Originaire de l'île de Majorque, Enric Mas est le cousin de l'ancien coureur Antonio Colom, qui est également son entraîneur[1].
Débuts cyclistes et carrière amateur
En 2012, il est sacré champion d'Espagne du contre-la-montre chez les juniors (moins de 19 ans). Il intègre ensuite l'équipe de la Fondation Contador, où il court durant trois saisons. Bon grimpeur, il brille principalement dans le calendrier amateur espagnol. Il termine également quatrième et meilleur jeune de la Course de la Paix espoirs en 2014, sous les couleurs de sa sélection nationale[2]. Début 2015, il est invité à un stage de la formation WorldTour Tinkoff-Saxo organisé en Sicile[3]. Son directeur sportif Rafael Díaz Justo estime alors qu'il est le meilleur grimpeur espagnol de sa génération[4].
En 2017, il est promu avec deux de ses coéquipiers dans l'équipe principale, Quick-Step Floors[6]. Il fait ses débuts avec Quick-Step, et dans le World Tour, à l'occasion du Tour Down Under. Il est le mieux placé de l'équipe au classement général, à la 26e place[7]. Au cours de cette saison, il se classe deuxième du Tour de Burgos et termine le Tour d'Espagne, son premier grand tour, à la 71e place.
En 2018, il remporte à 23 ans la sixième étape du Tour du Pays basque et se classe sixième et meilleur jeune de l'épreuve. En juin, il s'illustre en prenant la deuxième place de la quatrième étape du Tour de Suisse, battu au sprint par Diego Ulissi. Il termine la course à la quatrième place du général (à huit secondes du podium) et décroche le maillot de meilleur jeune. Il aborde le Tour d'Espagne comme leader de l'équipe Quick-Step, où il vise un top 10. Très régulier tout au long de l'épreuve, il monte en puissance et progresse au classement général lors de la dernière semaine. Il remporte l'avant-dernière étape, une arrivée au sommet de la Gallina en Andorre. Il termine deuxième de la Vuelta derrière Simon Yates et s'affiche comme l'un des grands espoirs espagnols[8].
Il commence sa saison 2019 avec une quatrième place sur le Tour de l'Algarve. Il enchaine avec une neuvième place sur le Tour de Catalogne, après avoir gagné six places lors de la dernière étape, où il se classe deuxième. Il est ensuite onzième du Tour du Pays basque et neuvième du Tour de Suisse. Lors de son premier Tour de France, il est au contact des meilleurs et figure à la quatrième place du général après le contre-la-montre individuel de la 13e étape[9]. Il porte le maillot blanc de meilleur jeune pendant une étape, avant de le perdre au profit du futur vainqueur Egan Bernal. Il perd plus de 30 minutes durant les deux étapes suivantes et se mue en équipier pour Julian Alaphilippe, maillot jaune pendant 2 semaines et finalement cinquième du général final. Une semaine après le Tour, il se classe huitième de la Classique de Saint-Sébastien[10]. En octobre 2019, il s'impose pour la première fois de l'année sur la quatrième étape du Tour du Guangxi, ce qui lui permet de remporter l'épreuve au terme des six jours de course, sa première victoire de la saison[11].
En 2021, après des débuts discrets, il remporte le 16 avril la 3e étape du Tour de la Communauté valencienne et s'empare du maillot de leader. Il le perd dès le lendemain sur le contre-la-montre, où il chute dans les derniers mètres et doit se contenter de la troisième place finale. En juin, en préparation du Tour de France, il est onzième du Critérium du Dauphiné et troisième du Mont Ventoux Dénivelé Challenges. Il se montre régulier lors du Tour de France et accroche une sixième place finale. Il enchaine avec le Tour d'Espagne, où il est co-leader avec Miguel Ángel López et Alejandro Valverde. Si ce dernier abandonne sur chute, Miguel Ángel López et Enric Mas se montrent parmi les plus forts durant les trois semaines et se retrouvent la veille de l'arrivée tous les deux sur le podium, derrière Primož Roglič. Durant la 20e étape, López abandonne après avoir été piégé lors d'un mouvement de course des leaders, où figure notamment Mas. Ce dernier termine finalement deuxième de la Vuelta comme en 2018 et remporte la Coupe d'Espagne.
Son début de saison 2022 est marquée par une quatrième place sur le Tour de la Communauté valencienne et une neuvième place sur le Tour du Pays basque. Après un abandon causé par les séquelles d'une chute sur le Critérium du Dauphiné, il est au départ du Tour de France en tant que chef de file de sa formation. Alors qu'il est onzième du classement général, il est testé positif au SARS-CoV-2 avant le départ de la dix-neuvième étape et est contraint à l'abandon[13]. Auparavant, il avait perdu beaucoup de temps, notamment dans les descentes, car il était tombé plusieurs fois lors des courses d'avant Tour et manquait donc de confiance dans les descentes. Avant de prendre le départ de la Vuelta, il travaille avec un psychologue et un expert en descente pour apaiser ses craintes[14]. Sur le Tour d'Espagne, il est à la lutte pour la victoire avec Remco Evenepoel qu'il tente de distancer en vain dans la 18e étape[15] et termine deuxième du classement général pour la troisième fois à un peu plus de deux minutes du Belge[16]. Lors des classiques italiennes de fin de saison, il remporte le Tour d'Émilie en lachant Tadej Pogačar dans la montée finale. Il s'agit de sa première victoire sur une course d'un jour. Lors du Tour de Lombardie, il est le seul à pouvoir suivre Pogačar, mais s'incline lors du sprint à deux face au Slovène[16]. Avec cette deuxième place, Mas signe son premier podium sur une classique Monument.
Enric Mas est classé comme un grimpeur dès sa carrière en espoirs[4]. Selon Alberto Contador, Mas a le profil pour être performant sur les grands tours en raison de ses caractéristiques de grimpeur, d'aptitudes en contre-la-montre mais aussi d'une faculté de récupération qu'il juge « impressionnante »[8].