Au début du XIXe siècle la Franche-Comté était principalement rurale. Le département le plus peuplé était le Jura avec 290 300 habitants suivi de la Haute-Saône avec 284 400 habitants, du Doubs avec 230 250 habitants et enfin du futur Territoire de Belfort avec 37 750 habitants.
En presque deux siècles, entre 1801 et 1999 la population franc-comtoise a augmenté de 274 400 habitants, soit un accroissement de 32 % seulement alors que la population française progressait de 82 % pendant ce même intervalle. Les équilibres démographiques au sein de la région ont été bouleversés.
Globalement d'une phase de croissance avant 1851 on passe à une phase de déclin démographique jusqu'en 1946, qui constitue le point bas. Après le baby-boom qui s'observe jusqu'en 1975 la population croît de façon modérée jusque dans les années 1990. La progression est plus marquée depuis 1999 mais reste toutefois très inférieure à la progression moyenne nationale.
Jusqu'en 1851 la croissance de la population est à peu près identique dans les quatre départements bien qu'un épisode de famine marque la Haute-Saône en 1817. Vers le milieu du XIXe siècle la crise économique et agricole entame le déclin démographique et une phase d'émigration pour les Francs-Comtois. La métallurgie franc-comtoise rate le passage au coke. Une grave épidémie de choléra traverse la région en 1853-1854. C'est en réaction qu'un effort sera fait à partir de cette époque sur les équipements publics en fontaines et lavoirs. La guerre de 1870 provoque une nouvelle chute de la population suivie d'une courte embellie.
Dès la fin du XIXe siècle, la population recommence à baisser et les évolutions sont très différentes dans les quatre départements comtois. Le Territoire de Belfort se renforce avec une forte immigration d'Alsaciens à la suite du passage de l'Alsace et de la Lorraine sous le contrôle de l'Allemagne. Le développement industriel conditionnera ensuite la croissance démographique. Les départements les plus ruraux comme la Haute-Saône et le Jura perdent des habitants, Le Doubs maintient sa population. La croissance démographique reprend à partir de 1946 et profite essentiellement aux zones urbaines du Doubs et du Territoire de Belfort.
Sur la période de 1990 à 1999, le déficit migratoire comme l'excédent naturel réduit par rapport aux années 1980.
La période récente montre un accroissement de la croissance démographique en Franche-Comté 0,37 % par an entre 1999 et 2006 mais qui est encore loin de la croissance moyenne de la population observée en France métropolitaine 0,64 % par an sur cette même période.
Le premier pôle démographique de Franche-Comté est sa partie nord-est, celle de l'aire urbaine Belfort - Montbéliard - Héricourt - Delle qui compte plus de 307 000 habitants. Le second pôle urbain est celui de Besançon au centre de la Franche-Comté et capitale régionale. Son bassin démographique compte 250 000 habitants.
Arrivent en troisième position des bassins démographiques de taille équivalente, il s'agit de Dole, Vesoul, Lons-le-Saunier et Pontarlier (entre 65 000 et 30 000 habitants).
Il existe encore d'autres bassins, mais ceux-ci sont trop petits pour être cités en tant que grands bassins démographiques.
En 2007, la Franche-Comté comptait 75 350 immigrés[6] dont 43 % étaient français par acquisition. 5,9 % de la population franc-comtoise est immigrée contre 7,4 % au niveau national ce qui, en dépit de son statut de région frontalière, en fait une région d'immigration moyenne. Bien que la part des immigrés soit stable depuis 1975 dans la métropole, elle a diminué de 1,4 point dans la région. Bien que le Territoire de Belfort soit le moins peuplé, il reste néanmoins le seul où la moyenne d'immigrés est comparable à celle de la France. Les immigrés sont surtout présents dans les grandes villes telles Besançon, Saint-Claude, Belfort et Montbéliard.
Les 5 pays d'origine les plus représentés sont le Maroc (15,7 %), l'Algérie (14,1 %), le Portugal (13,9 %), l'Italie (12 %) et la Turquie (10,6 %). Ils représentent à eux seuls près des 2/3 des immigrés franc-comtois. On décèle aussi une importante proportion d'immigrés originaires de l'ex-Yougoslavie : 4,8 % alors qu'ils ne sont que 1,7 % au niveau national.
Les premières vagues d'immigration, début du XXe siècle, sont d'origine européenne : les Italiens seraient les premiers à arriver dans la région dès les années 1920, puis arrivent les Polonais (notamment dans le bassin minier de Ronchamp). Les Portugais sont arrivés plus tardivement, dès la fin des années 1950 seulement, mais leur nombre augmente nettement jusqu'aux années 1970. Les Maghrébins sont arrivés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, groupe composé quasiment que d'Algériens ; les Marocains n'arrivent qu'en petit nombre, et cela jusqu'en 1969. Cette année-la on enregistre en effet plus d'arrivées marocaines que d'algériennes. L'immigration maghrébine n'a ensuite cessé de diminuer. Les Turcs ont maintenu leurs arrivées soutenues des années 1970 jusqu'au début des années 1980.
Entre 1975 et 1999, la population immigrée a diminué de 14 % alors que la population franc-comtoise progressait de 5,7 %. Ainsi, le nombre d'immigrés est de 5,9 %, alors qu'il était de 7,3 % avant.
Références
↑ Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes l'année à la population totale moyenne de l'année.
↑ Le taux de mortalité est le rapport du nombre de décès, au cours d'une année, à la population moyenne de l'année.
↑Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
↑L'espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d'une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l'année considérée. C'est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l'année considérée.