La route principale de la commune est la D 10 qui va de Jarnac à Châteauneuf et qui passe à 1,5 km au sud du bourg de Saint-Amant. Un réseau de routes départementales secondaires irrigue la commune ; la D 54 qui longe la Charente et la D 155 qui la traverse se croisent près du bourg de Saint-Amant[3].
Les villages qui ont donné leur nom à la commune sont Saint-Amant-de-Graves, qui en est le bourg principal, et Graves, situé plus à l'ouest et ne comprenant quasiment qu'une église.
La commune comporte par ailleurs des hameaux : les Aireaux, la Natrie à l'ouest, chez Texier, la Groie, chez Brisson au sud, chez Jean Millaud à l'est, ainsi que de nombreuses fermes[3].
La commune occupe le calcaire datant du Crétacé, comme les zones situées au sud et sur la rive gauche de la Charente entre Angoulême et Cognac.
Le Jurassique supérieur occupe toutefois une étroite bande (de moins de 200 m) en bordure de la vallée de la Charente, entre la Natrie et chez Brisson. Il s'agit du Purbeckien, marne riche en argile et en gypse de la fin du Jurassique mordant sur la période du Crétacé inférieur, et composant la zone du Pays-Bas située plus au nord-ouest.
Le Crétacé supérieur s'étage entre le Cénomanien dans les parties basses, le Turonien (ou Angoumien) au centre et le Coniacien sur les hauteurs au sud-ouest de la commune. Une cuesta, faiblement marquée dans la commune, sépare le Turonien inférieur du Turonien supérieur (calcaire plus dur, à rudistes), à la Garenne d'Anqueville. On retrouve cet escarpement plus nettement vers l'est en direction de Châteauneuf, La Couronne et le plateau d'Angoulême, et vers l'ouest en direction de Saint-Même.
L'Angoumien a été exploité par des carrières de pierre de taille souterraines, souvent reconverties en champignonnières, ou à ciel ouvert (la Garenne d'Anqueville).
La vallée de la Charente est occupée par des alluvions du Quaternaire. Ces alluvions sont récentes pour la partie inondable, et plus anciennes sur une basse terrasse large d'un kilomètre. Ces dernières ont été exploitées pour leur sable[4],[5],[6].
Le relief de la commune est constitué en trois niveaux. Du nord au sud, le niveau le plus bas est constitué par la vallée de la Charente, d'une altitude de 20 m environ et où sont situés les bourgs de Saint-Amant et Graves, puis la cuesta délimite un palier d'une altitude de 60 m, couvert de vignobles; enfin, plus au sud, les hauteurs boisées culminent à 97 m. Le point le plus bas est à 14 m, situé dans la partie inondable de la Charente (la Prée)[3].
La Charente borde la commune au nord. Le ruisseau des Moulins d'Angeac et le canal de Terre-Neuve sont des bras de la Charente et délimite la prairie de Saint-Amant.
Le ruisseau d'Anqueville traverse l'ouest de la commune. Des étangs occupent d'anciennes sablières entre Bois-Charente et le bourg de Saint-Amant, le long de la voie ferrée[3].
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Charente ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin de la Charente, d'une superficie de 9 300 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Charente[9]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [10].
Climat
Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain.
Au , Graves-Saint-Amant est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (74,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (36,5 %), zones agricoles hétérogènes (26,2 %), forêts (20,8 %), terres arables (11,5 %), mines, décharges et chantiers (2,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,2 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Graves-Saint-Amant est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité modérée)[16]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[17].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) Saintes-Cognac-Angoulême, regroupant 46 communes concernées par un risque de débordement du fleuve Charente (34 en Charente et 12 en Charente-Maritime), un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[18]. Les événements antérieurs à 2014 les plus significatifs sont les crues de l'hiver 1779, de 1842, de 1859, du du , du , de mars-avril 1962, du et du . Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[19]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1987, 1993, 1999 et 2021[20],[16].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 93,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 206 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 206 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[22].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[16].
Toponymie
Les formes anciennes pour Graves sont Gravia, Graverio en 1220[23], et pour Saint-Amant-de-Graves, Sanctus Amantius de Gravia (non daté, mais vers le XVe siècle)[24].
Le bas latingravia, issu du pré-latin grava (petite pierre), désigne un terrain plat couvert de sables et de graviers[25],[26].
En Charente, les Saint-Amant se répartissent entre deux origines : Amandius était évêque de Bordeaux au Ve siècle. Amantius était aussi un saint, mais du VIIe siècle, né à Bordeaux puis ermite, célébré dans le diocèse d'Angoulême. D'après A.Dauzat, Saint-Amant-de-Graves ferait partie de la première catégorie, ce qu'infirme la forme ancienne qu'il ne mentionne pas, peut-être parce que cette paroisse était dans l'ancien diocèse de Saintes[27],[Note 1].
