Aîné d'une famille de sept enfants, fils de Joseph Bourges, ingénieur au Gaz de France, et de Marie-Magdeleine Desjeux[1], Hervé Bourges est élevé à Rennes puis à Reims où il est placé chez les jésuites[2],[3]. Sorti premier de l'école de journalisme de Lille en 1956, il refuse un poste au Figaro, préférant une place à l'hebdomadaire Témoignage chrétien qui milite alors contre la guerre d'Algérie[2]. Il se rallie à la cause de l'indépendance algérienne sans entrer dans le Réseau Jeanson. En , il est appelé à Metz pour servir sous les drapeaux puis affecté au sein d'une unité d'hélicoptères en Algérie[4]. On lui confie l'organisation d'un théâtre aux armées et l'encadrement de jeunes d'Aïn Arnat, ville à proximité du camp[5]. À son retour en 1960, il entre dans le cabinet d'Edmond Michelet, qui lui confie tous les dossiers de justice des prisonniers algériens. Hervé Bourges se lie avec les cinq dirigeants du FLN gardés à résidence au château de Turquant. Quand Michel Debré obtient le départ d'Edmond Michelet en , Hervé Bourges retourne au journalisme en Algérie pour Témoignage chrétien[6].
En 1962, Hervé Bourges devient conseiller de Ben Bella dans l’Algérie indépendante et prend la nationalité algérienne[7]. Ce dernier le charge en 1963 d'une mission secrète de réconciliation auprès du chef rebelle Hocine Aït Ahmed caché à l'époque dans les montagnes de Kabylie. Après le renversement de Ben Bella en 1965 par Houari Boumédiène, lorsque le ministre de l'information Bachir Boumaza, dans le cabinet duquel il travaille, s'enfuit en Tunisie, Hervé Bourges est arrêté en et interrogé « sans ménagement » par la sécurité militaire algérienne. Il est très vite relâché grâce aux interventions de monseigneur Duval, d'Edmond Michelet, de Bernard Stasi, de Jacques Chirac et d'Abdelaziz Bouteflika[4],[8].
Il a écrit des ouvrages autobiographiques dont De mémoire d'éléphant, sur l'Algérie, pays qui lui tient à cœur. Il participe à un documentaire sur ce pays Algérie : naissance d'une nation (1956-1962) en 2003. Il publie à nouveau une rétrospective sur ses années télé Sur la télé : mes 4 vérités en 2005. En 2012, il est l'auteur du film documentaire en deux parties L'Algérie à l'épreuve du pouvoir réalisé par Jérôme Sesquin.
En 2012, France Télévisions lui a consacré un documentaire, Hervé Bourges, les braises et la lumière de Jérôme Sesquin produit par Flach Film Production. Ce film a été diffusé dans le cadre de la collection Empreintes de France 5.
Hervé Bourges meurt le dans un hôpital parisien[10].
Hervé Bourges est officier de la Légion d'honneur depuis le . Il est promu au grade de commandeur de la Légion d'honneur le [13].
Le club audiovisuel de Paris a attribué le « Laurier du meilleur documentaire » au film L'Algérie à l'épreuve du pouvoir dans le cadre des Lauriers de la radio et de la télévision 2013[14].
↑ a et bJ'ai trop peu de temps à vivre pour perdre ce peu .Abécédaire personnel.Hervé Bourges et François Roche, Edition Le Passeur le 24/03/2016 à Paris (ISBN9782368904176)