Stanislas Mangin figure également au nombre de ses nombreux descendants.
Enfance et jeunesse
Son père ayant été nommé directeur des Domaines, de l'Enregistrement et des Eaux et Forêts du royaume de Naples auprès de Joseph Bonaparte puis de Joachim Murat, il y passe son enfance de 1808 à 1812. À la Restauration, son père doit quitter la France en tant que régicide, et s’exile à Bruxelles où il meurt en 1829[2]. Sa mère reste à Paris avec ses trois enfants, vivant dans une semi-pauvreté[3]. Il entre au collège Sainte-Barbe où il se distingue, notamment en mathématiques.
En 1830, Louis-Eugène Cavaignac, alors à Arras, fut parmi les premiers à se déclarer du côté des insurgés parisiens. Après la révolution de 1830, il manifesta hautement ses tendances républicaines comme son frère aîné Godefroi.
En 1831, il signa à Metz le projet d'association nationale. En conséquence de cette démarche, le gouvernement le mit en non-activité.
L'Algérie
Il fut éloigné en Algérie en 1832 dans l'armée d'Afrique où il se signala lors de plusieurs expéditions périlleuses. Après le succès de l'expédition de Mascara, à laquelle le capitaine Cavaignac avait pris part, le maréchal Clauzel, songeant à rentrer à Oran, voulut laisser une garnison française à Tlemcen qu'il occupait à l'extrémité ouest de l'Algérie, à une distance considérable de tous secours, au milieu du territoire tenu par les Kabyles. Cavaignac fut désigné en . On lui adjoignit 500 hommes, avec le titre de chef de bataillon provisoire.
Il résista pendant quinze mois dans le méchouar de Tlemcen à tous les efforts d'Abd el-Kader. Il repoussa les attaques réitérées de nombreuses troupes et il s'approvisionna par des raids chez les tribus voisines. Enfin, il fut relevé en et, le suivant, le grade de chef de bataillon lui fut conféré à la sollicitation du maréchal Bugeaud. Le commandant Cavaignac quitta bientôt l'Afrique et revint en France où l'appelaient de graves intérêts et où il fut retenu quelque temps par des problèmes de santé.
À peine rétabli, il retourna à Alger où il fut de nouveau abandonné avec son bataillon dans Cherchell, ainsi exposé à des dangers plus grands et plus continuels qu'à Tlemcen. Il s'en tira avec grande gloire et une blessure grave (1840). Blessé de nouveau devant Miliana, il fut nommé colonel de zouaves et continua à servir la France par ses faits d'armes. Il inaugura, le , la pratique des enfumades : plusieurs centaines de Sbéhas sont asphyxiés dans les grottes où ils se sont réfugiés[5]. Il prit part la même année à la bataille d'Isly, où il commanda l'avant-garde. On lui accorda enfin, en 1844, le titre de maréchal de camp.
Le 23 juin commence ce que l'on appelle les journées de Juin, une révolte ou révolution par les partisans de la « République démocratique et sociale » à Paris. Cavaignac se dérobe aux demandes pressantes du gouvernement de faire sortir la troupe de ses casernes. Le 24 juin, un décret de l'Assemblée nationale lui délègue tous les pouvoirs exécutifs. Il montre d'abord quelque hésitation sur les mesures à prendre, mais il déploie bientôt la plus grande énergie et parvint, après plusieurs jours (24, 25 et 26 juin) d'une lutte acharnée qui fit 1 600 tués côté gouvernemental et entre 3 000 et 5 000 morts du côté de l'insurrection, à prendre le contrôle. Il se forge alors une réputation mauvaise auprès des ouvriers qu'il a durement réprimés lors de ces journées de Juin ; certains lui donnent même le surnom de "prince du sang", ce qui joue sur sa réputation lors des élections présidentielles des 10 et 11 décembre 1848.
Le 28 juin, l'Assemblée déclarant qu'il a bien mérité de la patrie lui offre le bâton de maréchal de France, qu'il refuse, et lui confie de nouveau le pouvoir exécutif[6] avec le titre de président du Conseil des ministres, qu'il conserve jusqu'au [7]. Investi de ces pouvoirs pour prévenir le retour du désordre, il ordonne la mise en état de siège, la suspension des journaux hostiles, la déportation des insurgés. En même temps, il refuse son concours à la propagande révolutionnaire, offrant un asile au Papequi a quitté ses États et envoyant des troupes en Italie pour protéger sa retraite.
La popularité beaucoup trop rapide du général Cavaignac, l'engouement de la bourgeoisie pour tous ses actes sans exception, se sont usés bien vite. Après la promulgation de la nouvelle Constitution du 4 novembre instaurant la Deuxième République et l'élection du président de la République au suffrage universel, il se porte candidat à la présidence de la République, mais il ne peut guère réunir que le cinquième des suffrages, malgré le soutien du National et de l'Association démocratique des amis de la Constitution.
Fin de carrière politique
Il fut nettement battu par Louis-Napoléon Bonaparte, lors du scrution présidentiel de décembre 1848 (Bonaparte obtint 5 434 000 voix, Cavaignac 1 448 000 voix, Ledru-Rollin 370 000 voix, Raspail 37 000 voix et Lamartine 18 000 voix). Par la suite, il refusa de prêter serment au prince-empereur après le coup d'État du
Élu député de Paris en , réélu en , il refusa de prêter serment à l'Empire et prit sa retraite, retiré dans la Sarthe. Il mourut subitement, en octobre 1857, dans son château d'Ourne (Flée)[8].
Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
Pierre Givaudon, Chronique des Cavaignac, Vendôme, Éditions du Cherche-Lune, 2010.
Godefroy Cavaignac (1853-1905) - maire de Flée, conseiller général de La Chartre-sur-le-Loir, président du Conseil général de la Sarthe, député de Saint-Calais, ministre de la Marine et de la Guerre, par Pierre Givaudon, dans : Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans (17 rue de la reine Bérengère), 2005, t. CLVI p. 73-112 + illustrations [lettre de Gabriel Monod à Godefroy Cavaignac, ; portrait du général Eugène Cavaignac par Horace Vernet ; portrait de Godefroi Cavaignac (1800-1845) par David d'Angers ; portrait de Godefroy Cavaignac, photo 1875 ; portrait de Blanche Mojon, sa femme, photo 1895 ; portrait en pied de Godefroy Cavaignac, photo 1895 ; « M. Cavaignac et l'affaire Dreyfus », caricature, juillet, 1898].