Fleuves et rivières sont utilisés de longue date pour le transport de personnes et de marchandises. À ce réseau de voies navigables naturelles s'ajoutent de nombreux canaux creusés par l'homme dès l'époque romaine, comme le canal de Corbulon, pour réaliser une jonction entre deux bassins distincts ou afin d'éviter le passage par un méandre trop peu profond.
Si la navigation de plaisance est pratiquée depuis le XVIIe siècle, notamment sur la Loire par la cour de Louis XIV, les premières croisières ont été organisées par les entreprises de transport fluvial en Angleterre au début du XIXe siècle tandis que les bateaux promenades faisaient leur apparition dans les villes, mais ce n'est qu'à partir des années 1980 que le tourisme fluvial a connu un véritable essor.
Infrastructures fluviales en Belgique et en France
Le tourisme fluvial utilise essentiellement des voies navigables naturelles et artificielles existantes, rares sont les aménagements de la voie d'eau réalisés spécifiquement pour cette activité. Seuls certains ouvrages d'art (écluses, portes de garde, ponts, tunnels, chemin de halage) ont dû être restaurés.
Par contre, l'accueil des bateaux nécessite la construction d'infrastructures adaptées de plus en plus nombreuses et sophistiquées. On peut distinguer par ordre d'importance croissante :
La halte nautique ou halte fluviale : zone équipée pour l'amarrage de plusieurs bateaux (de 3 à 30) pour une escale de moins de 24 h, avec eau et poubelles, et parfois des sanitaires, à proximité de centres urbains ou de sites touristiques.
Le relais nautique : lieu équipé pour 30 à 60 bateaux, où les plaisanciers trouvent accueil, information et services et peuvent rester plusieurs jours. Outre les services d'une halte, il doit permettre le raccordement des bateaux à l'eau et à l'électricité, les zones de stationnement doivent être éclairées et il doit comprendre des sanitaires (WC, lavabos, douches).
Le port de plaisance : équipement portuaire complet destiné à recevoir habituellement plus de 60 bateaux (au moins 30), plusieurs jours, en permanence ou en hivernage, avec les facilités nécessaires à leur maintenance, et offrant tous les commodités du relais ainsi qu'un service d'accueil et des locaux pour les plaisanciers.
À côté des bateaux de plaisance appartenant à des particuliers, de nombreuses compagnies proposent des bateaux « sans permis » en location. Ces coches de plaisance sont entièrement équipés pour le séjour et peuvent accueillir de 2 à 12 personnes ; certains bateaux sont même prévus pour accueillir une ou deux personnes en fauteuil roulant [5].
Péniche
Il est possible de passer quelques jours sur une vraie péniche incluant tous les services à bord.
Souvent destinés à des clients fortunés, ces séjours sont organisés dans des péniches luxueusement aménagées dont la clientèle américaine est très friande. Certaines sociétés proposent des services plus classiques de « bed and breakfast » à des prix plus abordables, ainsi que des séjours de colonies de vacances[6].
Conseil national du tourisme, Le tourisme fluvial, Paris, Ministère de l’Équipement, des Transports et du Logement, 1997, 96 p.
Damien M.M., Le tourisme fluvial, Paris, PUF, 2001, coll. Que Sais-je ? n° 3608, 128 p.
Woessner Raymond, L'émergence du tourisme fluvial en Europe. Dans : Transport et tourisme : Actes du colloque organisé à Chambéry du 13 au , Collection EDYTEM Cahier de géographie n° 4, 2006, 16 p. (ISBN2-9520432-3-X) [2]