Ce médicament fait partie de ce qu'on appelle les « tranquillisants majeurs ». Son usage doit être strictement respecté afin de ne pas créer d’effets néfastes.
Classe chimique
La cyamémazine est un dérivé de la phénothiazine, à chaine aliphatique[10] et fait partie de la première génération de neuroleptiques mais, à faible dose, possède des actions et une retranscription clinique semblables à celles des antipsychotiques de seconde génération[11],[12]. Elle peut être classée comme un neuroleptique sédatif, en opposition aux neuroleptiques incisifs.
La N-desméthyl-cyamémazine possède une affinité similaire aux récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A et une affinité aux récepteurs dopaminergiques D2 huit fois inférieure à celles de la cyamémazine[17].
La cyamémazine sulfoxide possède une forte affinité pour les récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A et pour les récepteurs histaminiques H1 et une affinité réduite pour les récepteurs dopaminergiques D2 et sérotoninergiques 5-HT2C[18].
Son métabolisme est principalement hépatique : les cytochromes CYP1A2, CYP2C8, CYP2C19 et CYP3A4 entrainent la formation de la N-desméthyl-cyamémazine et les cytochromes CYP1A2 et CYP2C9 celle de la cyamémazine sulfoxide, les deux principaux métabolites actifs[20].
de courte durée de l'anxiété chez l'adulte en cas d'échec des thérapeutiques habituelles ;
de courte durée (4 à 6 semaines) de certaines formes sévères d'épisode dépressif majeur en association avec un antidépresseur. On parle alors de stratégie de potentialisation de l'antidépresseur[23] ;
La posologie usuelle se situe entre 50 et 300 mg en au moins deux prises quotidiennes. Cette dose peut être exceptionnellement portée à 600 mg par jour[27].
Cependant, des dosages plus faibles peuvent être prescrits en tant qu'anxiolytique, ou d'hypnotique.
Dans le cas de la chimiothérapie anxiolytique, en cas d'échec des thérapies habituelles, la dose préconisée est de 25 à 100 mg par jour[19].
En pédiatrie, la posologie recommandée pour les troubles du comportement avec agitation et agressivité chez les enfants et adolescents de 6 à 15 ans est de 1 à 4 mg·kg-1·jour-1. La forme galénique en solution buvable est naturellement la plus adaptée pour cette population[28].
Effets secondaires
Parmi les effets indésirables rapportés, on peut citer :
Elle est connue pour pouvoir allonger l'intervalle QT à l'électrocardiogramme de façon dose-dépendante, ceci pouvant favoriser les troubles du rythme cardiaque[8]. Il s'agit donc d'une molécule torsadogène. Elle est ainsi déconseillée en association avec d'autres molécules allongeant l'intervalle QT[10] et elle est contre-indiquée avec les molécules les plus torsadogènes[note 1].
La cyamémazine, commercialisée sous le nom de Tercian en France, est disponible sous forme de :
boite de 25 comprimés dosés à 100 mg de cyamémazine ;
boite de 30 comprimés dosés à 25 mg de cyamémazine ;
boite de solution injectable (pour injection intra-musculaire) contenant 5 ampoules dosées à 50 mg·5·ml-1 de cyamémazine ;
boite de solution buvable en gouttes dosée à 40 mg·ml-1 de cyamémazine avec un flacon de 30 ml et une seringue doseuse graduée de 5 en 5 gouttes[8]; 1 goutte = 1 mg de cyamémazine ; Après ouverture du flacon de la solution buvable, la durée de conservation est de 1 mois[24].
↑S. Le Marie, J. Cholet, M. Fron et M. Grall-Bronnec, « Existe-t-il un pouvoir addictogène de la cyamemazine ? Réflexions autour de cas cliniques », French Journal of Psychiatry, numéro Zero : Congrés Français de Psychiatrie 10e édition – Résumés des communications, vol. 1, , S132–S133 (ISSN2590-2415, DOI10.1016/S2590-2415(19)30354-X, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bPhilippe Nuss, Pierre-Michel Llorca, Christophe Lançon et Ricardo Garay, « Activité anxiolytique de la cyamémazine : rôle des récepteurs sérotoninergiques », L'information psychiatrique, vol. 83, no 7, , p. 595–601 (ISSN0020-0204, DOI10.1684/ipe.2007.0219, lire en ligne, consulté le )
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↑« Phénothiazines », sur pharmacomedicale.org (consulté le ).
↑David Gourion, « Synthèse des stratégies de potentialisation de l’antidépresseur chez les patients déprimés résistants (à l’exclusion des APA et du lithium) », dans Dépressions Difficiles, Dépressions Résistantes, Elsevier, , 47–59 p. (ISBN978-2-294-73727-5, DOI10.1016/b978-2-294-73727-5.00006-4, lire en ligne)