Résistant, son nom reste associé à la guerre d'Indochine et à celle d'Algérie. Accusé d'avoir pratiqué et commandité la torture, il aura toujours nié, tout en affirmant qu'elle fut nécessaire[1],[2].
Il est appelé sous les drapeaux comme homme du rang, 2e classe en 1936, et a terminé sa carrière militaire en 1976 comme général de corps d'armée.
Le général Bigeard demeure à ce jour le second général français, derrière le général Raoul Salan, le plus décoré de l'armée française au XXe siècle. Il est en outre, avec 27 citations, le général le plus cité, devant les généraux Georges Leblanc[3] et Pierre Boyer de Latour. Le , le président de la République lui remet les insignes de grand-croix de la Légion d'honneur alors qu'il est toujours en service actif[4], distinction que seuls deux autres généraux de recrutement interne ont reçue en deuxième section, les généraux Paul Gandoët et Alain Le Ray[5].
Après sa carrière dans l'armée, il est secrétaire d'État à la Défense nationale (1975-1976) et député de Meurthe-et-Moselle (1978-1988). Une fondation portant son nom est créée en 2011.
Le , il épouse à Nice son amie d’enfance, Gabrielle Grandemange (Toul, - [7]). Ils se marient pendant la guerre après l’évasion de Marcel Bigeard d’Allemagne et avant son départ pour être parachuté dans le maquis. Dans chacun de ses discours ou de ses livres, Marcel Bigeard citait régulièrement « Gaby, son grand et seul amour ». Leur unique enfant, Marie-France, naît le . Gaby Bigeard est décédée le à Toul des suites d'une longue maladie[6].
Carrière militaire
Avant-guerre
Après avoir travaillé six ans à la succursale de Toul de la Société générale dans laquelle il gravit les échelons (coursier en 1930, puis service des portefeuilles, service des coupons, service des titres, le jeune homme se destinant à devenir directeur d'agence bancaire), Marcel Bigeard effectue son service militaire à Haguenau au sein du 23e régiment d'infanterie de forteresse. Incorporé comme soldat de deuxième classe en , il pratique la boxe[8] et se distingue pour le service dans les troupes d’intervalle qui assurent la sécurité des ouvrages en surface. Caporal-chef, il est libéré de ses obligations militaires avec le grade de sergent de réserve en .
Le , il est fait prisonnier et passe 18 mois de captivité au Stalag 12A à Limbourg, en Allemagne. C'est à sa troisième tentative, le [11], qu'il parvient à s'évader et à rejoindre la zone libre.
Le , Bigeard quitte le 23e RIC et forme à Thuan Chau, au sud-est de Dien Bien Phu, une unité constituée de quatre commandos de 25 volontaires chacun au sein du bataillon autonome thaï du lieutenant-colonel Quilichini[18]. Au retour de ses hommes en métropole, mi-, il prend le commandement de la 3e compagnie, constituée de 400 hommes environ. Il quitte l'Indochine le et atterrit, trois jours plus tard, à Orly[19].
Volontaire pour un second séjour en Indochine, Bigeard est affecté, le , au 3e bataillon colonial de commandos parachutistes, sous les ordres du commandant Ayrolles, à Saint-Brieuc, et prend le commandement du groupement de commandos parachutistes no 2. Quand le 3e para débarque à Saïgon en , Bigeard, qui ne s'entend pas avec son supérieur, parvient à faire détacher son groupement au détachement Amarante du commandant Romain-Desfossé à Haïphong.
Le , Bigeard met sur pied à Son La le 3e bataillon thaï, comprenant 2 530 hommes répartis en cinq compagnies régulières et neuf compagnies de gardes civils et de supplétifs militaires[20]. Relevé de son commandement à la suite d'un différend avec l'administrateur de la province (affaire dite du « trafic de piastres »), Bigeard est muté à Haïduong et prend, le , le commandement du bataillon de marche indochinois qui reçoit, en août, le drapeau du 1er régiment de tirailleurs tonkinois décoré de la croix de guerre avec palme. Le , Bigeard embarque à Saïgon sur le paquebot La Marseillaise et quitte une nouvelle fois l'Indochine.
Le , Bigeard, à la tête du 6e BPC, débarque à Haïphong pour un troisième séjour en Indochine et prend ses quartiers à Hanoï. Le , le bataillon est parachuté sur Tu Lê[21] et affronte, durant huit jours, les régiments des divisions Viet Minh 308 et 312. L'unité se distingue à nouveau lors de la bataille de Na San (parachutage dans la cuvette de Ban Som, le ), lors de l'opération « Hirondelle » sur Lang Son, le , et lors de l'opération Castor sur Dien Bien Phu, le .
Le , il prend le commandement du GAP no 4[22], constitué du II/1er RCP et du 6e BPC, et intervient au Moyen-Laos entre Thakhek et Savannakhet vers lesquelles deux divisions Viet Minh se dirigent.
