Exploitées dès le Moyen Âge, mais de façon industrielle à partir du XIXe siècle et ce jusqu'en 1992 pour la mine souterraine et 2000 pour l'extraction à ciel ouvert, les houillères permettent l'essor de l'industrie sidérurgique et mécanique dans la région (notamment Schneider et Cie).
Le bassin houiller keupérien de Haute-Saône, situé au sud du précédent est exploité de façon artisanale dès la fin du XVIe siècle, les derniers travaux ferment quelques années avant la nationalisation.
Le bassin houiller du Jura faillit être exploité par les Houillères de Blanzy qui y ont réalisé des recherches dès 1949. Le projet d'exploitation fait débat dans les années 1950, ce dernier est finalement abandonné en raison de la conjoncture économique, mais le gisement est conservé comme réserve potentielle.
Le bassin houiller du Sud Nivernais est découvert dans les années 2000, le projet d’exploitation n'aboutit pas en raison d'une forte opposition.
Le gisement possède des similitudes avec ceux des bassins houillers des Vosges et du Jura qui seraient son prolongement[1], il s'est formé au Stéphanien (entre −307 et −299 millions d'années, Carbonifère supérieur) dans un fossé du terrain granitique qui a permis l'accumulation de débris végétaux, recouvert par des sédiments du Permien. Les couches sont fortement faillées, elles suivent une orientation nord-est – sud-ouest[2].
Histoire
L'exploitation du charbon remonte au moins au début du XVIe siècle[3]. Le , François de la Chaise entre en possession des droits d'exploiter le charbon sur la baronnie de Montcenis. Il effectue le , une demande d'exclusivité sur l'exploitation de ce charbon, exclusivité qui lui est accordée. Cette “concession” est confirmée par lettre patente du roi le .
Le , la “concession” est cédée à Roettier de la Tour puis successivement le , à la société Desgrange, Happey, Joly et Cie et le à Renard et Cie.
Un arrêt du Conseil du roi du oblige François de la Chaise à reprendre sa “concession” et un nouvel arrêt lui concède à partir du pour 88 ans. Un accord est signé entre François de la Chaise, le représentant des forges et hauts fourneaux du Creusot (au nom du roi) et Ignace de Wendel. Le , François de la Chaise abandonne tous ses droits à Ignace de Wendel, puis le , au profit du roi et divers (dont de Ignace de Wendel) ils sont réunis sous la raison sociale “Bettinger, Perrier et Cie”.
À la suite de la loi de 1791 sur les mines, MM. de Pourtalès, Perret et Desplace se mettent à exploiter un gîte situé sous un domaine loué. Après de nombreux procès, un arrangement intervient le 5germinalan II () entre la société des établissements du Creusot et la société Pourtalès, Perret, Desplaces et Cie...
Un jugement du tribunal civil de la Seine du adjuge à Jean François Chagot, l'un des plus gros actionnaires du Creusot, l'ensemble des propriétés des sociétés de Creusot et de Blanzy, mais les usines et mines du Creusot sont revendues le à deux industriels anglais, Manby et Wilson.
Par l'ordonnance royale du , la concession de Blanzy est créée et définitivement délimitée par partage de l'ancienne concession du Creusot et de Blanzy. D'autres concessions seront rachetées par Blanzy entre 1841 et 1851 : au nord, les concessions de Crépins, des Perrins et du Ragny et au sud les concessions des Badeaux, des Porrots et de la Theurée-Maillot ainsi que la concession de St Bérain et St Léger rachetée en 1844. Mais en fait sur les 20 081 ha concédés seuls, 4 754 sont estimés utiles en 1900.
En , une société est créée entre Jules Chagot[4], Eugène de Bassano et Perret frère qui devient en 1838 “Compagnie des Mines de Houille de Blanzy, Jules Chagot, Perret-Morin et Cie” puis en 1856, à la suite du retrait de Perret-Morin, “Compagnie des Mines de Houille de Blanzy, Jules Chagot et Cie”. Jules Chagot décède en 1877. Son neveu Léonce Chagot lui succédera puis, en 1893, Lionel de Gournay.
La société est transformée de société en commandite en société anonyme : "SA des Houillères de Blanzy" en .
Le décret no 46-1570 du , créant les Houillères du bassin de Blanzy, prévoit le transfert des biens de la société des mines de Blanzy et de la société des houillères et du chemin de fer d’Épinac ainsi que celui des houillères des Fauches appartenant à la Cie des hauts fourneaux de Chasse.
En 1949, les houillères lancent une série de prospections 1949 dans le bassin houiller du Jura qu'elles voient comme un relais pour leur bassin qui arrive alors à épuisement[5].
L'arrêt de la dernière taille (puits Darcy) en 1992 marque la fin de l'exploitation au fond. En 1995, sur la commune de Sanvignes-les-Mines, débutent les travaux de la mine à ciel ouvert de St Amédée, une réserve de 1,6 Mt qui succède à celle des Fouthiaux, active entre et .
Liste des puits
Voici la liste des puits du bassin minier classés par concession[6] :
Au XVIIe siècle, le comte de Clermont-Tonnerre, seigneur de Monestoy (ancien nom d’Épinac), effectue les premières recherches de charbon à Épinac et entreprend les premières exploitations. Il fonde une verrerie en 1755 pour l’utilisation de la houille (elle ne fermera qu'en 1934 ou 1931).
