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En 1101, l'empereur Henri IV nomme le fils de Waléran, le comte Henri Ier de Limbourg duc de Basse-Lotharingie († 1118)[1]. La fidélité du comte à l'empereur en lutte avec le fils de ce dernier, le roi Henri V, finit par lui coûter cette dignité : en 1106, le comte Godefroid Ier de Louvain a été désigné pour lui succéder. Henri a remporté le titre de duc de Limbourg, succédant ainsi aux comtes de Limbourg. Les comtes de Louvain, de leur côté, conservèrent le duché et s'intitulèrent « duc de Brabant ». En 1128, le fils de Henri Ier, Waléran II de Limbourg († 1139) a récupéré la Basse-Lotharingie des mains du roi Lothaire III ; son successeur Conrad III de Hohenstaufen l'accordé à Godefroid II de Louvain en 1140. De cette période vint une opposition farouche entre les ducs de Brabant et les ducs de Limbourg, qui perdura jusqu'en 1191.
Le duc Waléran II de Limbourg a pu également acquérir la seigneurie de Wassenberg, un fief des prince-archevêques de Cologne, et de Rode-le-Duc. L'abbaye de Rolduc obtient en 1136 la protection des ducs du Limbourg, dont certains sont enterrés dans la crypte. Le fils de Waléran II, Henri II († 1167), fut un proche de l'empereur Frédéric Barberousse ; en 1165, il a obtenu la reconnaissance officielle du titre de duc de Limbourg. Néanmoins, ce consentement n'entraîne pas l'élévation au prince du Saint-Empire.
Le duc Henri IV lui-même épousa Ermengarde, l'héritière des comtes de Berg. Après l'assassinat du comte Engelbert II de Berg, archevêque de Cologne, en 1225, il régna sur le duché de Limbourg et le comté de Berg en union personnelle jusqu'à sa mort en 1247. Toutefois, la mort violente d'Engelbert par la main de Frédéric d'Isenberg, comte d'Altena et beau-frère de Henri IV de Limbourg, a provoqué d'importants troubles dans le pays. Henri a soutenu la lutte de son neveu Thierry d'Isenberg visant à s'attendre à son patriomne contre les forces du comte Adolphe Ier de La Marck ; après une décennie de combat cependant, les domaines d'Altena sont perdus.
Après 1288, le duché de Limbourg suivit les destinées du duché de Brabant et fut inclus en 1430 dans les Pays-Bas bourguignons. Au nord du duché se trouvaient les trois Pays d'Outremeuse, qui correspondaient à peu près à l'actuel Limbourg méridional des Pays-Bas, à l'exception de Maastricht, plus le comté de Dalhem. Il y avait très tôt des liens étroits avec eux. Depuis 1155, la Seigneurie de Rode-le-Duc était liée au duché de Limbourg par une union personnelle, qui s'exprime par le nom de Rode-le-Duc. Des relations étroites ont également été maintenues avec les deux autres pays d'Outre Meuse (le comté de Dalhem et le pays de Fauquemont ou Valkenburg). Le nom Outre Meuse signifie « au-delà de la Meuse », vu de Bruxelles. En 1473, ces quatre pays ont uni leurs États sous le nom États communs du duché de Limbourg et des trois pays d'Outre-Meuse. À partir de 1598, l'abbé de Rolduc a également eu un siège dans les États du Limbourg et d'Outre-Meuse. Ils ont envoyé une délégation conjointe aux États généraux des Pays-Bas à Bruxelles. Cette délégation était composée de 13 délégués : 5 du duché de Limbourg, 4 du Pays de Fauquemont, 2 du comté de Dalhem et 2 de la Seigneurie de Rode-le-Duc. Cette région était donc également considérée comme l'une des dix-sept provinces des Pays-Bas bourguignons et, plus tard, souvent désignée uniquement par le nom de Limbourg et parfois aussi comme les quatre (!) pays d'Outre-Meuse. Selon une déclaration des États du Limbourg et d'Outre Meuse en 1600, les quatre capitales comptaient ensemble moins de 90 ménages[2].
