Le devoir de mémoire désigne et postule l'obligation morale de se souvenir d'un événement historique tragique et de ses victimes, afin de faire en sorte qu'un événement de ce type ne se reproduise pas. Cette expression, apparue dans les années 1990 à propos de la Seconde Guerre mondiale et en particulier de la Shoah, s'est élargie à d'autres épisodes tragiques de l'histoire du monde.
Le devoir de mémoire, sans cette expression, a d'abord été promu aux lendemains de la Première Guerre mondiale par des associations de victimes, puis par des collectivités territoriales et par des États de la collectivité territoriale.
Le devoir des États de maintenir le souvenir des souffrances subies dans le passé par certaines catégories de la population apparaît comme impératif, surtout s'ils en portent la responsabilité (en tant qu'États, non en tant que nations ou que régimes politiques, car c'est après un changement de régime que le devoir de mémoire, et d'éventuelles réparations, deviennent possibles). Par rapport à la tradition du droit de la paix et de la guerre, le « devoir de mémoire » s'oppose à la clause d'amnistie des traités de paix qui, dans un souci d'apaisement (au sens du retour à la paix), imposait formellement l'oubli de tous les griefs passés relatifs au conflit, et interdisait de les évoquer. Le « devoir de mémoire » entend remédier à l'amnésie collective pour éviter que les dérives idéologiques ayant conduit à des persécutions ne se reproduisent.
Le devoir de mémoire se distingue de la commémoration officielle instituée par une collectivité ou un État à la mémoire de héros ou de victimes. Les commémorations sont organisées par différents pays ou communautés pour rappeler et célébrer le sacrifice de leurs martyrs et de leurs héros dont le sacrifice a été volontaire ou involontaire[1].
Le devoir de mémoire a été reconnu officiellement dans certains cas, à travers des déclarations officielles et des textes de loi (lois mémorielles) à partir de la fin du XXe siècle. En singularisant la mémoire des victimes de la barbarie nazie par rapport aux autres devoirs de mémoire, ces lois ont parfois créé une concurrence des mémoires qui, d'une part, fait débat entre les historiens et entre les associations représentant différentes populations victimes, et d'autre part suscite de nouvelles formes d'intolérance et d'antisémitisme[2].
Histoire
Prémices après la Première Guerre mondiale
En juillet 1919, Alexandre Millerand alors commissaire général de la République à Strasbourg, demande un rapport relatif aux zones de combat en tant que « souvenir de guerre », mais cette volonté de conserver la mémoire des évènements dramatiques de quatre années de guerre ne fait pas l’unanimité en France, d'aucuns estimant qu'il faut au contraire faire table rase des séquelles physiques de guerre et reconstruire le pays en effaçant ces stigmates paysagers[3]. Après l'enlèvement des cadavres les plus superficiels qui sont transportés vers les cimetières militaires les plus proches et après une phase de désobusage et de sécurisation des sites, à Verdun, Vimy ou plus à l'Est - comme recommandé par le rapport de Frédéric Robida (octobre 1919) - quelques sites de combats des fronts d’Alsace et de Lorraine sont proposés (ainsi que des mesures de protection contre les dégradations naturelles), ainsi après le Hartmannswillerkopf (en février 1921) et la Tête des Faux (en juin 1921), le Linge fut classé au titre des monuments historiques (octobre 1921)[3]. Des mémoriaux sont créés. Ces sites font l'objet d'un important « tourisme de guerre » dans le années 1920‑1930 avant qu'une nouvelle guerre mondiale éclate[3].
Apparition après la Seconde Guerre mondiale
De même, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, certains résistants et déportés survivants cherchent aussi à perpétuer le souvenir de leurs expériences et de leurs camarades tués. Ainsi, en France, les statuts de l'Amicale de Mauthausen lui donnent entre autres cet objectif :
« d’honorer la mémoire des Français assassinés de maintenir présents, à l’esprit de tous les Français et Françaises, les actes de barbarie dont se sont rendus coupables les assassins nazis et leurs collaborateurs, d’empêcher par cette propagande et ce rayonnement le retour des conditions politiques et sociales qui ont permis l’instauration des régimes partisans de ces méthodes d’autorité. »
Selon Olivier Lalieu[4], la première partie (« honorer la mémoire ») relève en fait du souvenir, tandis que la seconde (« maintenir présent à l'esprit de tous… ») relève, elle, du devoir de mémoire.
En 1952, Annette Christian-Lazard, veuve d'une victime d'Auschwitz, et Paul Arrighi, ancien déporté à Mauthausen, créèrent le Réseau du Souvenir, en raison de leur déception quant à l'activité des principales fédérations de déportés dans le domaine de la commémoration. En 1954, à l'initiative du Réseau du Souvenir, fut instituée en France la Journée nationale du Souvenir de la Déportation (le 24 avril). Par la suite, les efforts pour l'établissement de ce que l'on appellera plus tard un devoir de mémoire sont entretenus par divers acteurs. D'une part et dans un premier temps, des groupes et associations liées à la Résistance française ou aux déportés (comme le Réseau du Souvenir, le Parti communiste français, la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes…) se mobilisèrent, surtout dans les années 1960, contre ce qui était perçu comme une ignorance voire un mépris, de la part de la jeunesse, envers l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Ce phénomène avait notamment été médiatisé en 1963 par le film Hitler, connais pas; les mesures prises contre lui le furent surtout dans le cadre de l'enseignement de l'histoire[4].
