Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Issenheim se situe à une altitude moyenne de 250 m, au pied des collines sous-vosgiennes. Le ban communal s'étend sur une superficie d'environ 816 hectares et la Lauch le traverse d'Ouest en Est.
Le Oberwald est la forêt communale d'Issenheim. Elle s'étend au Sud-Ouest de la commune (de la zone industrielle du Florival, jusqu'à la route départementale 83).
La Lauch, d'une longueur de 47 km, prend sa source dans la commune de Linthal et se jette dans l'Ill à Horbourg-Wihr, après avoir traversé 18 communes[6]. Les caractéristiques hydrologiques de la Lauch sont données par la station hydrologique située sur la commune de Guebwiller. Le débit moyen mensuel est de 1,59 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 29,9 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 41 m3/s, atteint le [7].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 708 mm, avec 9 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Guebwiller », sur la commune de Guebwiller à 3 km à vol d'oiseau[12], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 919,6 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,3 °C, atteinte le [Note 3],[13],[14].
Statistiques 1991-2020 et records GUEBWILLER (68) - alt : 273m, lat : 47°54'13"N, lon : 7°13'32"E Records établis sur la période du 01-12-1991 au 04-01-2024
Au , Issenheim est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].
Elle appartient à l'unité urbaine de Guebwiller[Note 4], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 5],[18],[19]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mulhouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[19]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (67,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (58,9 %), zones urbanisées (19,3 %), forêts (10 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,7 %), zones agricoles hétérogènes (4,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,9 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Histoire
Toponymie
En 1135, les archives mentionnent pour la première fois le nom d'Issenheim, sous la forme Ysenheim.
Au fil du temps, son orthographe subit de nombreuses modifications : Isinheim en 1149, Isenheim dès 1196, Isinhen en 1233… jusqu'à Issenheim son écriture actuelle.
L'immémoriale prononciation dialectale alémanique Isena ne justifie aucunement l'utilisation du deuxième "s", qu'un barbarisme orthographique a imposé voici quelque temps déjà. Durant plusieurs siècles d'ailleurs, que ce soit sous la domination autrichienne, française ou allemande, ce nom s'écrivait Isenheim.
L'origine exacte du nom est inconnue.
Dans ses « Légendes du Florival »[23], l'abbé Braun y voit la trace du culte jadis dédié par les Romains à la déesse Isis, c'est-à-dire Isisheim.
Une analogie phonétique avec le mot Eisen (le fer) paraît peu vraisemblable. Jamais un minéral de ce type n'a été découvert dans les proches environs.
Les étymologistes penchent plutôt en faveur du préfixe Iso, un nom d'homme germanique ; suivi du suffixe -heim, signifiant le village. Le village d'Iso en somme.
Issenheim était autrefois une seigneurie autrichienne possédée en fief par les nobles de Hausen, qui passa au XVe siècle aux Schauenburg. Ces derniers, pendant la guerre qu'ils firent au marquis de Bade, s'emparèrent de trois frères de cette maison et les retinrent prisonniers dans le château d'Issenheim.
Le hameau d'Ostein a été détruit à l'époque des Armagnacs, en 1375, mais n'a entièrement disparu qu'en 1800. Beaucoup de tombes mérovingiennes y ont été trouvées et les coffres en pierre ont servi d'abreuvoir pour le bétail. Une pierre tumulaire rappelant Rudolf d'Ostein décédé en 1594 a été transférée dans l'église du village.
La Maison Saint-Michel
En 1277 fut fondé à Issenheim un préceptorat de l'ordre de Saint-Antoine, ordre réputé pour traiter le mal des ardents (nommé par la suite « feu de Saint-Antoine ») : cette maladie due à l'ergot de seigle, champignon toxique, était caractérisée par d'intenses brûlures intestinales puis généralisées. Cette spécialité fit la fortune des Antonins d'Issenheim qui couvrirent au XVe siècle le bâtiment d'œuvres d'art (Hans Holbein l'ancien, Martin Schongauer…), dispersées ou détruites par la Révolution et l'incendie de 1831[26].
