James Rufus Agee (, Knoxville, Tennessee – ) est un romancier américain. Il a été lauréat du Prix Pulitzer en 1958 pour son livre autobiographique Une mort dans la famille, paru à titre posthume en 1957.
Biographie
Agee est né à Knoxville dans le Tennessee [1]. Son père meurt dans un accident de voiture, alors qu'il n'a que six ans. À partir de ce moment, il est envoyé dans des écoles loin de chez lui où il se sent isolé et abandonné par sa mère. Il achèvera ses études à l'Université Harvard.
Au cours de l'été 1936, le magazine Fortune charge James Agee, accompagné du photographe Walker Evans[2], d'effectuer un reportage sur la condition des métayers blancs du sud de l'Alabama. Pendant six semaines dans le comté de Hale, Agee et Evans côtoient trois familles blanches vivant dans une extrême précarité. Le texte que propose Agee à son commanditaire, dès son retour à New York, est refusé. Il deviendra finalement un livre parfaitement inclassable, cri d'indignation et de colère en faveur de ces victimes de la Grande Dépression, accompagné d'un portfolio des photographies d'Evans, publié aux États-Unis en 1941 sous le titre Louons maintenant les grands hommes. Ce livre marquera grandement le photographe William Christenberry, originaire de la région traitée dans le livre.
En 1942, il devient critique de cinéma pour le Time, écrivant parfois aussi quelques critiques de livres. En 1948, il quitte ce métier pour devenir écrivain indépendant.
Il meurt d'une crise cardiaque le , à New York, dans un taxi qui l'amenait chez le médecin. Il était âgé de 45 ans.
Œuvre
Prose
Let Us Now Praise Famous Men: Three Tenant Families (1941), en collaboration avec le photographe Walker Evans
Publié en français sous le titre La Veillée du matin, Paris, Flammarion, 1951 ; réédition, Paris, Flammarion, coll. Garnier-Flammarion no 508, 1988
A Death in the Family (1957), ouvrage inachevé publié de façon posthume
Publié en français sous le titre Une mort dans la famille, traduction de Denise Meunier, Paris, Plon, 1961
Publié en français sous le titre Une mort dans la famille, traduction de Jean Queval, Paris, Flammarion, 1975 ; réédition, Paris, Le Livre de poche no 4988, 1977 ; réédtion, Paris, 10/18 no 3289, 2001 ; réédition, Paris, Christian Bourgois Éditeur, 2011, 443 pages. (ISBN978-2-2670-2143-1)
The Collected Short Prose of James Agee (1972), publication posthume
Publication en français sous le titre Le Vagabond d'un nouveau monde, Paris, Editions Capricci, 2010 [1947], 168 pages. (ISBN978-2-918040-12-5)
African Queen (1951) et The Night of the Hunter (1954), scénarios des films éponymes
Publication en français sous le titre L'Odyssée de l'"African Queen", suivi de La Nuit du chasseur, Paris, Flammarion, 1988
Letters of James Agee to Father Flye (1962)
Brooklyn Is (1968), article écrit pour la presse en 1939
Publication en français sous le titre Brooklyn existe, trad. Anne Rabinovitch, Paris, Christian Bourgois Éditeur, coll. Titres no 108, 2010, 80 pages. (ISBN978-2-267-02070-0)
En 2019, le biographe romancier Rodolphe Barry publie le roman Honorer la fureur, retraçant la vie et l’œuvre de James Agee[3].
Notes et références
↑ Voir son poème en prose Knoxville, été 1915, paru en 1935, puis placé en prologue à Une mort dans la famille, et qui sera mis en musique (« Knoxville: Summer of 1915, rhapsodie lyrique pour soprano et orchestre symphonique ») en 1948 par Samuel Barber (op. 24).
↑ Missionné, quant à lui, par la Farm Security Administration mise en place au moment du New Deal. Avec Dorothea Lange, Russell Lee et Jack Delano, il sera l'un des grands photographes de cette période (voir Gilles Mora & John T. Hill, Walker Evans. La Soif du regard, Paris, Éditions du Seuil, 1993).
↑Rodolphe Barry, Honorer la fureur, Le Bouscat/53-Mayenne, Finitude, , 273 p. (ISBN978-2-36339-111-7).