Tournant des années 1980
Cependant, jusqu'aux années 1980, ces premières entreprises n'accordèrent pas de place particulière à la déportation et au génocide des Juifs : en effet parmi les 37 000 rescapés des camps nazis en France, seuls 2 500 étaient Juifs. Les déportés juifs n'étaient représentés en tant que membres de leur communauté que par l’Association des anciens déportés juifs de France, qui organisait par exemple des commémorations annuelles de la rafle du Vélodrome d'Hiver. De plus, la plupart des associations préférèrent longtemps mettre en avant le statut de combattant, plutôt que celui de victime. Cependant, une évolution se fit progressivement, notamment autour de la publication, en 1978, du Mémorial de la déportation des Juifs de France par Serge Klarsfeld et Beate Klarsfeld, qui marque l'opinion publique. Les époux Klarsfeld réclament également la condamnation de plusieurs responsables de la Shoah[4].
L'objet du devoir de mémoire
Reconnaître l'état de victime
Le devoir de mémoire consiste d'abord à reconnaître la réalité de l'état de victime et de persécutions subies par des populations et leur environnement ; pour des raisons éthiques, pour répondre aux besoins de l'Histoire, et parce que la psychologie a montré combien cette reconnaissance était essentielle à la résilience pour la reconstruction des individus et des sociétés après les crises, et pour que ces crises n'en engendrent pas d'autres ; on peut notamment rapprocher la question du devoir de mémoire de la catharsis[5].
Une des limites du devoir de mémoire vient de ce que les victimes d'actes graves ont souvent dans un premier temps, voire toute leur vie, des difficultés à parler de ce qu'elles ont vécu, sans pour autant que le traumatisme, non-dit ou profondément refoulé, puisse être réellement oublié. Conscientes et inconscientes, individuelles et collectives, les conséquences socio-psychologiques sont durables.
Reconnaître les responsabilités
De plus, selon Denis Collin, le devoir de mémoire est un nouvel impératif catégorique pour les sociétés modernes qui suppose que les groupes et les États analysent et donc reconnaissent les responsabilités de leurs régimes politiques passés, voire celles de leur nation, dans ces persécutions ou crises majeures[6]. Cela a été plus ou moins bien effectué pour la Shoah (selon les pays) mais la non-reconnaissance du statut de pollution de la zone rouge ou du statut de génocide des massacres des Arméniens en Turquie, montrent les difficultés de la tâche.
En effet, une autre limite du devoir de mémoire est qu'imposé à des générations nouvelles, qui n'ont pas été partie prenante dans les régimes politiques ou les phénomènes politico-sociaux ayant conduit à des crimes de masse, il peut provoquer chez celles-ci le rejet de ce devoir, si elles se sentent culpabilisées par le seul fait d'appartenir à une nation jugée responsable de ces crimes[7]. On en voit l'exemple dans le révisionnisme au Japon.
Les associations et représentants des populations concernées estiment qu'une reconnaissance officielle des crimes passés de l'État, voire une demande de pardon, permet aux populations victimes ou à leurs descendants de mieux trouver leur place au sein de la nation[8]. De plus, le souvenir des événements passés devrait permettre d'éviter de les répéter à l'avenir.
Enfin, le devoir de mémoire est aussi une manifestation du « devoir d'humanité ».
Débat
Les historiens reconnaissent la nécessité de la mémoire, mais certains mettent en garde contre l'abus d'une « injonction à se souvenir »[9], contre les abus de la mémoire[10] et contre ses possibles dérives, s'il devient un dogme[11]. Le devoir collectif et officiel de mémoire ne doit pas, selon eux, se substituer au travail personnel de mémoire, ni devenir un « raccourci moralisant » qui éluderait « l'extrême complexité des questions » qu'il soulève[12].
Par exemple, l'antisémitisme peut avoir des racines religieuses dans l'histoire, sous la forme de l'antijudaïsme notamment chrétien, qu'il est nécessaire d'approfondir. De plus « l'histoire n'est pas la mémoire »[13] : il ne faut pas confondre la mémoire des victimes, qui résulte d'une vision subjective et prend une valeur propre à chacun, avec le travail critique de l'historien qui vise à dégager une vérité commune.
Enfin, « le devoir de mémoire qui fait de la mémoire une valeur, transformé en "religion laïque", devient une entreprise systématique de revendication identitaire de minorités (sexuelles, religieuses ou ethniques) et de suspicion vis-à-vis de la recherche historique » qui prend ses distances avec les dérives mémorielles[14].
Champ d'application du devoir de mémoire par périodes et par pays
Le devoir de mémoire peut prendre la forme de déclarations officielles aussi bien que de textes de loi ou de traités internationaux. Il peut aussi s'appliquer dans le cadre des programmes d'enseignement ou de recherche (notamment en histoire). Enfin il s'exprime aussi sur le plan artistique (construction de mémoriaux, ouvrages littéraires, films).
Parallèlement, on note une absence de devoir de mémoire sur les crimes de l’expansion coloniale de l’Empire Russe contre les peuples violemment colonisés tels que les Tchoukches, les Daurs, les Komis, les Kalmoukes, les Nenetses et bien d’autres, dont certains ont été entièrement déportés, à l’instar des Circassiens en 1864.
La Shoah est le nom donné en France au génocide des Juifs d'Europe par les nazis c'est-à-dire l'extermination systématique, et en partie industrialisée, par l'Allemagne nazie, des trois quarts des Juifs de l'Europe occupée[16] durant la Seconde Guerre mondiale. Le terme de « Shoah » est aujourd'hui préféré par les historiens à celui d'« Holocauste », parce que « Shoah » signifie en hébreu (שואה) « anéantissement » ou « catastrophe », tandis qu'« Holocauste » signifie « sacrifice », or nulle victime de ce génocide ne s'est volontairement sacrifiée pour les objectifs du nazisme.
