En Chine, le champignon est nommé Houtou, ce qui signifie « tête de singe »[1]. Au Japon, il s'appelle Yamabushitake, car il ressemble aux ornements de poitrine portés par les yamabushi, ascètes et guerriers médiévaux qui vivaient dans les montagnes[2].
Taxinomie
L'espèce a été décrite pour la première fois par le botaniste français Pierre Bulliard dans le premier volume de son Herbier de la France publié en 1781[3]. Il la nomme « Hydne hérisson », ou Hydnum erinaceus (erinaceus signifie hérisson en latin). En 1797, le mycologue sud-africain Christiaan Hendrik Persoon la transfère dans le genre Hericium[4].
Description
Le basidiome forme une masse pendante de forme variable à partir d'une base latérale épaisse arrivant du substrat. Il mesure entre 9,5 et 20,5 cm de hauteur pour 7 à 25 cm de largeur. Il donne naissance à des rangées serrées de longs aiguillons (de 2 à 7 cm) non ramifiés, mous et barbus. Ces derniers sont blancs lorsque le champignon est frais, puis deviennent jaune brunâtre à brun rougeâtre en séchant. La chair est molle et épaisse, blanche immuable. Elle a une odeur et une saveur d'abord indistinctes, puis amères et désagréables[5].
En 2003, Hericium erinaceus est proposé parmi 33 espèces de champignons menacées pour figurer sur la convention de Berne du Conseil de l'Europe, mais cette soumission n'a pas aboutie[8],[9].
Utilisations
Comestibilité
L'hydne hérisson est un bon comestible lorsqu'il est jeune, même s'il peut être coriace[6]. Bulliard notait dans la description initiale de l'espèce qu'elle était consommée « dans plusieurs de nos provinces, et notamment dans la Lorraine »[3].
Propriétés médicinales
Le champignon séché est utilisé comme remède traditionnel en Chine pour soulager les maladies chroniques de l'estomac[1]. Il contient également des polysaccharides qui auraient un effet carcinostatique[2]. Des études ont été menées sur l'amélioration de la fonction cognitive chez les patients atteints de démence légère[10].
Culture
La culture de l'hydne hérisson pour ses propriétés alimentaires et médicinales est très répandue en Chine et il fait partie des dix champignons les plus cultivés dans les pays asiatiques[11]. La domestication a été développée par l'Académie des Sciences de Shanghai dans les années 1959-1960. La technique principale est désormais la culture en sacs plastiques, sur différents substrats : bagasse de canne à sucre, sciure de bois, coques de graines de coton, rafles de maïs ou paille de riz paddy, supplémentés avec du son de blé ou de riz, du saccharose et du gypse[1].
↑ a et b(en) Takashi Mizuno, « Yamabushitake, Hericium erinaceum : Bioactive substances and medicinal utilization », Food Reviews International, vol. 11, no 1, , p. 173–178 (ISSN8755-9129 et 1525-6103, DOI10.1080/87559129509541027, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bPierre Bulliard, Herbier de la France : ou Collection complette des plantes indigenes de ce royaume, vol. 1, Paris, (lire en ligne), Pl. 34.
↑(en) Anders Bohlin & Enric Gràcia, 33 Threatened Fungi in Europe: Complementary and revised information on candidates for listing in Appendix I of the Bern Convention, Uppsala, European Council for the Conservation of Fungi, august 12th 2003 (lire en ligne)