Imbert de La Platière suit la carrière des armes. Il est page de l'écurie de François Ier, puis écuyer du dauphin, futur Henri II. Il prend part aux campagnes de François Ier en Champagne et en Italie. Il participe à la bataille de Cérisoles en 1544[4]. Il est nommé lieutenant de la compagnie du duc de Nevers, et capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances. Gaspard de Coligny le recommande à François Ier qui le nomme bailli d’Auxois le , lieutenant général au gouvernement de Champagne et de Brie, pendant l'absence du duc du Nivernais, par provisions données à Saint-Germain-en-Laye, le . Il suit le comte d'Essex dans son expédition d'Écosse, en 1548. Le roi lui demande de fortifier les villes de Champagne afin de contenir les avancées de Charles Quint vers la France. Henri II qui a succédé à François Ier lui donne la charge au mois d', de conduire à Reims le jeune duc de Lorraine, que Henri II jugeait à propos de faire élever à sa cour. Créé maréchal-de-camp, au mois d'août, pour servir dans l'armée de Lorraine, sous le connétable, il commande 200 hommes d'armes envoyés a Claude II de Lorraine, qui avait demandé au roi ce renfort : Albert de Brandebourg-Ansbach bat le duc d'Aumale près de Toul[4], avant l'arrivée de ce secours. Il se démet de la lieutenance de Champagne au mois d'octobre suivant. Il chasse l'ennemi des environs de Mézières avec sa compagnie d'ordonnance, en 1554. Il arrête sur les frontières de Champagne, en 1555, les désordres et les pillages des paysans, reprend le château de Fumen, se rend maître de quelques forteresses voisines, met ses troupes en sûreté, et, par sa présence, garantit de l'insulle des ennemis les travailleurs employes aux fortifications de Marienbourg, de Rocroy et de Mauber-Fontaine[4]. Il inspecte les fortifications. Malgré ces efforts l’armée française est battue à Saint-Quentin en 1557, il sauve le tiers de l'armée après sa défaite et rencontre sans doute Ambroise Paré sur le champ de bataille de La Fère. Il se trouve au siège de Thionville en 1558. Le duc de Guise rentre d’Italie pour reprendre Calais aux anglais en 1558. Imbert de La Platière est alors chargé de faire une diversion afin d’attirer l’adversaire vers l’est.
Marguerite de Guitaut cite une lettre du roi Henri II à Imbert de La Platière alors qu’il a reçu l’ordre de rassembler des troupes pour investir Thionville[5] :
« ...on, j’ai su que mon cousin le duc de Guise m’a écrit le bon et grand devoir que vous avez fait et faites pour mon service. Ce qui n’est pas nouveau pour moi, sachant que vous avez toujours coutume de faire ainsi. Mais je n’ai pas voulu manquer de vous faire savoir le grand contentement que j’en ai et vous assurer que je ne l’oublierai pas... Henri II, Roi de France. »
« Ne prenez avec vous qu’un héraut, un truchement et deux bons serviteurs, et s’il vous plaît, faites provision de messes, de Strasbourg à Augsbourg vous n’en n’aurez aucune, car ils sont tous protestants. À Augsbourg vous pourrez en entendre. »
« Catherine de Médicis, à qui les événements permettaient d'entreprendre la pacification du royaume, choisit le nouveau maréchal comme principal auxiliaire de cette œuvre. Modéré dans ses opinions religieuses, il réussit à rétablir l'ordre à Rouen, où Brissac en raison de son intransigeance, et François de Scépeaux par sa brutalité, avaient échoué. Peu après il contribue dans une large mesure à la victoire du Havre, dont catholiques et huguenots, réconciliés, s'emparent : la paix religieuse semble assurée pour quelque temps »[6].
« Bourdillon, Montigny et Bonneval Gouvernent seuls le sang royal »
N'étant pas seigneur des Bordes, il achète en 1561 à duc de Nemours la seigneurie d’Époisses dont il restaure et embellit le château; la tour ouest porte son nom. Il fait construire un colombier, sculpter sur trois porches ses armes qui réunissent en un seul blason en les écartelant, les armes de la famille des Bordes (de gueules à trois molettes d’éperon d’or) et celles de la famille de La Platière (d’argent au chevron de gueules accompagné de trois annelets de sable) - on trouve aussi trois anilles de sable ou trois rocs d’échiquier de sable.
À la devise héritée de ses ancêtres : Ut sors volet (quoi que le sort veuille) il ajoute Tamen stabo (je resterai debout).
Imbert de La Platière meurt à Fontainebleau le . Jean-Pierre Busson dans sa thèse « Imbert de La Platièredes Bordes dit Bourdillon, maréchal de France (1516-1567) » évoque un empoisonnement par son médecin alors que la guerre se préparait et qu'il faisait alors figure de grand chef militaire catholique[6].
Il avait épousé par contrat du 13/ Claude de Damas, dame de dame de Ragny, fille de Charles de Damas qui lui apporta la terre de Songy et décéda en 1558. Il épouse par contrat du Françoise de Birague, fille unique de René de Birague, chancelier de France et cardinal de l’Église catholique. Il n'eut pas d'enfant de ses deux mariages[1].
Écartelé: aux 1 et 4, d'argent, au chevron de gueules, accompagné de trois anilles ou fer de moulins de sable, qui est La Platière; au 2 et 3 de gueules à trois molettes d'éperons d'or, qui est des Bordes[9]
Les armes d'Imbert de La Platière accompagnées de sa devise sont retrouvées sur deux jetons du maréchal[9].
Bibliographie
Sur la carrière militaire d'Imbert de La Platière et sa famille : Adrien Bonvallet, Le château des Bordes et ses seigneurs : Étude Historique, Nevers, Paulin Fay, , 176 p. (lire en ligne).
↑ a et bM. de Guitaut, Époisses, chronique d’un Château, Édition de l’Armançon, 1989.
↑ a et bJean-Pierre Busson, « Imbert de la Platière des Bordes dit Bourdillon, Maréchal de France (1516-1567) », thèse de diplôme d'archiviste paléographe, École des Chartes, 1947.
↑Adrien Bonvallet, Le château des Bordes et ses seigneurs : Etude Historique, Nevers, Paulin Fay, , 171 p. (lire en ligne), p. 49.