La défaite militaire du Troisième Reich, la condamnation solennelle de l'idéologie nazie au Procès de Nuremberg, l'accessibilité, pour les historiens, des témoins rescapés et des archives nazies (à l'exception de ceux vivant et de celles conservées en URSS) et le travail de contrition cathartique initié en Allemagne dès la visite obligatoire des camps nazis par les populations allemandes voisines, organisée par les Alliés, ont permis l'émergence progressive d'un devoir de mémoire basé sur la constitution, au fil des ans, d'une littérature de la Shoah plus fournie que celle d'aucun autre génocide, avec des ouvrages de référence comme La Destruction des Juifs d'Europe de l'historien Raul Hilberg (éd. Gallimard, collection Folio, 2006), qui, après avoir dépouillé les archives du IIIe Reich, arrive au chiffre de 5,1 millions de morts minimum. Reconnue comme crime contre l'humanité par la cour de Nuremberg en 1945, en même temps que l'on créait l'ONU, la Shoah est le seul génocide pour lequel le devoir de mémoire est officiellement protégé des négationnismes (qui sont pénalement punis dans de nombreux pays) : le l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a adopté à cet effet la résolution 61/L.53[17].
Le Porajmos (« dévoration » en romanès) fut ainsi appelée par Ian Hancock, au début des années 1990[19] pour désigner les persécutions envers les tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale. Un autre terme, « Samudaripen » est utilisé par Marcel Courthiade, linguiste qui a créé la forme standard de Romani utilisée en Roumanie et par des activistes roms des Balkans pour qui « Porrajmos » est un synonyme de « Porravipe » (« viol »)[20], tandis qu'en Russie, on préfère celui de « Kali Traš »[21]. Quoi qu'il en soit, et bien que la majorité des auteurs considèrent ces persécutions comme constitutives d'un génocide, le devoir de mémoire envers les victimes est encore embryonnaire, même parmi les Roms, en raison de la pénurie documentaire et de témoignages, de l'imprécision des sources et des chiffres, et d'une mémoire très fragmentaire, cantonnée aux spécialistes et à quelques ONG[22].
Mais si ce devoir de mémoire est clair concernant les victimes du nazisme et des régimes inféodés à lui, sur lesquelles les historiens sont parvenus à un consensus, il n'en est pas de même pour les victimes du régime communiste pour lesquelles il n'y a pas de consensus, ni sur leur nombre, ni sur leur statut. La situation est très différente selon les pays : l'ex-RDA, la Pologne, les pays baltes, la République tchèque, la Hongrie et la Roumanie ont mis en place des commissions historiques qui ont rendu leurs conclusions après plusieurs années de travail. Même si aucune condamnation n'a frappé les personnes accusées de crimes (à l'exception notable du président roumain Nicolae Ceaușescu, après une parodie de procès), les livres d'histoire notamment scolaires ont été mis à jour, et des mémoriaux ont vu le jour.
Un autre procédé est la relativisation des crimes : leur intentionnalité n'est alors ni niée, ni même mise en doute, mais présentée comme une « nécessité historique », les crimes étant présentés comme « largement surestimés » et dus à des « circonstances particulières », où « l'agression impérialiste » des forces réactionnaires joue le rôle majeur[27]. Dans l'ex-URSS, les famines soviétiques, certains aspects de la terreur rouge et surtout les grandes purges (qui touchèrent la nomenklatura) ont été reconnus comme « erreurs de parcours » et des victimes ont été individuellement et progressivement réhabilitées (certaines dès la déstalinisation), pour la plupart à titre posthume.
Parmi les crimes de masse des États s'affichant comme communistes deux seulement ont l'objet d'une reconnaissance officielle comme « génocides », donnant lieu à un devoir de mémoire (peu appliqué et enseigné concrètement), mais sans réparations :
les crimes du régime communiste de Roumanie, où un « Mémorial de la Résistance et des victimes du communisme » a été fondé en 1993 par d'anciens dissidents à Sighet[29], et où une Commission historique d'investigation et d'analyse des crimes du régime communiste a été mise en place à Bucarest en 2005 et a rendu ses conclusions en 2007 : elle impute au régime 2 215 000 victimes en 45 ans soit environ 10 % de la population, en tenant compte non seulement des morts directement dues à la répression, mais aussi de celles dues à la pénurie institutionnalisée, aux disettes provoquées par les réquisitions, au manque d'énergie et donc de chauffage, au manque de sécurité dans le travail, à l'emploi massif des prisonniers pour les travaux dangereux et de grande envergure, et au manque de soins aux plus faibles dû à l'indigence des fournitures médicales et pharmaceutiques[30].
Ces deux reconnaissances ukrainienne et roumaine sont l'objet d'âpres critiques car elles dérogent à la règle suivie par la majorité des gouvernements du monde, qui postule que seuls peuvent être juridiquement reconnus comme « génocides » les crimes de masse commis pour des motifs ethniques, culturels, religieux, « raciaux » ou nationaux, mais pas sociaux[31]. Toutefois, en 2017, outre l'Ukraine, 24 États ont également reconnu la « grande famine » de ce pays comme génocide[32], et le parlement européen l'a même reconnu comme crime contre l'humanité[33].
Comme la Shoah en Israël, le génocide des Arméniens est une partie intégrante de l'identité nationalearménienne. Mais la république turque refuse toujours de le reconnaître, bien qu'elle ait été proclamée en 1923, après les faits, et bien que l'Empire ottoman, qui est à l'origine du génocide, les ait reconnus en condamnant à mort les principaux organisateurs dont Talaat Pacha. C'est un exemple a contrario d'un devoir de mémoire assumé par le régime qui avait commis le crime, mais pas par le régime successeur, peut-être par crainte d'avoir à payer des réparations[35].