Parachuté le , alors que le sort de la bataille de Diên Biên Phu est scellé, le commandant Bigeard est nommé lieutenant-colonel lors des combats et devient l'un des héros de la cuvette en combattant avec son bataillon sur les points d'appui Éliane 1 et 4, mais surtout en codirigeant les troupes d'intervention du camp retranché avec le colonel Langlais.
Le lieutenant-colonel Marcel Bigeard est fait prisonnier le lors de la chute du camp. Libéré quatre mois plus tard, il quitte définitivement l'Indochine le .
Guerre d'Algérie
Le , Bigeard débarque en Algérie et prend le commandement du 3e BPC dans la région de Constantine[23]. Le , le bataillon, devenu entre-temps le 3e RPC, réalise la première opération héliportée de l'histoire lors de l'opération 744 en Kabylie[24]. Cette méthode est à nouveau employée en pour la capture des déserteurs de la 3e compagnie du 3e RTA.
Le , dans les Nememchas, Bigeard, qui donne l'assaut aux indépendantistes, est grièvement blessé d'une balle au thorax. Rapatrié en métropole, il est décoré le par le président Coty et reçoit la plaque de grand officier de la Légion d'honneur. De retour en Algérie, il échappe le à un attentat et est blessé de deux balles dans l'humérus et une dans le foie.
Bataille d'Alger
Au début de l'année 1957, le régiment participe au sein de la 10e DP du général Massu à la bataille d'Alger. La mission des parachutistes est de ramener la sécurité dans la ville et de neutraliser les cellules du FLN de Larbi Ben M'hidi[25], qui ont organisé plusieurs séries d'attentats à la bombe contre des civils dans divers lieux publics d'Alger entre l'automne 1956 et l'été 1957.
En , le 3e RPC se rend dans les massifs au sud de Blida et participe aux opérations « Atlas » et « Agounnenda ». Durant l'été, le 3e para arrête 90 % des combattants du FLN[26], dont Taleb Abderrahmane, le chimiste des attentats du Milk Bar, de la Cafétéria et de l'Otomatic[27].
Le régiment relève le 1er RCP en à Alger. La capture de Hassène Guandriche dit « Zerrouk », adjoint chef de la région II de la Zone autonome d'Alger[26] retourné par le GRE, aboutit à la neutralisation des deux responsables de la Zone 2, Mourad et Ramel, mais surtout à celle d'Ali la Pointe et à la capture de Yacef Saadi, chef militaire FLN de l'ensemble zone autonome d'Alger.
Après quatre mois passés à Toul, Bigeard repart pour l'Algérie et prend le commandement du secteur de Saida en Oranie, le [28]. Il a sous ses ordres environ 5 000 hommes répartis dans le 8e RIM, le 14e BTA, le 23e RSM, un groupe de DCA, un régiment d'artillerie, deux groupes mobiles de supplétifs, quelques avions de reconnaissance et deux hélicoptères[29]. C'est durant cette période que le commando Georges, un « commando de chasse » composé en partie de harkis, est constitué par le lieutenant Georges Grillot sous l'égide de Bigeard[30].
À la suite d'une rencontre avec de Gaulle le , il se voit confier, le , le commandement du secteur de Ain-Sefra, soit un effectif de 15 000 hommes[31].
Passant outre son devoir de réserve, il rédige pendant la semaine des barricades, en , une proclamation qui est reprise par la presse et la radio et qui lui coûte son commandement malgré l'intervention du général Gambiez[32].
Il sera accusé, plus tard, d'avoir pratiqué la torture pendant la guerre d'Algérie par d'anciens membres du FLN, mais aussi par d'anciens combattants qui ont fait la guerre à ses côtés, ce qu'il a toujours nié[33]. La technique dite « crevette Bigeard » aurait été utilisée, mais reste niée par l'intéressé, qui déclare que dans le contexte de guerre révolutionnaire, la torture était un « mal nécessaire », tout en affirmant n'y avoir jamais participé[1].
À son retour en France, il devient, de à , le deuxième adjoint du gouverneur militaire de Paris. Promu général de corps d'armée le , il prend le commandement de la 4e région militaire à Bordeaux, soit 40 000 hommes dont 10 000 parachutistes[39]. Par ailleurs, il est le directeur de publication des périodiques Béret rouge (1959-1975) et Debout les paras (1964-1975), puis président de l'amicale de l'école des troupes aéroportées (1963-1975), de l’Union nationale des parachutistes (1976-1993), de l'amicale parachutiste de Lorraine (1977-1993), de l’Association des anciens parachutistes troupes de marine et anciens de la Brigade des parachutistes coloniaux héritiers des S.A.S (1978-1994), de la Fédération nationale de l’entraide parachutiste (1978-1993), de la Fédération nationale des associations parachutistes (1978-1994), de l’Association nationale des combattants de Dien Bien Phu (1984-1991) et du conseil d’administration du Musée mémorial des parachutistes (1984-1997)[40].