Histoire
Les Giraud d'Anqueville, seigneurs de Bois-Charente, ont construit le château au XVIe siècle.
En 1680, le château passe par mariage à François Goulard, seigneur de la Faye, et il devient la propriété de Jean Thioulet, gentilhomme du roi, au début du XVIIIe siècle[28]. Bois-Charente a appartenu au début du XXe siècle à Jean Fougerat dit Élie, riche propriétaire et bienfaiteur, mort en 1932.
Plusieurs moulins ont existé mais ils avaient déjà disparu au XVIIe siècle; il ne restait au début du XXe siècle que le moulin de Courpeteau construit au XVIIIe siècle, sur le ruisseau d'Anqueville (sur Saint-Amant)[32].
Pendant la Révolution, la commune de Saint-Amant-de-Graves s'est appelée provisoirement Amant-Charente[33].
Au , la commune de Graves fusionne avec celle de Saint-Amant-de-Graves qui prend alors le nom de Graves-Saint-Amant[34].
Administration
Graves-Saint-Amant est une commune très jeune. Elle existe officiellement depuis l'article A17-12-1996 du journal officiel du .
La commune est née de la fusion entre Saint-Amant-de-Graves (de code commune 16297) et de Graves (de code commune 16159), qui a été absorbée, aussi Graves-Saint-Amant conserve le code 16297.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[36].
En 2022, la commune comptait 328 habitants[Note 2], en évolution de −4,09 % par rapport à 2016 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 23,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 38,8 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 167 hommes pour 165 femmes, soit un taux de 50,3 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[39]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,2
90 ou +
1,8
7,9
75-89 ans
9,8
26,2
60-74 ans
30,7
23,8
45-59 ans
18,4
15,9
30-44 ans
16,6
8,5
15-29 ans
10,4
16,5
0-14 ans
12,3
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[40]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
90 ou +
2,7
9,2
75-89 ans
12
20,6
60-74 ans
21,3
20,7
45-59 ans
20,3
16,8
30-44 ans
16
15,6
15-29 ans
13,4
16,1
0-14 ans
14,3
Remarques
Saint-Amant-de-Graves a absorbé Graves en 1996[37].
Évolution démographique de Graves entre 1800 et 1990
1800
1851
1901
1936
1962
1968
267
262
201
230
196
171
Évolution démographique de Graves entre 1800 et 1990, suite (1)
La carrière de pierre de Bois-Catineau, ouverte au XXe siècle employait 18 personnes en 1988[42].
Équipements, services et vie locale
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
Le bourg de Graves abrite une église paroissiale, l'église Saint-Martin, construite aux XIIe et XVe siècles. Cette dernière contient notamment une peinture murale (teintes principales rouge et jaune) datée approximativement du XVe siècle représentant apparemment une scène biblique (restaurée en 1977), qui est classée monument historique à titre objet[43]. L'église est classée monument historique depuis 1986[44].
Église Saint-Martin de Graves
Vue du sud-ouest.
Le portail.
L'église paroissiale Saint-Amant, située au bourg de Saint-Amant-de-Graves, a été le siège d'un prieuré. Elle fut détruite par les protestants, puis reconstruite au XVIIe siècle[31].
Église Saint-Amant
Vue du bourg.
Vue du bas.
Croix et olivier au pied de l'église.
Patrimoine civil
Le logis de Bois-Charente a été construit au XVIe siècle et sur la tourelle d'escalier, on peut lire 15xx, une date dont les dizaines et les unités sont effacées. La tour hexagonale et la tourelle d'escalier, au centre de la façade antérieure, seraient donc du XVIe siècle alors que l'élévation serait postérieure et qu'il y a eu des restaurations au XIXe siècle[45]. Il a été au début du XXe siècle la propriété de Jean Fougerat dont il est toujours le siège de sa fondation[46] et qui y est enterré. Son mausolée de marbre rouge exécuté par les sculpteurs Raoul Lamourdedieu et Émile Peyronnet reproduit des scènes de la viticulture charentaise[47],[48].
Le logis de Courpeteau daterait du XVIIe siècle[49] mais le moulin de Courpeteau (ruiné), sur le ruisseau d'Anqueville, ne daterait lui que du XVIIIe siècle[32].
Il reste deux lavoirs, à la Natrie[50] et chez Renouard[51].
Jean Fougerat (1863-1932). Pharmacien, viticulteur à Bois-Charente et bienfaiteur. Il a donné son nom à une rue d'Angoulême et une fondation est à son nom depuis 1965[46].
Albert Naud (1904-1977), journaliste, militant politique, avocat et résistant, est né à Graves.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Fiche communale de Graves-Saint-Amant », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Poitou-Charente-Limousin (consulté le ).
↑Association Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & Médias, , 499 p. (ISBN978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, présentation en ligne), p. 193
↑Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 194-195
↑Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 315