La Maison Saint-Michel reconstruite par la suite à son emplacement par les sœurs de la divine providence de Ribeauvillé, conserve le porche de l'ancien couvent, dont une clef de voûte représente Saint-Antoine et une autre Sainte-Véronique. D'autres œuvres, et notamment le retable d'Issenheim de Mathias Grünewald, sont visibles au musée Unterlinden de Colmar.
Histoire moderne
Issenheim a vécu un temps grâce aux usines textiles[27],[28],[29] qui ont créé de nombreux emplois pour les habitants de Issenheim.
C'est le village natal de Georges Spetz : industriel, collectionneur et artiste[30].
On y retrouve sa villa et on y trouvait jusqu'en 2010 la villa Carpentier de son beau-frère qui a été démolie par le collège Champagnat avec l'accord de la mairie et malgré les différentes propositions d'achat pour y agrandir son parking.
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Finances locales
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En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[35] :
total des produits de fonctionnement : 3 655 000 €, soit 1 041 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 2 462 000 €, soit 702 € par habitant ;
total des ressources d’investissement : 2 369 000 €, soit 675 € par habitant ;
total des emplois d’investissement : 2 559 000 €, soit 729 € par habitant.
endettement : 2 993 000 €, soit 853 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d’habitation : 11,58 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 14,53 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 57,01 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
Enfin, un jumelage avec la commune gardoise de Redessan est en projet.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[38].
En 2022, la commune comptait 3 534 habitants[Note 7], en évolution de +3,36 % par rapport à 2016 (Haut-Rhin : +0,66 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Salle polyvalente. En 2010 a été inaugurée une nouvelle salle à vocation sportive[50] destinée à accueillir les clubs de tennis de table et de danse. Elle se situe derrière l'école des Châtaigniers et du multi-accueil « La Récré ».
Enseignement
Issenheim a un collège privé d'enseignement secondaire, « l'Institution Champagnat », une école publique « les Chataîgniers » et deux écoles maternelle « La colombe » et « Fridoline ».
Activités et développement
Zone d'Aménagement Concerté
En 2006, le conseil municipal d'Issenheim a décidé de créer une ZAC (Zone d'Aménagement Concerté), la « ZAC des Antoinins », afin de pouvoir maîtriser le développement d'Issenheim.
Le logement, le fonctionnement de la ville, le cadre de vie constituent autant d'enjeux au cœur de ce projet.
L'écologie viendra se mêler à ce projet, pour préserver les écosystèmes existants.
Réseau routier
Issenheim est desservie par deux voies rapides à proximité : la voie rapide D 83 avec deux sorties (nord-est via le rond-point au nord de la ville et sud-est via l'échangeur D 83/D 430), et la voie rapide D 430 au rond-point du Florival. On rejoint donc assez rapidement les deux autoroutes traversant l'Alsace A35 et A36.
Issenheim est traversée par la route départementale D 5, elle rejoint Soultzmatt à Cernay. Cet axe routier est très fréquenté en journée. La D 5 est l'artère principale de la ville (Rue de Soultz, Rue de Guebwiller à partir du rond-point entre la D 5 et la D 4bis et Rue de Rouffach).
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 567 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/11/1975 au 01/04/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Guebwiller comprend deux villes-centres (Guebwiller et Soultz-Haut-Rhin) et six communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Clémentz Élisabeth, Les Antonins d’Issenheim, essor et dérive d’une vocation hospitalière à la lumière du temporel, thèse d’Histoire, Université de Franche-Comté, Faculté des lettres et sciences humaines de Besançon, , 378 p.
↑Bernard Biehler, « Décès du maire honoraire Albert Reinbold : Premier magistrat de la commune d'Issenheim de 1995 à 2005, Albert Reinbold est décédé samedi à l’âge de 68 ans. », L'Alsace, (lire en ligne)