Vie politique
Marcel Bigeard
Marcel Bigeard à 80 ans devant son portrait, 40 ans auparavant.
Convoqué par l'Élysée, il rencontre, le , le président Valéry Giscard d'Estaing qui lui propose le poste de secrétaire d'État à la Défense rattaché au ministreYvon Bourges. C'est un tremblement de terre dans la haute hiérarchie militaire, car il n’est pas saint-cyrien. Il change les responsables pour donner de l'élan avec des hommes d'action, officiers solides et expérimentés qui ont fait leurs preuves sur le terrain. Il obtient de l'argent (400 millions de francs annuels) pour améliorer les conditions de vie des cadres et des soldats. Il fait venir aux postes de responsabilité des hommes au passé militaire prestigieux, particulièrement soucieux d'améliorer la formation des jeunes officiers et sous-officiers. Il favorise la nomination d'André Laurier au commandement de l'École de guerre, d'Alain Bizard à la tête de l'académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, de Jean Lagarde, chef d'état-major de l'armée de terre, de Guy Méry, chef d'état-major des armées, de Claude Vanbremeersch, chef de l'état-major particulier du président de la République, de Maurice Saint-Cricq, chef d'état-major de l'armée de l'air, de Jean-René Lannuzel, chef d'état-major de la Marine, et de Valérie André, comme première femme générale[40]. Avec le style de commandement qui lui est propre, il donne une nouvelle impulsion aux jeunes cadres et renforce leur motivation. Rapidement, l'état d'esprit change, et la base adhère au nouveau discours : la forme physique, l'entraînement, l'effort, l'esprit d’initiative et l'exemplarité. Il engage une réforme de l'armée de terre avec une organisation adaptée et la programmation d'équipements et de matériels modernes. Il occupe ce poste du au , date à laquelle il remet sa démission, jugeant que les armées sont reparties du bon pied[41],[42],[43] le (JO du )[44].
Après une courte retraite à Toul, et à la suite du décès accidentel de la candidate UDF, madame Leclerc, épouse du maire de Vézelise, il se présente sur l'insistance de Jean-Jacques Servan-Schreiber, président du conseil régional de Lorraine, aux élections législatives de 1978[40]. Il choisit Georges Husson, exploitant agricole, maire de Lesménils-sur-Madon, comme suppléant[40]. Il devient député de la cinquième circonscription de Meurthe-et-Moselle, succédant à André Picquot, qui ne se représente pas, suppléant de Christian Fouchet, élu en 1973, qui est décédé en 1974[40]. Il arrive en tête au premier tour avec 13 208 voix, contre 10 064 pour Jean-Paul Chagnollaud, candidat du PS, et 9 526 pour le candidat du RPR, Jacques Gossot, maire de Toul[40]. Au second tour, il obtient 21 678 voix, soit 54,14 % des suffrages exprimés, face à Jean-Paul Chagnollaud, 18 365 voix[45],[40]. Durant cette première législature, de 1978 à 1981, il occupe également la fonction de président de la commission de la Défense, ce qui l'amène à réaliser de nombreux voyages à l'étranger[40]. En 1981, lors de la dissolution de l'Assemblée nationale par François Mitterrand, il ne désire pas se représenter mais Valéry Giscard d'Estaing parvient à lui faire changer d'avis[40]. Il est réélu au premier tour en juin 1981 avec 51,3 % des suffrages exprimés, soit 18 542 voix, face à Jean-Paul Chagnollaud, qui obtient 14 197 voix, puis à la proportionnelle en [46],[40]. En 1988, à la suite de la dissolution de l'Assemblée, il ne veut plus être candidat, mais Valéry Giscard d’Estaing le convainc de poursuivre le combat pour l'UDF[40]. Il est finalement battu de 411 voix en obtenant 22 870 voix soit 49,55 % des suffrages exprimés, au second tour, par le candidat socialiste Michel Dinet, qui obtient 23 281 voix. Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, avait vainement réalisé le redécoupage des circonscriptions législatives françaises de 1986 en vue de gagner les prochaines élections législatives[47],[40] Par ailleurs, il est conseiller régional de Lorraine (1978-1986), étant élu député[40]. Il se présente aux élections cantonales de 1979, dans le canton de Toul-Sud, où il est battu par Georges Rollin[40]. Il est de nouveau candidat aux élections cantonales de 1982, dans le canton de Toul-Nord, où il est vaincu par Jacques Gossot[40]. Il est enfin tête de liste aux élections municipales de 1983, à Toul, où il devient conseiller municipal, car sa liste doit fusionner avec celle du maire sortant, Jacques Gossot[40].
