Le cytochrome a3 et le centre CuB forment un centre binucléaire qui est le site de réduction de l'oxygène O2 en H2O[3]. À l'état le plus oxydé, les cations métalliques Fe3+ et Cu2+ de ce centre binucléaire sont distants de 4,5 Å; et sont coordonnés à un anionhydroxyde HO−.
Deux ferrocytochromes c réduits par le complexe III (coenzyme Q-cytochrome c réductase) à l'étape précédente de la chaîne respiratoire, se lient à proximité du centre binucléaire CuA, auquel ils cèdent leur électron. CuA cède à son tour ces électrons au cytochrome a, qui les transfère au centre binucléaire a3-CuB. Les cations métalliques de ce dernier sont réduits à l'état Fe2+ et Cu+, tandis que l'anion hydroxyde est protoné pour donner une molécule d'eau, qui est éliminée. Le site vacant entre les deux ions métalliques est occupé par une molécule d'oxygène, qui est rapidement réduite en acceptant d'une part deux électrons du Fe2+ pour former un dérivé oxo Fe4+=O, d'autre part deux électrons issus pour l'un du Cu+ et pour l'autre de l'hydroxyle ionisé –O− du résidu de Tyr-244 converti en radical tyrosyle –O•, pour former, après protionation, un anion hydroxyde HO− lié au centre CuB.
Un troisième ferrocytochrome c cède son électron au centre binucléaire a3-CuB, lequel permet de réduire le radical –O• terminal du résidu tyrosyle en groupe –O− susceptible de redonner un hydroxyle –OH par protonation, tandis qu'un autre proton est donné à l'hydroxyde HO− lié au centre CuB pour former une seconde molécule d'eau H2O, qui est libérée. Un quatrième ferrocytochrome c cède alors son électron au centre CuA, ce qui a pour effet de dissocier le complexe Fe4+=O en Fe3+ et en anion hydroxyde HO− lié au centre CuB oxydé à l'état Cu2+, rétablissant l'état initial.
Les études par cristallographie aux rayons X ont mis en évidence une modification post-traductionnelle inhabituelle liant l'atome de carbone C6 du résidu de Tyr-244 à l'atome d'azote ε de la chaîne latérale du résidu d'His-240 (selon la numérotation des résidus de l'enzyme bovine). Cette modification post-traductionnelle joue un rôle déterminant dans la capacité du centre binucléaire a3-CuB de recevoir quatre électrons afin de pouvoir réduire une molécule d'oxygène O2 en deux molécules d'eau H2O. On[Qui ?] avait d'abord[Quand ?] pensé que la formation d'eau passait par la formation de peroxyde d'hydrogène, ce qui était susceptible de produire des anionssuperoxyde O2•−, mais il s'est avéré plus probable que le mécanisme consiste en un transfert direct de quatre électrons à une molécule d'oxygène avec rupture de la liaison O–O, ce qui éviterait la formation d'ions superoxyde.
↑(en) Tomitake Tsukihara, Hiroshi Aoyama, Eiki Yamashita, Takashi Tomizaki, Hiroshi Yamaguchi, Kyoko Shinzawa-Itoh, Ryosuke Nakashima, Rieko Yaono et Shinya Yoshikawa, « The Whole Structure of the 13-Subunit Oxidized Cytochrome c Oxidase at 2.8 Å », Science, vol. 272, no 5265, , p. 1136-1144 (PMID8638158, DOI10.1126/science.272.5265.1136, Bibcode1996Sci...272.1136T, lire en ligne)
↑(en) Kazumasa Muramoto, Kunio Hirata, Kyoko Shinzawa-Itoh, Shinji Yoko-o, Eiki Yamashita, Hiroshi Aoyama, Tomitake Tsukihara et Shinya Yoshikawa, « A histidine residue acting as a controlling site for dioxygen reduction and proton pumping by cytochrome c oxidase », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 104, no 19, , p. 7881-7886 (PMCID1876541, DOI10.1073/pnas.0610031104, JSTOR25427587, Bibcode2007PNAS..104.7881M, lire en ligne)
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↑(en) Eduardo Balsa, Ricardo Marco, Ester Perales-Clemente, Radek Szklarczyk, Enrique Calvo, Manuel O. Landázuri et José Antonio Enríquez, « NDUFA4 Is a Subunit of Complex IV of the Mammalian Electron Transport Chain », Cell Metabolism, vol. 16, no 3, , p. 378-386 (PMID22902835, DOI10.1016/j.cmet.2012.07.015, lire en ligne)
↑(en) T. Tsukihara, H. Aoyama, E. Yamashita, T. Tomizaki, H. Yamaguchi, K. Shinzawa-Itoh, R. Nakashima, R. Yaono et S. Yoshikawa, « Structures of metal sites of oxidized bovine heart cytochrome c oxidase at 2.8 Å », Science, vol. 269, no 5227, , p. 1069-1074 (PMID7652554, PMCID1995Sci...269.1069T, DOI10.1126/science.7652554, lire en ligne)
↑(en) Jose-Ramon Alonso, Francesc Cardellach, Sònia López, Jordi Casademont et Òscar Miró, « Carbon Monoxide Specifically Inhibits Cytochrome C Oxidase of Human Mitochondrial Respiratory Chain », Pharmacology & Toxicology, vol. 93, no 3, , p. 142-146 (PMID12969439, DOI10.1034/j.1600-0773.2003.930306.x, lire en ligne)