La Recherche des Racines (ou Spurensuche en allemand) est un projet d'échange qui a été initié par la république d'Autriche en 1994. 15 jeunes Israéliens ayant des ancêtres autrichiens sont donc invités à rester en Autriche pendant 10 jours pour mener un projet avec 15 jeunes Autrichiens. Ils essaient donc d'apprendre ce qui est arrivé à leurs ancêtres, visitant les endroits où ils habitaient et cherchant à retrouver leurs traces.
Bien que l'accent du projet soit mis sur la recherche des racines familiales l'aspect de créer des amitiés austro-israéliennes est important aussi, car les jeunes visitent des villes autrichiennes typiques et ont aussi assez de temps libre à leur propre emploi.
Le but de ce projet est d'établir des meilleures relations entre les deux pays et de découvrir l’Autriche par la vue des autres.
Au Cambodge, le devoir de mémoire concerne d'une part les milliers de victimes du régime de Lon Nol durant la Guerre civile cambodgienne (1967-1975) et d'autre part les deux millions de victimes des crimes commis entre 1975 et 1979 par le régime des Khmers rouges, crimes de masses sur lesquels il y a consensus, même s'ils ne sont pas juridiquement qualifiés de génocides[41].
Bien qu'il existe une longue tradition nationale de cérémonies du souvenir des martyrs (qu'il s'agisse de saints ou de héros), le devoir de mémoire en tant que tel est très récent en France.
Reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité
La loi Taubira du , la France a reconnu comme crimes contre l'humanité la traite négrière et l'esclavage. Elle impose aux programmes scolaires et aux programmes de recherche d'accorder à ces sujets « la place conséquente qu'ils méritent », point contesté par des chercheurs qui estiment que la loi ne peut définir le cadre des recherches historiques. Malgré les difficultés, le devoir de mémoire envers les victimes du colonialisme fait l'objet d'une promotion constante en France, venant des territoires de la France d'outre-mer, des pays africains et de l'Algérie, par exemple par les déclarations du président Bouteflika sur le « génocide algérien perpétré par la France »[43], ainsi que des associations militantes comme les Indigènes de la République.
Débat sur le rôle de la présence française outre-mer
Des groupes de personnes présentent la colonisation française comme un processus positif de développement et récusent les accusations de génocide et de pillage[44]. Un « devoir de mémoire alternatif » en faveur des colons a été promu à travers la loi no 2005-158 du prescrivant l'enseignement à l'école et à l'université du « rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord »[45]. À l'encontre de ce point de vue, le devoir de mémoire envers les victimes du colonialisme fait l'objet d'une promotion constante en France, venant des DOM-TOM, des pays africains et de l'Algérie, par exemple par les déclarations du président Bouteflika sur le génocide algérien perpétré par la France[43], ainsi que des associations militantes comme les « Indigènes de la République ».
Débat sur la reconnaissance par la France du Porajmos
En France, le député Frédéric Dutoit a présenté pour la première fois en 2007 une proposition de loi visant à la reconnaissance du génocide tzigane par l'Allemagne nazie et à l'instauration d'un jour commémorant les victimes de ce génocide[46]. En , le sénateur Robert Bret a déposé la même proposition au Sénat[47]. Ensuite le député Jean-Jacques Candelier et plusieurs de ses collègues ont déposé le une proposition de loi[48].
Au cours d’une cérémonie d’hommage effectué le sur le site d’un ancien camp d'internement à Montreuil-Bellay, le président de la RépubliqueFrançois Hollande reconnaît la responsabilité de la France dans l’internement de milliers de Tziganes par le régime de Vichy durant la Seconde Guerre mondiale. Au cours de son discours effectué à cette occasion et retransmis par les médias, le président français déclare : « La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa responsabilité est grande dans ce drame »[49].
Reconnaissance par la France du génocide arménien
Dans la suite des premières lois mémorielles, la loi française du 29 janvier 2001 a officiellement reconnu, en France, le génocide arménien par les forces ottomanes en 1915[50].
Reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans la Shoah
Apparu en France au début des années 1990 pour demander à la nation de reconnaître la responsabilité de l’État français (soit le gouvernement de Vichy) dans les persécutions et la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a conduit à la Shoah, le devoir de mémoire, s'est rapidement étendu à d'autres groupes d'influence et à d'autres causes comme la traite des noirs, l'esclavage, la colonisation. La loi du 13 juillet 1990, dite loi Gayssot, a fait un délit de la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité. En 1993 le président Mitterrand a instauré une Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes » de France. Deux ans plus tard, le , le président Chirac reconnaissait la responsabilité de l'État dans les persécutions anti-juives de la période 1940-1944. Jusqu'alors, le point de vue gaullien considérait que la France n'était pas responsable de ces actes, en déniant toute légitimité, légalité et représentativité au régime du maréchal Pétain, pourtant investi des pleins pouvoirs par l'Assemblée nationale, et seul reconnu jusqu'en 1944 par la communauté internationale, à l'exception des pays (notamment alliés) qui avaient reconnu la France Libre dès 1940. La responsabilité de l'État français a été également admise par les Premiers ministresLionel Jospin et Jean-Pierre Raffarin.
Le devoir de mémoire dans l'éducation morale et civique
La mise en place en 2015 par l'Éducation nationale de la « Réserve citoyenne » vise à lutter, à l'école, contre le communautarisme, l'islamophobie, le nouvel antisémitisme, l'homophobie, la misogynie et les divers autres préjugés qui clivent le devoir de mémoire en France et permettent son instrumentalisation politique ou religieuse[52]. De très nombreuses associations, fondations et structures éducatives concourent à cette lutte et à la formation des éducateurs, chercheurs et enseignants[53].