« Nous avons rencontré là un adversaire qui, surpris dans une sévère embuscade, réagit vite et courageusement. Il s'est même révélé capable, après quarante-huit heures d'isolement, de faire payer chèrement sa peau. On comprend qu'un tel groupement, commandé par de tels chefs, n'ait jusqu'ici remporté que des victoires[54]. »
Cela explique sans doute la poignée de mains controversée qu'il échangea en direct à la télévision avec le commandant Azzedine. À ceux qui la lui ont reprochée, Bigeard a répondu : « On ne se déshonore pas en rendant hommage à l'adversaire »[54].
« Il est l'âme de la résistance, fanatique, illuminé, il ne vit que pour l'indépendance de l'Algérie[55]. »
En revanche, alors qu'il est captif avec des milliers d'autres soldats à la suite de la bataille de Diên Biên Phu, il ne pardonne pas aux Vietminh d'avoir laissé mourir de faim et d'épuisement des milliers de personnes alors qu'ils avaient la possibilité de meilleurs traitements envers elles.
« La vraie douleur, la seule chose que je ne pardonne pas aux Viets, ce sont les huit mille morts pendant ces quatre mois de captivité. Cruauté inutile, inhumanité. Giáp était un grand général, mais sa doctrine, le marxisme, était inhumaine. L'ancien capitaine vietminh m'a dit : « Nous n'avons tué aucun prisonnier ». C'est vrai, ils les ont laissé crever, alors qu'il aurait été si facile de sauver tout le monde. Je l'ai dit : une banane par jour, et on ramenait les gars vivants. Je ne pourrai jamais l'oublier[56]. »
De même, Bigeard méprise les actions « aveugles des terroristes » qui frappent alors Alger :
« Si nous avons de l'estime pour les combattants du djebel, surtout lorsqu'ils se battent bien, nous méprisons les terroristes[57]. »
Analyses personnelles
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La défaite de 1940
« Le 10 mai 1940, l'armée de Hitler envahit la France, contournant la ligne Maginot, fonçant à travers les Ardennes. En quelques heures, nos divisions sont écrasées, c'est le désastre le plus total. Aujourd'hui encore, cette défaite éclair semble incroyable. Bien sûr, l'armée avait des faiblesses, l'état-major manquait de discernement, et notre état d'impréparation nous a cruellement affaiblis. Toutes les belles théories de ces états-majors, faisant la guerre depuis leur bureau, ont été balayées en quelques heures. La réalité est impitoyable[58]. »
La situation en Indochine
Bigeard a beaucoup déploré l'incompétence de ses supérieurs dans ce conflit qu'il ne juge perdu que dans les derniers jours de Dien Bien Phu. Dans Ma vie pour la France, il compara la guerre conventionnelle menée au fait de vouloir tuer une mouche insaisissable avec un pilon. Grâce à une certaine confiance acquise, il put mener des opérations de natures nouvelles avec de nombreux succès. En s'imprégnant de la mentalité de l'ennemi et en imitant ses méthodes, Bigeard a livré une véritable « contre-guérilla » par des actions coup de poing à l'aube suivie d'un repli rapide, de sorte qu'une certaine insécurité permanente s'installait chez l'ennemi. Ses opérations étaient toujours précédées au préalable par un renseignement actif fruit de la collaboration et du dialogue avec les populations locales.
C'est pour les mêmes motifs que des régiments entiers mal dirigés et insuffisamment entraînés ont subi une surmortalité au cours de la guerre. Bigeard put former lui-même des troupes par de lourds programmes d'entraînement et d'apprentissage en France. Ceux-ci se sont par la suite imposés sur le terrain en tant qu'unités d'élite aux taux de réussite très élevés, sollicités pour les coups durs. C'est avec nombre de ces derniers qu'il commande des assauts désespérés lors de la bataille de Dien Bien Phu.
Il conserve une amertume sur une situation devenue catastrophique par la faute d'un état-major incompétent et de décisions de politiques très distantes du terrain. C'est ainsi que, d'après lui, les douze mille hommes de la cuvette sont abandonnés à leur sort au vu de la situation dérangeante du fiasco. À court de vivres et de munitions et après de lourdes pertes, ils sont abandonnés et oubliés.
Héritage militaire
Bigeard, après une formation spéciale et solide, obtenue pendant la Seconde Guerre mondiale à l'école des Pins (Jedburghs, sans en faire partie. Il est membre du BCRA), est amené à apprendre et à développer des aspects du combat dit « non conventionnel » ou « asymétrique ». Se rapprochant pleinement de l'action armée de guerre insurrectionnelle d'abord contre l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale, puis se rapprochant, à l'inverse, de l'action contre-insurrectionnelle (même méthodes basées sur l'action furtive, d'éclat, d'usure et de solides renseignements), en Indochine et en Algérie (n'ayant pas participé à la guerre de Corée, avec le bataillon onusien français), Bigeard est avant tout un soldat parachutiste dit "de choc" et non un homme d'opérations spéciales. Il apporte, comme d'autres, ses expériences multiples, son sens de l'adaptation et sa fougue pour mener ces guerres non conventionnelles, ce qui fait de lui l'un des grands noms de l'armée française du XXe siècle.
