Parachutiste dans l'armée française, Gilbert Lecavelier a milité à la fin de la Guerre d'Algérie à l'OAS[3]. Il est par ailleurs devenu proche de Jean-Marie Le Pen[4]. Petit, trapu, moustachu, c'est un spécialiste des arts martiaux et du close-combat.
Il a fait partie ensuite, à partir de 1967, du mouvement d'extrême-droite Occident (mouvement politique) pendant de longues années[1] et a par la suite été homme de main du SAC pendant 12 ans[5], expérience qu'il a racontée dans un livre autobiographique.
Proche d'un autre ex-parachutiste, Roger Holeindre, il a rejoint le Service d'action civique quelques jours avant les événements de Mai 68, au tout début desquels Roger Holeindre avait été attaqué par un commando gauchiste[6]. Le 8 mai il organise un rapprochement entre le SAC et Occident, sous la surveillance du gouvernement.
Lors du meeting d'Ordre nouveau au Palais des Sports, le 9 mars 1971, il est responsable du service d'ordre de l'organisation d'extrême droite nouvellement créée[7] et à la tête d'un commando composé d'anciens soldats des guerres d'Indochine et d'Algérie, armés de fusils, revolvers et grenades en provenance de l'armée, pour parer à l'action de groupes d'extrême-gauche voulant empêcher le meeting, tout en étant en contact avec un inspecteur des renseignements généraux de la préfecture de police de Paris[8]. En 1972, il est au cœur d'une affaire de fichier de militants politiques et syndicaux, qui sera critiquée lors d'une émission politique à la télévision, "A armes égales"[4].
Dans son ouvrage "Aux ordres du SAC""[9], il a évoqué l'affaire des "comploteurs du cap Sigli " et le cas de Mohamed Sadek Benyahia, condamné le 17 juin 1982 à douze ans de détention[9]. Dans la nuit du 10 au 11 décembre 1978 un avion Hercules C 130 marocain avait largué sur la côte kabyle[9] plusieurs ballots d'armes et de munitions, pour équiper 500 hommes[9], afin de tenter de renverser le régime du président algérien Boumediene[9], alors à l'agonie, ce qui avait débouché sur l'arrestation d'une dizaine de personnes en contact avec les services secrets de Rabat[9]. Selon lui, Mohamed Sadek Benyahi avait confié le déroulement de l'opération à un proche collaborateur du président Valéry Giscard d'Estaing, ce qui avait amené les autorités françaises à prevenir leurs homologues algériennes[9].
Il fonda ensuite une société de sécurité à statut privé, basée dans le sud-ouest de la France[4].
Bibliographie
Aux ordres du S.A.C., par Serge Ferrand et Gilbert Lecavelier, 1982, Éditions Albin Michel,
Notes et références
↑ a et bGénération Occident, par Frédéric Charpier, 2014