Le devoir de mémoire et sa déclinaison muséologique
En 2001, le Musée des arts africains et océaniens à Paris, devant être vidé en 2006 de la majeure partie de son contenu au profit du Musée du quai Branly, a été l'objet d'un projet scientifique de « Musée de la diversité naturelle et culturelle de France et d'Outre-Mer » qui aurait intégré la collection restante, ses dioramas, son aquarium du rez-de chaussée et une partie des collections du Musée de l'Homme[54], dont l'espace aurait pu, lui, accueillir un établissement d'envergure consacré à la richesse artistique des divers apports historiques et culturels sur le territoire actuel de la France, de la Préhistoire à nos jours, dans une perspective non pas communautariste, mais multiculturelle, montrant l'osmose des influences au fil des temps. Ce projet fut écarté au profit de celui d'une « Cité nationale de l'histoire de l'immigration » ouverte en 2007 et consacrée aux communautés ethniques récemment immigrées en France[55]. En 2011, l'application de la loi Taubira et le débat sur la réaffectation de l'hôtel de la Marine de Paris suscitèrent la proposition d'en faire un « Musée de l'esclavage » (faite dans le journal Le Monde du 19 janvier 2011 par un groupe animé par Esther Benbassa)[56]. Plusieurs autres monuments sont prévus : un musée de la traite négrière est en construction à Nantes.
Le devoir de mémoire, instrument politique
L'instrumentalisation du devoir de mémoire dans le cadre de la politique intérieure française a donné lieu à plusieurs controverses, les historiens insistant à chaque fois pour affirmer que ce n'est ni au législateur, ni à l'élu, ni aux ministres d'écrire l'histoire[57] :
en février 2005, le ministre de l'Intérieur Sarkozy a soutenu le projet de loi no 2005-158 prescrivant aux enseignants de présenter « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord » ;
en juin 2008, Nicolas Sarkozy alors président de la république a souhaité renforcer et généraliser le devoir de mémoire envers les Juifs de France à tous les Français en faisant « adopter par chaque enfant du cours élémentaire un enfant juif du même âge, mort en déportation » (cette mesure n'a toutefois été appliquée que par une infime minorité d'enseignants, et pour un temps limité, en raison des difficultés pratiques (listes, correspondance d'âges) et des polémiques qu'elle a suscité[58]).
Le devoir de mémoire se rapporte, au Rwanda, au génocide de 1994, commis dans le cadre d'une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, constitué de « Hutu » (voir Hutu Power), au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d'être essentiellement « Tutsi » (parlant la même langue et pratiquant les mêmes cultes, les « Hutu » et « Tutsi » ne sont pas des ethnies, mais des castes sociales). Dès novembre 1994, la résolution 955 du Conseil de sécurité de l'ONU crée le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour juger les principaux responsables du génocide, mais celui-ci est l'objet de multiples controverses qui brouillent le devoir de mémoire[62].
Vietnam
Au Vietnam, le devoir de mémoire concerne d'une part les victimes vietnamiennes des Français, des Japonais et des Américains, commémorées par le gouvernement actuel, et d'autre part les victimes des crimes commis par le Vietminh devenu APV, puis par les autorités de la république socialiste du Viêt Nam après sa victoire, parmi lesquelles les « Boat-people » perdus en mer, victimes commémorées par l'opposition vietnamienne en exil[63].
Dans l'ex-Yougoslavie, tout est fragmenté : le pays (divisé en sept États dont l'un, la Bosnie, divisé en deux entités) ; la langue (jadis dite « serbocroate » et aujourd'hui BMCS : bosniaque-croate-monténégrin-serbe) et le devoir de mémoire, chaque état et entité commémorant « ses » victimes, qu'il s'agisse de celles de la Seconde Guerre mondiale, de l'époque titiste ou des Guerres yougoslaves de dislocation (1991-1999), et niant qu'il ait pu être agresseur envers les populations « adverses »[64]. En revanche, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie prend en compte tous les crimes, quels qu'en soient les protagonistes[65].
Dans tous les pays victimes de ces crimes, le devoir de mémoire a été mis en place par les associations des familles des victimes, soutenues par une partie des milieux universitaires, mais se heurte à différentes difficultés :
les unes provenant de cercles qui présentent la colonisation comme un processus positif de développement et récusent les accusations de génocide et de pillage[44] ;
l'efficacité même du devoir de mémoire est souvent remise en cause, celui-ci pouvant être rendu inopérant par un ensemble de facteurs tels qu'un crise sociétale aiguë, l'usage du confusionnisme par des mouvements identitaires, le dévoiement et la réappropriation par ces derniers d'outils pourtant destinés à les combattre, une trop fréquente impunité des discours de haine pouvant conduire une normalisation de celle-ci ainsi que des biais cognitifs pouvant conduire à piétiner inconsciemment le travail du devoir de mémoire tout en s'illusionnant de le respecter. Ainsi, des personnalités telles que le journaliste Jean-Marc Proust et le blogueur Laurent Sagalovitsch se sont émues de l'adhésion de l'historien Serge Klarsfeld au Rassemblement National en soulignant le paradoxe apparent d'un ancien chasseur de nazis et de figure majeure du devoir de mémoire adhérant à un parti lui-même fondé par d'anciens SS et resté foncièrement antisémite[69],[70].
d'autres empêchements enfin, en non des moindres, sont dus aux difficultés d'accès aux archives ou aux témoins, et aussi au manque de ressources pour effectuer des recherches indépendantes là où se sont déroulés les faits.