Toujours en Algérie, après la bataille d’Alger, face aux immensités désertiques du Sud algérien, Bigeard est l'un des principaux instigateurs de l'utilisation des moyens héliportés : au lieu d’utiliser les hélicoptères pour ramener les blessés comme il était d’usage jusqu’alors, il mit à profit la rapidité et la souplesse d’utilisation de ces engins pour surprendre l’ennemi[59]. Les pratiques, méthodes et tactiques de Bigeard et ses hommes, issues des études stratégiques et des retours d'expériences de Roger Trinquier, de David Galula ou de Paul Aussaresses, sont étudiées de très près par les plus hautes autorités militaires américaines et copiées par les Bérets verts de l'USSOCOM. Ces mêmes Bérets verts sont formés à "la guerre contre-insurrectionnelle", à Fort Bragg, par Paul Aussaresses.
Hommages posthumes
Fondation Général-Bigeard
Une fondation Général-Bigeard, a été créée par sa veuve et sa fille en partenariat avec la Fondation de France en . Cette fondation « a pour objet de perpétuer l’œuvre et la mémoire de Marcel Bigeard en s’attachant notamment à promouvoir auprès de la jeunesse les valeurs de courage et de fierté de la patrie, dans l’esprit du général ». Parmi les membres fondateurs figurent notamment le colonel Jacques Allaire, le général Jean-Louis Brette et René Guitton, l'éditeur de Marcel Bigeard. L’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing, dont Marcel Bigeard fut le secrétaire d’État à la Défense (1975-1976), a été nommé président d’honneur de la fondation[60].
Lieu de sépulture
Avant sa mort, le général avait exprimé son souhait que ses cendres soient dispersées sur les lieux de la bataille de Diên Biên Phu, là où reposent ses compagnons d’armes tués au combat en 1954. Les autorités vietnamiennes ont opposé un refus catégorique à cette requête.
Après que certaines voix se sont élevées contre ce projet de transfert aux Invalides, le ministère de la Défense annonce, le , que les cendres du général Bigeard reposeraient finalement au Mémorial des guerres en Indochine à Fréjus[63].
Le , en présence de l’ancien Président Valéry Giscard d'Estaing[64], le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian inaugure à Fréjus, au site du Mémorial des guerres en Indochine, une stèle qui accueille ses cendres[65].
« Promotion Marcel-Bigeard » à l’École militaire interarmes
Sur une proposition de Jean-Paul Pourade, ami du Général Bigeard, les compagnons du général : le général Lucien Le Boudec, les colonels Jacques Allaire et Martial Chevalier, auxquels s'étaient joints le général Valérie André et madame Geneviève de Galard, le cinéaste Pierre Schoendoerffer et Jean Lartéguy, ont proposé aux élèves officiers de l'École militaire interarmes de Saint-Cyr-Coëtquidan de donner à leur promotion, le nom de "Général Marcel Bigeard". La cinquantième promotion de l’École militaire interarmes de Coëtquidan a donc choisi, le , de se faire baptiser "Promotion Général Bigeard". Le chant de la promotion rappelle les plus glorieux faits d'armes du général[66].L'insigne de la promotion a pour héraldique : écu de turquin à la lisère d'argent, sommé en chef d'une étoile de grand-croix de la légion d'honneur, chargé en chef d'une carte de France d'or ouverte sur le champ, broché d'une épée d'argent gardée d'or enserré d'un dragon d'or. À la lame accompagnée à d'extrême d'une demi-porte mauresque d'azur, du grade et du nom « GAL BIGEARD » en capitales d'or aussi, à senestre d'un demi-parachute d'argent et de quatre étoiles du même[67].
Mémorial au 3e RPIMa de Carcassonne
Une stèle haute de 3,65 m et pesant près de dix tonnes, réalisée en marbre de Caunes-Minervois, a été inaugurée le . Elle est installée place du Général-de-Gaulle, face à l’entrée de son ancien régiment, le 3e RPIMa. Elle représente le général Bigeard de profil, fumant la pipe et coiffé de la célèbre casquette Bigeard. Le monument a été financé par une souscription qui a rapporté 35 000 euros[68].
Statue à Toul
En 2024, une statue du général Bigeard est inaugurée à Toul, sa ville de naissance et de mort[69].
