La nature chimique exacte de l'hydroxyde d'aluminium est controversée. La représentation Al(OH)3, constituée d'un ion Al3+ lié à trois ions OH−, est très simplifiée, et le composé est généralement plus ou moins hydraté. Une représentation plus rigoureuse serait donc Al2O3.xH2O pour les trois oxydes/hydroxydes.
L'hydroxyde d'aluminium est amphotère (il peut agir à la fois comme un acide ou une base). Dans un milieu très acide, la forme présente est Al(OH)2+, et dans un milieu très basique, il s'agit de la forme Al(OH)4−. Ces ions sont les formes prépondérantes en solutions diluées. En solutions plus concentrées, une polymérisation inorganique peut avoir lieu. Les ions polymérisés présents peuvent alors être assez complexes.
Les sels de l'anion Al(OH)4− (ou des anions similaires comme AlO2−) sont parfois appelés « aluminates ».
Usages
Vaccins
L'hydroxyde d'aluminium est utilisé comme adjuvant immunologique dans certains vaccins (vaccins contenant des antigènes purifiés).
Des controverses médicales, scientifiques et médiatiques sont débattues :
les possibles implications dans des maladies neurodéveloppementales[5] (troubles du spectre de l'autisme) par interaction avec des facteurs génétiques prédisposant ou des effets cocktails de facteurs environnementaux multiples.
Alimentation
L'hydroxyde d'aluminium est également utilisé dans les pâtisseries industrielles.
Cosmétiques
L'hydroxyde d'aluminium est également très présent dans les cosmétiques (« anti-transpirant »). Certains fabricants de cosmétiques proposent des produits marqués « sans hydroxydes d'aluminium », comme cela a été le cas pour le parabène et le bisphénol A (BPA).
Médecine
L'hydroxyde d'aluminium constitue aussi la base de nombreux médicaments destinés à lutter contre les troubles gastriques.
Adjuvants à base d'aluminium et réglementation REACH
La réglementation REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) de l'Union européenne, entrée en vigueur en 2007, a pour objectif de protéger la santé humaine et l'environnement contre les risques liés aux produits chimiques. Dans ce cadre, les substances chimiques, y compris les adjuvants à base d'aluminium, doivent être évaluées en termes de sécurité et d'impact environnemental. REACH impose aux fabricants et importateurs, dès lors qu'ils produisent ou importent une substance en quantité égale ou supérieure à 1 tonne par an, de soumettre des informations détaillées sur les propriétés des substances qu'ils produisent ou commercialisent, ainsi que sur leurs effets potentiels[6].
↑« Hydroxyde d'aluminium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 24 avril 2009.
↑(en) J.-D. Masson, L. Angrand, G. Badran et R. de Miguel, « Clearance, biodistribution, and neuromodulatory effects of aluminum-based adjuvants. Systematic review and meta-analysis: what do we learn from animal studies? », Critical Reviews in Toxicology, vol. 52, no 6, , p. 403-419 (ISSN1040-8444 et 1547-6898, DOI10.1080/10408444.2022.2105688, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Loïc Angrand, Jean-Daniel Masson, Alberto Rubio-Casillas et Marika Nosten-Bertrand, « Inflammation and Autophagy: A Convergent Point between Autism Spectrum Disorder (ASD)-Related Genetic and Environmental Factors: Focus on Aluminum Adjuvants », Toxics, vol. 10, no 9, , p. 518 (ISSN2305-6304, PMID36136483, PMCIDPMC9502677, DOI10.3390/toxics10090518, lire en ligne, consulté le ).