La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter dite Sainte-Pauline de la Compagnie des mines de Liévin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Éleu-dit-Leauwette. Il s'agit d'un siège double, le puits no 3 est commencé en et entre en service en 1876, le puits no 4, plus tard renommé 3 bis, l'est en , pour une mise en service en 1875. La fosse est réputée très grisouteuse : trois explosions meurtrières de grisou se produisent en 1882 et 1883. Sous l'impulsion d'Arthur Lamendin, des mineurs tentent de créer un syndicat en 1880. Une longue grève se produit en 1893, les mineurs protestent contre le trop grand nombre d'ouvriers belges. Le puits no 3 ter est commencé en 1904 de l'autre côté des voies ferrées. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Il s'agit d'un puits d'extraction. De vastes cités sont établies à proximité de la fosse, ainsi que des écoles. Les terrils nos 80, 80A et 80B sont édifiés au sud de la fosse, le dernier est un cavalier minier.
La Compagnie des mines de Liévin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Liévin. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin. La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter est concentrée sur les fosses nos6 - 6 bis et 7 - 7 bis en 1958. Le puits no 3 est remblayé en 1963, les puits nos 3 bis et 3 ter le sont en 1970. Le chevalement de ce dernier est détruit en 1971.
Les voies ferrées sont remplacées par une voie rapide. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 3, 3 bis et 3 ter. Les cités sont en grande partie rénovées, et les terrils sont des espaces naturels. L'entreprise Benalu s'installe sur le carreau de fosse des puits nos 3 et 3 bis, quelques années plus tard, une entreprise s'installe sur la partie du carreau de fosse située de l'autre côté de la voie rapide, près du puits no 3 ter. Le terril no 80 et la cité pavillonnaire des Garennes ont été classés le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le puits no 3 est commencé en . Le puits no 4, plus tard renommé 3 bis, est mis en chantier à partir d'[A 1], à 35 mètres au sud-ouest[note 2] du puits no 3. La fosse est implantée à Éleu-dit-Leauwette, près des limites avec Liévin, à 1 860 mètres à l'est du clocher de Liévin et à 925 mètres au sud du chemin de grande communication no 58, d'Ascq à Lens[SA 1].
Les puits sont entrepris à l'altitude de 52,65 mètres[JA 1],[SA 1]. Le niveau du puits no 3 est traversé par le procédé Chaudron. Il est cuvelé en fonte de quinze à 96,16 mètres de profondeur[SA 1]. Le niveau d'eau du puits no 3 bis est également traversé par le procédé Chaudron. Le puits est cuvelé en fonte de 13,80 mètres jusqu'à 96,30 mètres. Le diamètre utile des deux puits est de 3,65 mètres[SA 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 150,66 mètres[SA 1] ou de 152 mètres[JA 1].
Exploitation
La fosse no 3 - 3 bis entre en exploitation en 1875 pour le puits no 3 bis, le puits no 3 n'entre en exploitation qu'en 1876[A 1],[D 1]. Les puits no 3 et 3 bis sont alors profonds de 430 mètres, les terrains sont peu inclinés[D 1]. Trois explosions meurtrières de grisou se produisent en 1882 et 1883. En 1880, sous l'impulsion d'Arthur Lamendin, des mineurs tentent de créer un syndicat. En 1893, les mineurs font une longue grève pour protester contre le trop grand nombre d'ouvriers belges[A 1]. Dans les années 1890, le puits no 3 bis est profond de 546,70 mètres et le puits no 3 de 486,50 mètres[SA 1], leurs accrochages sont établis à 230, 300, 383, 456 et 526 mètres[SA 1].
Le puits no 3 ter est commencé en 1904[A 1], à 71 mètres au nord[note 2] du puits no 3, et de l'autre côté des voies ferrées. Son cuvelage est en fonte de quatorze à 90 mètres, et son diamètre utile de six mètres[BRGM 3]. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale.
La Compagnie des mines de Liévin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Liévin. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1]. Les puits nos 3 et 3 bis sont respectivement entrée et retour d'air, tandis que le puits no 3 assure l'extraction. Dix mineurs perdent la vie et deux sont grièvement blessés lors de l'explosion d'une tir de mine, le 16 mars 1957. Ils travaillaient avec le rabot[B 1].
La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter est concentrée sur les fosses nos6 - 6 bis et 7 - 7 bis en 1958[B 1], elles sont respectivement situées à 3 113 mètres au sud-ouest, à Angres, et à 1 917 mètres au sud-sud-est, à Avion[note 2].
Le puits no 3, profond de 603 mètres, est remblayé en 1963, les puits nos 3 bis et 3 ter, respectivement profonds de 818 et 604 mètres, le sont en 1970. Le chevalement de ce dernier est détruit en 1971[B 1].
Reconversion
Les voies ferrées sont retirées, et transformées en voie rapide. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 3, 3 bis et 3 ter. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Il ne reste rien de la fosse[2], les garages de la fosse ayant été détruits en 2006. Le carreau de fosse est occupé par l'entreprise Bénalu, précédemment installée sur le carreau de la fosse no 3 - 3 bis des mines de Dourges à Hénin-Beaumont.
Puits no 3, 1872 - 1963.
Le puits no 3 dans son environnement.
Puits no 3 bis, 1873 - 1970.
Le puits no 3 bis dans son environnement.
Puits no 3 ter, 1904 - 1970.
Le puits no 3 ter dans son environnement.
Les terrils
Trois terrils résultent de l'exploitation de la fosse[3].
Des écoles ont été bâties dans les cités de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter, à Liévin.
Notes et références
Notes
↑L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne le terril no 80 et la cité pavillonnaire des Garennes.
↑ ab et cLes distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , 118 p.
Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 65.