Brevet général de parachutisme militaire français, obtenu entre 5 à 7 sauts selon situation et au jugé du commandement (la disponibilité avions en est la cause majeure)
Brevet de Moniteur parachutiste.
Brevet de Chef de groupe et section TAP, brevet officialisé en 2017 mais actif depuis 2016
Brevet des Chuteurs Opérationnels pour les saut à 1200,3500,6500m (GCP et CPA) un insigne existe quasi identique dans l'Armée de l'Air pour les CPA
Brevet de Préparation Militaire Parachutiste (BPMP)
Brevet d’instructeur parachutiste (SCOR) le plus haut niveau d'expertise en parachutisme militaire français (forment les cadres de saut, les chuteurs ops et oxy)
Mario Pinci, Alexis Roudene, Héros sans panache: Souvenirs d'un ancien de l'Indochine (1946-1955), Barré-Dayez, 1982 (BNF34735833)
Michel Cordier, Un grand Lorrain Lyautey, Saint-Seine l’abbaye, 1984 (ISBN978-2867010354)
David Rogers, préface de Marcel Bigeard, lesstratégies militaires appliquées aux affaires, éditions First, 1988 (ISBN978-2876910225)
Marc Flament, préface de Marcel Bigeard, Et le Baroud vint du ciel avec les hélicoptères de combat en Algérie, Jacques Granger, 1984 (ISBN978-2733900994)
Leopold Colombey, 69 mois de notre jeunesse : la folie des hommes, Troisfontaines 1989 (BNF35027881)
Amiral Estival, L'enseigne dans le delta, les 7 vents, 1989 (ISBN978-2877160100)
Jean Militis, La Piste du Risque Commando Parachutiste : légende et réalités, éditions Michel frères, 1991
Henri de Brancion, Diên Biên Phu - Artilleurs dans la fournaise, Presse de la Cité, 1993 (ISBN978-2258036086)
Patrick-Charles Renaud, Combats sahariens, 1955-1962 : Sahara algérien, Atlas saharien, Mauritanie, Sahara espagnol, Sud tunisien, édition Jacques Granger, 1993 (ISBN2733904086)
Pierre Dufour, L'École des troupes aéroportées: La porte de l'insolite, Lavauzelle, 1996, (ISBN9782702503898)
Michel Heger, Djebel amour Djebel amer, Presse de la Cité, 1998 (ISBN978-2258045880)
J.Gaulois, Notre défense en mal d'une politique, economica, 1999 (ISBN978-2717816204)
Objectif Bruno, Bigeard dans l'œil des médias, documentaire de 1h58, réalisé par Marcela Feraru, 2014
Fiction
Dans le film Les Centurions (1966), le personnage du lieutenant-colonel Raspéguy, joué par Anthony Quinn, est inspiré de Marcel Bigeard[77].
Le colonel Mathieu, personnage du film La Bataille d'Alger (1966) est directement inspiré de Marcel Bigeard[78].
Marcel Bigeard est cité, dans les dialogues du film Diên Biên Phu (1992), de Pierre Schoendoerffer, pour renforcer la véracité historique des événements.
Erwan Bergot, Deuxième classe à Diên Biên Phu, La Table Ronde, 1964
Jean Pouget, NOUS ETIONS A DIEN-BIEN-PHU, Presses de la Cité, 1964
Yves Courrière, La Guerre d’Algerie 4 tomes : T1 les fils de la toussaint - T2 le temps des leopards - T3 l'heure des colonels - T4 les feux du désespoir, Fayard, 1970 (ISBN9782248000042)
Erwan Bergot, Les Paras, Balland, 1971
colonel Yves Godard, Les trois batailles d’Alger, Les paras dans la ville, Fayard, 1972
Jacques Massu, La vraie Bataille d’Alger, Plon, 1972
Paul Gaujac, Histoire des parachutistes français, Société de production littéraire, En 2 Tomes: t1, De la Seconde Guerre Mondiale à la Guerre d'Indochine - t2, De la guerre d'Indochine au Temps de Paix, 1975
Erwan Bergot, Commandos de choc en Indochine. (Les héros oubliés), Grasset, 1975 (ISBN9782246008668)
Erwan Bergot, Bataillon Bigeard, Presse de la Cité, 1977
Erwan Bergot, Les 170 jours de Diên Biên, Phu, Presse de la Cité, Troupes de choc, 1979, (ISBN978-2266009706)
Albert Bernard, Trois ans chez Bigeard, ambiance, LBM, 2011 (ISBN978-2915347913)
General Daniel Roudeillac, préface de General d’armées Maurice Schmitt 3e RPIMa Contre-Insurrection - Algérie 1960 - 1962 - Les villes et le djebel, Panazol (ISBN978-2702515624)
Jean Pierre Hutin, Bigeard boys, sous la casquette, la démesure, Qu'alpha, 2017 (ISBN978-2353743292)
Jean-Valère Baldacchino, BIGEARD: Une biographie, éditeur Balland, 2021 (ISBN978-2940632886)
Avec Bigeard de Tu Lê à Diên Biên Phu, Fondation General Bigeard, acte du colloque, Bigeard et l’Indochine, 2021
↑Général Leblanc : « Grand croix de la Légion d'honneur, titulaire de vingt-quatre citations, cinq en 1914-1918, huit au Maroc, sept en 1939-1945, quatre en lndochine », « Décès du général Leblanc », dans La Koumia : Bulletin de l'Association des anciens des goums marocains et des affaires indigènes en France, no 114, 1989, p. 7 (→ lire en ligne)
↑François Cann, « le général Marcel Bigeard, commandant de la IVe région militaire », qui ose gagne, , p. 42 (lire en ligne, consulté le ).