Myriam Bienenstock (sous la direction de), Devoir de mémoire ? Les lois mémorielles et l'histoire, Paris, Éditions de l'éclat, 2014. (ISBN978-2-84162-354-9).
Jean-François Forges, Les voyages scolaires dans les camps nazis, Cahiers pédagogiques no 379, décembre 1999. disponible sur [19]
Claire Gantet, « La mémoire, objet et sujet d'histoire. Enquête sur l'historicité et sur l'écriture de l'histoire », in Francia, no 28/2, 2001, [lire en ligne].
Jean-Yves Boursier, Musées de guerre et mémoriaux. Politiques de la mémoire, Les éditions de la MSH, , 257 p. (lire en ligne)
Kornelia Kończal, obowiązek pamięci, dans: Magdalena Saryusz-Wolska, Robert Traba, in collaboration avec Joanna Kalicka (dir.): Modi Memorandi. Interdyscyplinarny leksykon kultury pamięci, Varsovie, Scholar, 2014, p. 286-288.
Filmographie
Le Tchékiste est un film d'Alexandre Rogojkine réalisé en 1992 d'après le roman éponyme de Vladimir Zazoubrine écrit en 1922 (à la gloire du régime), et évoquant les génocides commis au nom du communisme.
Et puis les touristes (Am Ende kommen Touristen) est une fiction allemande réalisée par Robert Thalheim en 2007. Ce film interroge la possibilité de l'activité touristique sur le site de Auschwitz.
Nuit noire, 17 octobre 1961 est une fiction basée sur des faits réels qui se sont déroulés le 17 octobre 1961 à Paris et autour de cette date (période de guerre d'Algérie), où des manifestants algériens (aujourd'hui le nombre exact reste indéterminé) ont été tués par les forces de l'ordre française. Les travailleurs algériens qui vivaient à Paris manifestaient contre un « couvre-feu » réservé aux musulmans algériens de France vivant à Paris.
Shoah, film constitué uniquement de témoignages de personnes ayant connu la Shoah (en tant que victimes, témoins, ou participants au génocide).
↑Colloque Quelle histoire pour quelle mémoire?, Châteauroux, 31 mars 2001, sur [1] consulté le 1-er août 2011.
↑Ainsi l'historien roumain Neagu Djuvara déclarait lors d'une conférence de l'institut Erudio, le 11 nov. 2009, au Novotel Rive droite de Paris, que si le régime politique responsable d'un génocide est considéré comme un "hiatus" dans l'histoire d'une nation, le devoir de mémoire est cathartique, car le génocide suscite alors l'horreur des jeunes générations, et les incite à prendre des moyens pour que cela ne recommence pas, tandis que si c'est la nation tout entière, passée et présente, qui est tenue pour responsable, le devoir de mémoire est générateur de nouvelles formes de xénophobie, car le jeune se trouve accusé et culpabilisé par le seul fait d'être né dans cette nation, ce qui ne l'incite pas à ressentir de l'empathie pour les victimes, et peut le pousser à adhérer aux fantasmes des bourreaux; il ajoutait que si l'on appliquait cette seconde position à la France, il faudrait considérer tous les Français même actuels comme responsables des crimes du régime Vichyste.
↑(fr) Rapport au Premier ministre du Comité pour la mémoire de l'esclavage [PDF] du 12 avril 2005 : « la très grande majorité de nos concitoyens du monde issu de l’esclavage sont convaincus que, malgré la loi du 21 mai 2001, l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions continue d’être largement ignorée, négligée, marginalisée. Ces concitoyens perçoivent cet état de fait comme un déni de leur propre existence et de leur intégration dans la République. »
↑« L’injonction à se souvenir risque d’être entendue comme une invitation adressée à la mémoire à court-circuiter le travail de l’histoire ». Cf.Paul Ricœur, La mémoire, l'histoire, l'oubli, 2000, p. 106.
↑Henri Rousso et Éric Conan inSébastien Ledoux, Le Devoir de mémoire. Une formule et son histoire, CNRS éditions, , Chapitre 10 « Les critiques du discours scientifique ».
↑Donald Niewyk et Francis Nicosia, The Columbia Guide to the Holocaust, Columbia University Press, 2000, p. 45 : « The Holocaust is commonly defined as the murder of more than 5 000 000 Jews by the Germans in World War II » : « Le mot « Holocauste » désigne communément l'assassinat de plus de 5 000 000 Juifs par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. » The Columbia Guide to the Holocaust, extraits en ligne.
Notant que le 27 janvier a été désigné par l’Organisation des Nations unies Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste,
1. Condamne sans réserve tout déni de l’Holocauste ;
2. Engage vivement tous les États membres à rejeter sans réserve tout déni de l’Holocauste en tant qu’événement historique, que ce déni soit total ou partiel, ou toute activité menée en ce sens: voir texte complet de la résolution sur le site de l'ONU [PDF].
↑Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte, 1985, (ISBN3-14-100919-8), p. 161.
↑[4], Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire, 23 octobre 2008 ; selon Stephen Wheatcroft, « The disagreements concerning the causation of the famine is not so much concerned with the individual factors that caused the famine, but with their relative importance and how they influenced the concrete situation in certain locations at certain times. Most analyses fail to appreciate the complex buildup of the crisis into the famine and the separate factors that affected the separate stages. », « Toward explaining Soviet Famine of 1931-3: political and natural factors in perspective », Food and Foodways, 2004, p. 126.
↑Jean-Jacques Marie, Les peuples déportés d'Union soviétique, Bruxelles 1995.
