors de sa toute première saison sur le circuit professionnelle, elle devient la plus jeune joueuse à accéder au top 10 mondial du WTA Tour, le 1990, à seulement quatorze ans et sept mois[2]. Quelques mois plus tôt, elle devient la deuxième plus jeune joueuse à accéder à une demi-finale en Grand Chelem après Andrea Jaeger en 1980, lors des Internationaux de France[3].
C'est à partir de ses vingt-cinq ans, après des déboires personnels, qu'elle effectue en 2001 ce qui est perçu comme l'un des plus grands comebacks de l'histoire du tennis féminin[4],[5], remportant trois titres du Grand Chelem et devenant, cette même année, numéro un mondiale au classement WTA, un rang qu'elle occupera dix-sept semaines.
Joueuse puissante de fond de court, elle a fait partie des trois championnes, avec Monica Seles et Mary Pierce, qui ont inspiré dès le début des années 1990 les canons du jeu féminin moderne. Capriati a brillé dans tous les tournois majeurs, atteignant à deux reprises les demi-finales de Wimbledon en 1991 et 2001, de l'US Open en 1991, 2001, 2003 et 2004, ainsi que du Masters en 2002 et 2003.
Jennifer Capriati est née à Long Island, à New York. Toute petite, son père Stefano, un ancien boxeuritalo-américain, lui apprend à jouer au tennis. En 1986, ses parents déménagent en Floride où, à dix ans, elle suit un entraînement très intensif auprès de Jimmy Evert, le père de Chris. Elle acquiert rapidement les bases d'un jeu de fond de court d'une grande puissance, égale en coup droit comme en revers, et d'une défense particulièrement efficace.
À treize ans et deux mois, en 1989, elle gagne Roland-Garros junior[7], puis l'US Open à la fois en simple et double filles[8].
Première carrière
Après un premier match senior disputé en 1989 à l'occasion de la Wightman Cup[9], elle devient professionnelle le 5 mars1990, trois semaines avant son quatorzième anniversaire. Dès sa première participation à un tournoi WTA et après avoir mystifié quatre têtes de série[10], elle accède à la finale de l'Open de Boca Raton où elle est dominée par Sabatini : ce record demeure inégalé. Immédiatement, le public américain fait de « Jenny » sa coqueluche.
Au printemps 1990, déjà classée 24e mondiale, elle devient à quatorze ans la plus jeune joueuse à atteindre les demi-finales à Roland-Garros[11]. Victorieuse en juillet de la Coupe de la Fédération avec l'équipe américaine, elle gagne en octobre son premier titre à Porto Rico contre Zina Garrison et conclut la saison au 8e rang mondial.
En 1991, elle atteint successivement les demi-finales à Wimbledon (en éliminant la championne en titre Martina Navrátilová en quarts) puis à l'US Open (sortie par la numéro un Monica Seles[12], au terme d'une rencontre d'anthologie[13]).
Pourtant, de plus en plus pressurée par les médias, Capriati ne parvient pas à concrétiser les immenses espoirs si tôt placés en elle. En 1993, elle essuie plusieurs contre-performances, notamment une élimination au premier tour de l'US Open. Elle décide alors, pour un temps, de reprendre ses études. Arrêtée pour vol à l'étalage en décembre puis pour possession de marijuana en mai 1994, elle ne revient à la compétition qu'en février 1996[15].
Seconde carrière
Peinant à se maintenir dans le club des cinquante meilleures mondiales, le retour de Jennifer Capriati est difficile, jusqu'à son succès aux Internationaux de Strasbourg en mai 1999.
Si 2000 marque son retour au premier plan (demi-finale à l'Open d'Australie, un titre à Luxembourg, succès en Fed Cup au sein de l'équipe américaine, 14e mondiale en fin de saison), c'est en 2001 qu'elle connaît son année de grâce en remportant l'Open d'Australie puis Roland-Garros (12-10 au troisième set contre Kim Clijsters). Le 15 octobre, elle succède brièvement à Martina Hingis sur le trône de numéro un mondiale. De nouveau, elle s'adjuge l'Open d'Australie en 2002, son troisième et dernier titre en Grand Chelem, non sans effacer quatre balles de match en finale[16] face à Hingis.
En 2003, un peu en deçà, sa plus notable performance reste une demi-finale à l'US Open qu'elle perd contre Justine Henin-Hardenne, alors qu'elle est passée à onze reprises à deux points de la victoire.
Blessée à l'épaule[17], Jennifer Capriati joue son dernier match à Philadelphie en novembre 2004.
En 2005, les journalistes américains de Tennis Magazine l'ont élue au 36e rang des "quarante plus grands champions de tennis de ces quarante dernières années" (hommes et femmes confondus), derrière Stan Smith (35e) et devant Gustavo Kuerten (37e)[18].
Jennifer Capriati, de même que Monica Seles, a édicté les standards du tennis féminin d'aujourd'hui, coercitif et basé avant tout sur la force physique. Elle compte quatorze titres WTA à son palmarès, dont un en double dames, et deux victoires en Fed Cup avec l'équipe américaine (1990 et 2000).
Malgré son envie de retourner sur les courts, prévu en 2008, elle renoncera à tous les tournois auxquels elle s'était inscrite. Elle annoncera lors de plusieurs interviews que le retour à la compétition lui manquait et qu'elle ne reviendrait probablement jamais, car son niveau ne lui permettrait pas d'être dans le top 10.
Le , elle est retrouvée inanimée dans une chambre d'hôtel de Rivera Beach (Floride), en raison d'une apparente surdose de médicaments. Elle est immédiatement hospitalisée[19].
↑3-6, 6-3, 6-7 : les deux protagonistes échangent, sans temps mort, des coups d'une violence alors jamais vue, prémices du tennis féminin des années 2000.
↑« Jennifer Capriati hospitalisée », La Parisienne, 2010-06-28cest12:02:00+02:00 (lire en ligne, consulté le )
En simple, la liste débute au 3 novembre 1975, date de la publication du premier classement informatique par la WTA. En double, la liste débute au 10 septembre 1984. Deux joueuses peuvent être simultanément numéro un. Les classements WTA ont été « gelés » du 23 mars au 9 août 2020 (pandémie de Covid-19).