↑Au départ, Bigeard devait prendre le poste d'adjoint au général Ducournau à la tête de la 25e DP, In Bigeard, page 486.
↑8e régiment d'infanterie motorisée - 14e bataillon de tirailleurs algériens - 23e régiment de spahis marocains, In Pour une parcelle de gloire, page 370.
↑« L'existence du commando « Georges » de Saïda, connu sous le nom de commando musulman, est le fruit de la rencontre de trois personnages hors du commun : le colonel Marcel Bigeard, l'officier le plus décoré de l'armée française, son fondateur... ; le lieutenant Georges Grillot, un brillant meneur d'hommes, son chef ; l'ex-chef rebelle Youssef Ben Brahim, dont les talents, confortés par les réseaux d'une famille autochtone influente, seront mis au service de la France. », Lieutenant-colonel Armand Bénésis de Rotrou, Les hommes du commando Georges, Historia no 766, Novembre 2010.
↑General Jean-Claude Lafourcade, « Bigeard, secrétaire d'État à La Défense, derniers combat en civil », Qui ose gagne, , p. 43-44-45 (lire en ligne, consulté le ).
↑Marcel Bigeard, De la brousse à la jungle, p. 120.
al-KhansāʾGambar al-Khansa' tahun 1917 oleh Kahlil GibranNama asalالخنساءLahirca. 575Safeena, Arabia (sekarang Mahd Al-Dhahab (daerah Madinah), Saudi Arabia)Meninggalca. 646 – 575; umur -72–-71 tahunNajd, Arabia (sekarang Riyadh, Saudi Arabia)PekerjaanPenyair Tumāḍir binti Amru bin al-Ḥarth bin al-Sharīd al-Sulamīyah (575-645) (bahasa Arab: تماضر بنت عمرو بن الحرث بن الشريد السُلمية) atau dikenal luas dengan n...
La nazionalità sportiva definisce l'entità politico-geografica che un atleta rappresenta nelle competizioni sportive internazionali. Tali entità non sempre coincidono con gli stati sovrani. La nazionalità sportiva, inoltre, si distingue dalla cittadinanza che può essere multipla, sia di nascita sia di acquisizione successiva, mentre questa è, in ogni singolo momento della vita di una persona, una sola.[1] In particolare, i cittadini nazionali devono scegliere, a un certo livello...
Peta sketsa umum dataran pasut, menunjukkan tripartisi tipikal di zona supratidal, intertidal, dan subtidal . Karakter yang paling jelas dari daerah tersebut adalah pengembangan saluran pasang surut, yang mempengaruhi terutama zona intertidal . Dalam hal ini, pasang surut datar dilindungi ke arah laut oleh penghalang pantai, tetapi dalam banyak kasus ( gelombang berenergi rendah dan arus sejajar pantai ) dataran pasang surut dapat langsung masuk ke lingkungan laut dangkal. Dataran lumpur juga...
Administrasi Perkeretaapian Tiongkok (APT) merupakan regulator kereta api nasional Tiongkok dan menjadi bagian dari Kementerian Perhubungan Republik Rakyat Tiongkok. Pada tahun 2013, Dewan Negara membubarkan Kementerian Perkeretaapian Tiongkok dan memisahkan fungsi pengoperasian dengan regulasi perkeretaapian. Perusahaan kereta api Tiongkok dibuat untuk mengoperasikan jaringan kereta api, sedangkan APT dibentuk untuk mengatur dan mengawasi perusahaan, dengan fungsi utamanya yaitu menjaga kese...
يفتقر محتوى هذه المقالة إلى الاستشهاد بمصادر. فضلاً، ساهم في تطوير هذه المقالة من خلال إضافة مصادر موثوق بها. أي معلومات غير موثقة يمكن التشكيك بها وإزالتها. (نوفمبر 2019) الدوري السوفيتي الممتاز لكرة القدم 1939 تفاصيل الموسم الدوري السوفييتي الممتاز النسخة 5 البلد الاتح...