↑Stéphane Courtois (dir.), Du passé faisons table rase ! Histoire et mémoire du communisme en Europe, Robert Laffont 2002, (ISBN2221095006).
↑Texte du Rapport de la Commission « Vérité et réconciliation » en français : Amnistier l’Apartheid. Travaux de la Commission Vérité et Réconciliation sous la présidence de Desmond Tutu, trad. par Philippe-Joseph Salazar (dir.), Paris, Le Seuil, coll. « L’Ordre Philosophique », 2004, 352 p. (ISBN2-02-068604-X).
↑Taner Akçam : Un acte honteux : le génocide arménien et la question de la responsabilité turque, Denoël (collection « Médiations ») 2008, (ISBN978-2207259634).
↑Source : Bundesministerium für soziale Sicherheit, Generationen und Konsumentenschutz (BMSG): Ministère fédéral pour la sécurité sociale, les générations et le droit de la consommation sur Informationen auf der Webseite consulté le 1-er août 2011.
↑Benjamin Whitaker, On the Question of the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide. Sub-Commission on Prevention of Discrimination and Protection of Minorities, 1985 réédité en 1986, UN Document E/CN.4/Sub.2/1985/6.
↑Qui sera renvoyée à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, selon l'annonce qui a été mise en ligne le à 17 h sur le site de l'Assemblée nationale
↑Proposition AMAAO-MNHN, Michel Hignette, Eva Moreno et Michel Van Praët, Banque de données « Géocorès » et Département de Recherche « Milieux et peuplements aquatiques », 2001.
↑En 2012 cet établissement fut ré-aménagé, renommé et re-inauguré sous la dénomination de « Musée de l’histoire de l’immigration » : [www.histoire-immigration.fr/]
« Autant le devoir de mémoire est nécessaire, autant son abus est contre-productif. Je pense qu'il s'agit ici d'un abus de mémoire, puisque c'est donner à l'émotion la première place quand le but de l'école n'est pas émotionnel ni compassionnel, encore moins mortifère. (…) Il y a un risque d'escalade, d'une surenchère, d'une concurrence des mémoires. Celles-ci pourraient bientôt provoquer, dans le monde des banlieues, la revendication d'une adoption des victimes d'Israël en Palestine. Et puis il y a les Tsiganes, il y a les Arméniens, et puis il y a surtout les Noirs… (…) Au lieu d'unifier, j'ai peur que cette initiative ne divise selon des clivages communautaires et confessionnels. »
↑Le 29 septembre 1972, le premier ministre japonais Kakuei Tanaka avait déclaré que la patrie japonaise est intensément consciente du grave dommage que le Japon a causé par le passé au peuple chinois par la guerre et se le reproche vivement (sur (en) Joint Communiqué of the Government of Japan and the Government of the People's Republic of China) et les associations pacifistes demandent que le premier ministre japonais et/ou l’empereur se livre à la « dogeza », au cours de laquelle une personne s’agenouille et incline sa tête vers le sol – une façon très formelle de présenter ses excuses (dans Laurie A. Freeman : Japan's Press Clubs as Information Cartels, Japan Policy Research Institute, avril 1996, sur [17].
↑* (en) Hiroshima Memorial Peace Museum, Hiroshima, Japon. Collection de vestiges et d'objets personnels. Pour une visite virtuelle, cliquez sur English Web Site à droite en haut puis la page suivante sur Main Building.
↑Le musée Yūshūkan Yūshūkan(遊就館?) présente des objets historiques et des panneaux explicatifs retraçant l'histoire militaire du Japon du point de vue nationaliste et révisionniste : l'impérialisme japonais est présenté comme une libération des peuples asiatiques, les escadrons Tokkōtai y sont glorifiés, les crimes de guerre n'y sont pas évoqués, et le massacre de Nankin est nié : « Le Japon a établi une zone de sécurité pour les civils chinois et fait des efforts particuliers pour protéger les sites historiques et culturels. Au sein de la cité, les résidents purent à nouveau vivre en paix »: voir (en) Black museum of Japan's war crimes, Sunday Times, www.timesonline.co.uk.
↑* (en) Bruce M. Lockhart et William J. Duiker, Historical Dictionary of Vietnam, Scarecrow Press, Lanham Md, 2006 (3e éd.), 488 p. (ISBN978-0-8108-5053-8)
Philippe Langlet et Thanh Tâm Quach, Introduction à l'histoire du Viêt Nam contemporain de la réunification au néocommunisme, Les Indes savantes, Paris, 2001.
↑Jean-Arnaud Dérenset et Catherine Samary : Les conflits yougoslaves de A à Z, Éd. de l'Atelier, 2000 (ISBN2-7082-3532-X).
Betty HenryInformasi pribadiKewarganegaraan Amerika Serikat OlahragaKlubSouth Bend Rekam medali Mewakili Amerika Serikat Kejuaraan Tenis Meja Dunia 1938 Women's Singles Betty Henry adalah mantan pemain tenis meja profrsional asal Amerika Serikat.[1] Ia meraih medali perunggu saat 1938 World Table Tennis Championships pada kategori tunggal putri.[2][3] Lihat juga Daftar peraih medali Kejuaraan Dunia Tenis Meja Referensi ^ Profile. Table Tennis Guide. ^ ...
Tepi pantai Étang de Vaccarès Untuk kegunaan lain, lihat Camargue (disambiguasi). Koordinat: 43°32′N 04°30′E / 43.533°N 4.500°E / 43.533; 4.500 Camargue (Occitan: Camarga dalam bentuk klasik atau Camargo dalam bentuk Mistralia) terletak di selatan Arles, Prancis, antara Laut Mediterania dan dua bagian delta Sungai Rhône. Bagian timur disebut Grand Rhône; bagian barat disebut Petit Rhône. Secara administratif terletak di département Bouches-du-Rhône, dina...