Après 1549, le duché de Limbourg faisait partie des Pays-Bas espagnols, qui devint en 1581 les Pays-Bas du sud. Toutefois, le Limbourg qui abritait une importante communauté protestante fit sécession entre et , mais fut reconquise par les troupes espagnoles (comme pour le duché de Brabant). Le duché de Limbourg resta dans les Pays-Bas espagnols pour devenir ensuite les Pays-Bas autrichiens (traité d'Utrecht en 1713). En 1661 (traité de partage), les Pays d’Outre-Meuse sont partagés entre les Provinces-Unies (Outremeuse des États) et l'Espagne.
Régime français
En 1795, le Limbourg, ainsi que les Pays d’Outremeuse sont conquis par les armées de la République française. Les provinces sont toutefois rapidement redessinées par Napoléon : le duché est rattachée au département de l'Ourthe, construit sur une partie de l'ancienne principauté de Liège, et l'Outremeuse est intégrée dans le département de la Meuse-Inférieure (chef-lieu : Maastricht). Ce département fut agrandi en 1810 lorsque le royaume de Hollande sera annexé. Le département couvre alors les deux provinces limbourgeoises actuelles.
À partir de ce moment et jusqu'en 1866, le Limbourg néerlandais fit partie de la Confédération germanique sous le nom de « duché du Limbourg » (ceci pour compenser la perte par la confédération d'une partie du Luxembourg, rattaché à la Belgique). Mais l'aire que cette province couvre n'a donc rien en commun avec l’ancien duché.
En cédant une partie du Luxembourg à la Belgique, la Confédération germanique a perdu une partie de son territoire. Pour compenser cette perte, la province néerlandaise de Limbourg est devenue membre de la Confédération germanique en tant que duché, à l'exception des villes fortifiées de Maastricht et de Venlo[3].
La province néerlandaise a continué à employer le titre de duché jusqu'en 1906.
Composition
Les domaines de Limbourg s'étendait grosso modo au nord de la ville belge de Limbourg, entre la Meuse et la ville impériale d'Aix-la-Chapelle (Pays de Herve et Sud du Limbourg néerlandais actuel). Le territoire était divisé en cinq districts judiciaires (« bans ») :
le Haut-Ban de Sprimont ou Quartier des Neuf Seigneuries : sept d'entre elles étaient sur les deux rives de l'Ourthe et formait une enclave complètement séparée du restant du duché par les principautés de Liège et de Stavelot :
D'argent au lion de gueules à la queue fourchée et passée en sautoir, armé, lampassé et couronné d'or ; sur le tout burelé de gueules et d’or de dix pièces. L'écu sommé d'une couronne ducale et soutenu à dextre par un cerf au naturel et à senestre par un cygne aussi au naturel, une couronne d'or autour du cou. Le tout posé sur deux branches de chêne au naturel en pointe en sautoir.
Commentaires : La province belge du Limbourg a repris les armes du vieux duché, mais l'aire qu'elle couvre n'a rien en commun avec celui-ci. Elle correspond grosso modo au comté de Looz de la principauté de Liège, ce qui explique le « sur-le-tout de Looz ». Armoiries octroyées le . Avant cela la province utilisait de manière non officielle les armes de l'ancien duché.
↑Jean-Louis Kupper (2007) Les origines du duché de Limbourg-sur-Vesdre, Revue belge de Philologie et d'Histoire Année 85-3-4 p. 609-637[1]
↑H.J.H. Schurgers - J.G.M. Notten - L.G.W.N. Pluymaekers, De geschiedenis van Valkenburg-Houthem, éd. Het land van Valkenburg, 1979, (ISBN90-6190-017-4).
Simon Pierre Ernst, Histoire du Limbourg : suivie de celle des comtés de Daelhem et de Fauquemont, des annales de l'abbaye de Rolduc, t. I, Liège, , 383 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
Guy Poswick, Les Délices du duché de Limbourg, Verviers, , 586 p.