Jack NicholsonDennis Hopper (kiri) dan Jack Nicholson (kanan) di Academy Awards ke-62, 26 Maret 1990LahirJohn Joseph Nicholson22 April 1937 (umur 86)New York, New York Amerika SerikatTahun aktif1955–2010Tinggi177 cm (5 ft 10 in) [1]Suami/istriSandra Knight (1962-1968) Nicholson (1976) John Joseph Jack Nicholson (lahir 22 April 1937) adalah seorang aktor yang telah tiga kali menjadi pemenang Academy Award dan tujuh kali memenangkan Golden Globe, aktor bermetode Amer...
Documentary film directed by Fernando Vílchez This article is an orphan, as no other articles link to it. Please introduce links to this page from related articles; try the Find link tool for suggestions. (December 2021) Su nombre es FujimoriDirected byFernando VílchezRelease date2016Running time105 minutesCountryPeruLanguageSpanish Su nombre es Fujimori (Spanish: His name is Fujimori) is a documentary film directed by Peruvian Fernando Vílchez that shows a retrospective criticism of Fujim...
Cet article est une ébauche concernant une localité de la Communauté valencienne. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants. Pour les articles homonymes, voir Font (homonymie) et Reina (homonymie). Fuente la Reina La Font de la Reina (ca) Héraldique Drapeau Vue de Fuente la Reina. Administration Pays Espagne Communauté autonome Communauté valencienne Province Province de Castellón Comarque Alto Mijar...
Self-help and meditation program The Silva Method is a self-help and meditation program developed by José Silva. It claims to increase an individual's abilities through relaxation, development of higher brain functions, and psychic abilities such as clairvoyance.[1] It has been variously classified as a self-religion,[2] a new religious movement, and a cult,[3] and has been criticised as pseudoscience.[4] Biography José Silva, an electronics repairman, grew u...
Aircraft industrialist and designer, founder of Northrop Corporation Jack NorthropNorthrop with the XB-35, circa 1948BornJohn Knudsen Northrop(1895-11-10)November 10, 1895Newark, New Jersey, U.S.DiedFebruary 18, 1981(1981-02-18) (aged 85)Occupation(s)Aeronautics EngineerIndustrial DesignerBusinessmanSpouseInez Harmer (1894-1981)[citation needed] John Knudsen Northrop (November 10, 1895 – February 18, 1981) was an American aircraft industrialist and designer who founded the ...
CastleImmagine tratta dalla sigla della serie televisivaTitolo originaleCastle PaeseStati Uniti d'America Anno2009-2016 Formatoserie TV Generepoliziesco, commedia, sentimentale Stagioni8 Episodi173 Durata40 min (episodio) Lingua originaleinglese Rapporto16:9 CreditiIdeatoreAndrew W. Marlowe Interpreti e personaggi Nathan Fillion: Richard Castle Stana Katic: Kate Beckett Ruben Santiago-Hudson: Roy Montgomery Jon Huertas: Javier Esposito Seamus Dever: Kevin Ryan Tamala Jones: Lanie Pari...
Cinema of Malaysia List of Malaysian filmsList of Malaysian cinemasList of Malaysian animated films pre-1960 1960s 1970s 1980s 1990s 2000s 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010s 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020s 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 vte This is a list of Malaysian films produced and released in 2024. Most of these films are produced in the Malay language, but there also a significant number of them that are produced in Tamil...
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Government department in charge of defence Minister of War redirects here. For specific countries' Ministers of War, see Minister of War (disambiguation). For Ministry of War (disambiguation), see Minister of War (disambiguation). This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Ministry of defence – news · newspapers · ...
Fikar Azami Ketua DPRD Kota Sungai Penuh Fraksi DemokratMasa jabatan2017–2019PresidenJoko WidodoGubernurZumi ZolaFachrori Umar Informasi pribadiLahir2 Januari 1989 (umur 35)JakartaPartai politikDemokrat (sampai 2022)Golkar (sejak 2022)Orang tuaAsafri Jaya Bakri (ayah)Emizola (ibu)Sunting kotak info • L • B Fikar Azami (lahir 2 Januari 1989) adalah ketua DPRD Kota Sungai Penuh fraksi partai Demokrat periode 2017–2019.[1] Ia merupakan anak dari mantan Wali Kota Su...
Boneless chicken pieces cooked in a tandoor Not to be confused with chicken tikka masala, which is a curry that uses pieces of chicken tikka. Chicken tikkaChicken tikkaCourseHors d'oeuvreRegion or stateIndian subcontinentAssociated cuisineIndia, Bangladesh, PakistanServing temperatureHotMain ingredientsChicken, curd (yogurt), red chili powder, ginger and garlic paste, lemon juiceVariationsPaneer tikka Cookbook: Chicken tikka Media: Chicken tikka Chicken tikka is a chicken dish popul...