La "S.A. Houillères et du chemin de fer d’Epinac", créée en 1850, possédait en 1927 quatre concessions : Moloy, Sully, Pauvray et Epinac pour un total de 7 031 ha.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la pénurie de carburants pousse le gouvernement d’alors à adopter une politique de développement de la production nationale. La Société des Schistes Bitumineux d’Autun bénéficia de l’appui de l’État et pour pousser sa production au maximum, elle dû acquérir des droits à l’utilisation d’une mine de charbon. Dans le bassin d’Epinac, seule la mine du Moloy présentait des ressources suffisantes pour une nouvelle exploitation. Dans cette optique, par décret du , la concession de Sully est scindée en deux : la partie Nord, contiguë à la concession du Moloy prend le nom de St Léger du Bois et la partie Sud prend le nom de Veuvrottes. Par le même décret les concessions de St Léger du Bois et de Moloy sont cédées à la Société Minière des Schistes Bitumineux d’Autun.
Le décret no 46-1570 du , créant les Houillères du bassin de Blanzy, prévoit le transfert à celles-ci des biens de la société des houillères et du chemin de fer d'Epinac.
Le siège de Pauvray ferme le . La mine, non nationalisée, du Moloy ferme en 1950 et le dernier siège des Houillères d’Epinac, celui de Veuvrottes, est définitivement arrêté le .
Exploitées depuis le XVe siècle, puis surtout à partir de 1690, les houillères appartinrent à différents propriétaires, en particulier les ducs de Nevers et l’ordre des Minimes de Decize.
Selon Louis Loinoizelée (La Machine et sa houillère – p. 39) le plus ancien document faisant référence au charbon dans la région est un contrat passé entre 1488 et 1792. Le charbon était exploité en surface au XVe siècle afin d’alimenter les nombreuses forges de la région. Le charbon était amené à la Loire puis acheminé ensuite par bateaux.
À la fin du XVe siècle, trois grands propriétaires se partageaient les gisements de charbon : les comtes puis ducs de Nevers, le prieuré de St Pierre de Decize (les revenus de ce prieuré sont affectés en 1623 l’entretien du couvent des Minimes de Decize) et le seigneur des Ecotzs. II s’agissait alors d’une exploitation à flanc de coteaux, ciel ouvert ou par trous (“crot”).
Au cours du XVIIIe siècle les exploitants se sont succédé. En 1776, M. Pinet (fils) s’associe avec M. Gounot pour affermer au duc de Nevers les exploitations de charbon sous la forêt des Glénons. Ils exploitaient déjà les gisements situés sous la forêt des Minimes et ceux de la propriété des Ecots. Un arrêt du leur concède le droit d’exploiter les mines de toute la région. Ce droit fut rétrocédé a M. Boudart en 1784. L’installation d’une verrerie en 1785 à Decize par MM. Perrier et de St-James donna un élan à l’exploitation du charbon, mais l’entreprise fit faillite en 1878. Pendant la Révolution, les mines sont placées sous séquestre puis mises en adjudication et attribuées à Maintier, menuisier à Paris qui cède dès 1790 ses droits à M. de Mallevault. Celui-ci s’expatrie en 1794 et la mine devient propriété nationale gérée par Viard-Vauxmaire. En 1806, la situation fut rétablie au profit de M. de Mallavault.
Le décret no 46-1570 du créant les Houillères du bassin de Blanzy organise le transfert des biens des Houillères de Decize appartenant à la société Schneider et Cie. La concession de Decize est renoncée par arrêté du .
La fermeture du bassin est évoquée à partir de 1966, malgré d’importantes campagnes de sondages. Les houillères sont finalement fermées définitivement le .
Puits du bassin de Decize-La Machine.
Le puits des Zagots.
Le puits des Glénons.
Puits de la Chapelle.
Le puits Henri-Paul.
Notes et références
↑CDM, Le livre jaune du comité de défense de la mine, Comité de défense de la mine, (lire en ligne), p. 8.
↑Mandy Descamps, Bassin houiller de Blanzy - Concessions de Montchanin et Longpendu : Évaluation et cartographie des aléas liés aux mouvements de terrains, INERIS, (lire en ligne), p. 18 à 20
↑Le plus ancien document mentionnant l'exploitation – à ciel ouvert – du bassin houiller de Blanzy étant un acte notarié daté de 1509. Source : Les Houillères de Blanzy, article paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 32 (janvier 1977), p. 10.
↑Mandy Descamps, Bassin houiller de Blanzy - Concessions de Montchanin et Longpendu : Évaluation et cartographie des aléas liés aux mouvements de terrains, INERIS, (lire en ligne [PDF]).
[PDF] C. Javey, Recensement et localisation des anciens puits de mine des houillères du Creusot (71), Dijon, BRGM, (lire en ligne)
Patrice Notteghem (directeur de l'Écomusée de la communauté urbaine Le Creusot-Montceau), Jean Simonet : Les chevaux de mines du bassin de Blanzy, revue « Images de Saône-et-Loire » no 133 (), p. 5–7.