Trans Bandar Lampung adalah sistem bus raya terpadu yang mulai beroperasi pada tanggal 01 April 2019 di Kota Bandar Lampung, Lampung. Layanan Bus Rapid Transit ini diciptakan untuk memudahkan mobilitas warga Bandar Lampung agar mau menggunakan transportasi publik.[1] Trans Bandar LampungDidirikan01 April 2019Wilayah layanan Kota Bandar LampungJenis layananbus raya terpaduRute4 koridorJumlah perhentianhalte dalam tahap pembangunanOperator Dinas Perhubungan Kota Bandar Lampung Tarif yan...
DIII-DA worker inside the DIII-D vesselDevice typeTokamakLocationSan Diego, California, USAffiliationGeneral AtomicsTechnical specificationsMajor radius1.67 m (5 ft 6 in)Minor radius0.67 m (2 ft 2 in)Magnetic field2.2 T (22,000 G) (toroidal)Heating power23 MWPlasma currentup to 2.0 MAHistoryYear(s) of operation1986–presentPreceded byDoublet III DIII-D is a tokamak that has been operated since the late 1980s by General Atomics (GA) in San Die...
SMP Negeri 1 PadalarangInformasiJenisNegeriAkreditasiAKepala SekolahSuhartono, S.Pd.I., M.M.Jumlah kelas9 kelas setiap tingkat (A-I)Rentang kelasVII-IXKurikulumKurikulum Tingkat Satuan PendidikanStatusNegeriAlamatLokasiJl. Kertajaya no.15 Padalarang, Bandung Barat, Jawa Barat, IndonesiaMoto SMP Negeri 1 Padalarang, merupakan salah satu Sekolah Menengah Pertama yang ada di Desa Kertajaya, Kecamatan Padalarang, Kabupaten Bandung Barat, Provinsi Jawa Barat, Indonesia. Sama dengan SMP p...
Cet article est une ébauche concernant l’art. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants. Cet article présente l'histoire de l'orfèvrerie en France. Sa limitation géographique est le territoire français actuel. Préambule L'histoire de l'orfèvrerie en France peut présenter des manques et des ellipses, faute que certaines pièces soient parvenues jusqu'aux époques des premières études. Comme le pr...
Dutch politician (born 1983) Ismail El Abassi (born 27 February 1983 in Utrecht) is a Dutch politician from the DENK party. Political career In the 2023 Dutch general election he was elected to the Dutch House of Representatives.[1] In a debate, El Abassi called for a ban on the burning of religious books, stressing a rise in antisemitic and Islamophobic incidents and the importance for individuals to practice their religion safely. Minister of Justice and Security Dilan Yeşilgöz re...
Town square in Hilo, Hawaii Kalākaua ParkKalakaua Park, with the view of the Federal Building and U.S. Post Office (ZIP 96721) across Waianuenue Ave.Nearest cityHilo, HawaiiCoordinates19°43′31″N 155°05′19″W / 19.72528°N 155.08861°W / 19.72528; -155.08861Created1934 Kalākaua Park is the central town square of the city of Hilo, Hawaii. It is surrounded by historic buildings and includes a war memorial. History The sundial donated by King Kalakaua The a...
Admir Mehmedi Mehmedi bermain untuk Antalyaspor pada tahun 2022Informasi pribadiNama lengkap Admir Mehmedi[1]Tanggal lahir 16 Maret 1991 (umur 33)Tempat lahir Gostivar, Republik MakedoniaTinggi 1,82 m (5 ft 11+1⁄2 in)Posisi bermain PenyerangInformasi klubKlub saat ini Bayer LeverkusenNomor 14Karier junior1999–2000 AC Bellinzona2000–2006 FC Winterthur2006–2008 FC ZürichKarier senior*Tahun Tim Tampil (Gol)2008–2012 FC Zürich 84 (19)2012–2014 Dynamo...
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Systematic study of people and cultures Not to be confused with Ethnology. For the academic periodical, see Ethnography (journal). This article has multiple issues. Please help improve it or discuss these issues on the talk page. (Learn how and when to remove these template messages) This article is written like a research paper or scientific journal. Please help improve the article by rewriting it in encyclopedic style and simplify overly technical phrases. (February 2020) (Learn how and whe...
Juan SamudioNazionalità Paraguay Altezza179 cm Peso79 kg Calcio RuoloAttaccante Termine carriera2012 CarrieraGiovanili 19??-1996 Libertad Squadre di club1 1996-1998 Libertad27 (7)1999 Guaraní4 (0)2000-2006 Libertad142 (81)2007 Querétaro7 (0)2007 Guaraní19 (5)2008-2009 Libertad22 (8)2009-2010 Barcelona SC52 (19)2011 Sp. Luqueño5 (0)2012 Libertad1 (0) Nazionale 1997 Paraguay U-203 (1)2002-2005 Paraguay10 (1) 1 I due numeri indicano le ...
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Chinese military officer Tao YongPersonal detailsPolitical party Chinese Communist PartySpouseZhu LanMilitary serviceBranch/service People's Liberation Army Navy Tao Yong (Chinese: 陶勇; 21 January 1913 - 21 January 1967) was a Chinese military leader. He served as Deputy Commander of the People's Liberation Army Navy (PLAN) and Lieutenant General of the People's Liberation Army. Early life Tao Yong, originally Zhang Daoyong (Chinese: 张道庸), was born into a peasant family ...