L'envoi à dame est un principe combinatoire surprenant[1] du jeu de dames qui consiste à donner du matériel à l'adversaire pour lui permettre de promouvoir un de ses pions en dame.
Du fait de l'obligation de prendre, cette dame adverse est ensuite utilisée pour combiner avantageusement, généralement en la piégeant pour réaliser une rafle.
Si ce mécanisme s'envisage fréquemment en fin de rencontre, il peut toutefois intervenir dès le 7e temps d'une partie, comme dans le coup Van Bergen.
Thème aux applications très variées, l'envoi à dame peut permettre de bénéficier d'un temps de repos quand la dame menace une pièce déjà présente dans son alignement. Suivant en cela la règle disant qu'« une dame doit attendre que l'adversaire ait joué une fois avant d'entrer en action ».
Cette capacité permet parfois d'attirer la dame sur une case où aucun pion adverse ne pourrait être acheminé[3].
Manœuvrer une dame adverse nécessite cependant de stopper sa course, à l'aide parfois d'une butée[4] dont la mise en place est illustrée dans le coup d'arrêt ; Ou en exploitant la règle « une pièce capturée ne peut pas être prise une seconde fois », comme dans les coups suisse et turc.
Une prise majoritaire, imposée à la dame adverse, peut permettre un « collage », comme souvent dans le coup de l'Africain[5].
La dame adverse peut aussi être enfermée ou bloquée dans de nombreux pièges, comme ceux des deux pôles ou du fondeur de cloches.
Parmi d'autres coups classiques[6] et de très nombreuses combinaisons, le thème de l'envoi à dame peut se trouver dans le coup Napoléon, dans le coup de l’assommoir et dans le coup Manoury.
Enfin une combinaison peut comporter plusieurs envois à dame, comme le coup de l'escalier.
Notes et références
↑FFJD. « Permettre à l'adversaire d'obtenir volontairement une dame peut paraître inconcevable… Et pourtant cette possibilité génère de nouvelles idées de combinaisons détaillées dans ce chapitre. »
↑Lanfrey, p. 26. « LE COUP DE LONGUE-VUE Ce coup comporte l'envoi à dame d’une pièce adverse, et le déplacement de cette dame (parfois sur une longue distance, […]) de manière à s’en servir dans la rafle finale de la combinaison. »