Les empires coloniaux sont des ensembles de territoires que des États, disposant d'importantes forces militaires terrestres et navales, se sont appropriés au cours d'un processus qui a fini par embrasser la quasi-totalité du globe.
La notion d'empire territorial en est le soubassement, elle remonte aux premières grandes civilisations de l'Histoire. L'autre notion importante est le colonialisme, mais plus précisément encore, la volonté pour un État de transformer un autre peuple, ses terres et ses richesses, en une partie intégrante de son territoire. Du temps de l'Empire romain, on parlait de colonie romaine.
Les dates correspondent au début de la domination coloniale dans l'ensemble ou une partie du territoire, et au départ définitif de la puissance impériale.
L'Antarctique n'a pas été colonisé, et si plus de 25 pays y ont des bases scientifiques, seuls 7 d'entre eux y revendiquent des territoires (Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, France, Norvège, Argentine et Chili) mais ces revendications sont gelées par le Traité sur l'Antarctique. Ces pays ont des divisions administratives en Antarctique et dans les îles de l'océan Austral. Pour la France, ces divisions sont :
Jusqu'au XVIIIe siècle, le Duché de Courlande, vassal de la Pologne-Lituanie catholique, est un petit état protestant et aristocratique (200 000 habitants, en majorité Lettons, pour 27 226 km2) dominé par de grands propriétaires Allemands, descendant des chevaliers teutoniques et ayant une longue tradition de guerriers et de navigateurs (plusieurs d'entre eux, comme Bellinghausen, Krusenstern ou Kotzebue, voyageront, au service des tsars russes, jusqu'en Antarctique et dans le Pacifique). Cette tradition leur permet de mener des expéditions navales et de fonder des comptoirs au loin, en Afrique et en Amérique, mais ces tentatives seront éphémères, la Courlande étant annexée par l'Empire russe en 1795.
Aux tournants des XVIIe et XVIIIe siècles, le Brandebourg (et son successeur le royaume de Prusse) a possédé quelques comptoirs en Afrique, connus sous le nom de Côte-de-l'Or prussienne. Cependant, mal défendus et fréquemment occupés par les Hollandais, ils ont tous été abandonnés en 1721. Il s'agissait des implantations suivantes :
Les historiens des pays non-russes annexés, du XVIIIe siècle au XXe siècle, par l'Empire russe ou par l'URSS, et où se sont déroulés des processus de russification des autochtones et de colonisation démographique russe, ont tendance à considérer qu'il s'agissait d'un empire colonial, mais la question est débattue car d'autres historiens notamment russes considèrent qu'il s'agit simplement de l'expansion de leur pays en constante connexion territoriale, tandis que les historiens favorables à l'URSS, même s'ils reconnaissent une prééminence de la Russie, décrivent cette Union comme une fédérationcommuniste dont les membres auraient été, du moins initialement et en théorie, égaux.
On retrouve pour l'Empire ottoman le même débat que pour les empires autrichien, russe ou chinois. Du XIVe siècle au XVIIIe siècle, la « Sublime Porte » n'a cessé d'étendre ses possessions et a procédé à une colonisation turque et à une islamisation des populations soumises : les historiens des pays chrétiens conquis, grecs et arméniens au premier chef, ont tendance à considérer qu'il s'agissait d'un empire colonial tandis que de nombreux autres historiens notamment turcs considèrent qu'il s'agit simplement de l'expansion du Sultanat ottoman en constante connexion territoriale, suivie d'un reflux jusqu'à son abolition par la république turque en 1922.
Siégeant à la Sublime Porte de Constantinople, le Sultan ottoman gouvernait l'Empire proprement dit sur les plans politique, mais aussi religieux (en tant que commandeur des croyants musulmans). Il avait en outre des vassaux personnels, soit musulmans (Khanat de Crimée) soit chrétiens (en Géorgie, Moldavie, Valachie, Transylvanie et à Dubrovnik), qui lui versaient un tribut, mais qu'il ne gouvernait pas et qui ne faisaient pas partie de l'Empire ottoman comme le montrent par amalgame beaucoup de cartes historiques occidentales. En outre, fréquemment dans l'histoire de l'Empire, le Khédive d'Égypte et divers pachas (comme Ali de Yanina) et deys ou beys (par exemple en Tunisie et Algérie) menèrent une politique propre, indépendante de celle du Sultan et parfois même hostile.
Au début du XIXe siècle, l'Oman était devenu le centre d'un véritable empire qui s'étendait du Baloutchistan au nord du Mozambique. Le sultanat fut ensuite placé de fait sous protectorat britannique de 1891 à 1971, tout en conservant nominalement son indépendance.
Le port de Gwadar (acheté par le Pakistan en 1958).
Le Zanzibar qui devint un sultanat indépendant le 6 avril 1861 par séparation avec le sultanat d'Oman et passé sous influence britannique en 1890 pour former le protectorat de Zanzibar. Il contrôlait aussi l'île de Pemba et les côtes tanzaniennes, kényanes et sud-somaliennes au plus fort de son extension territoriale. Les Arabo-Swahilis n'étaient cependant pas des colons omanais, mais des populations autochtones islamisées et en partie arabisées.
Autres empires coloniaux
Chine impériale
Pour l'Empire chinois aussi, le même débat que pour les empires autrichien, russe ou turc divise les historiens entre ceux, en majorité non-chinois, qui le considèrent comme un empire colonial en raison de la colonisation démographique des « territoires soumis » par des Chinois han, et les historiens chinois qui considèrent qu'il s'agit simplement de l'expansion territoriale et démographique de la Chine en constante connexion avec le noyau initial ; quant à l'implantation des chinois outre-mer (majoritaires à Formose et Singapour), elle est considérée comme issue d'une diaspora ayant prospéré.
Guantanamo (sur l'île de Cuba depuis 1903) ainsi que l'île de la Navasse qui lui est rattachée (malgré de nombreuses revendications de la part d'états voisins).