Condé-sur-Noireau est en Bocage normand, aux confins de la Suisse normande et des Bocages flérien et virois. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie la place pour sa plus grande partie dans l'unité de la Suisse normande qu'il caractérise par « un relief particulièrement vigoureux » aux paysages « parmi les plus emblématiques de l’image touristique de la région »[1]. Le sud-ouest du territoire est classé dans l'unité du bassin de Vire.
L'agglomération se situe à 12 km au nord de Flers, à 26 km à l'est de Vire, à 30 km à l'ouest de Falaise et à 46 km au sud de Caen[2].
Condé-sur-Noireau se trouve dans le bassin de l'Orne, par son affluent le Noireau qui délimite le territoire puis le traverse au sud-est. Son affluent, la Druance, arrivant par le nord-ouest, traverse l'agglomération avant de confluer. Elle y reçoit les eaux de l'Odon (homonyme de l'affluent direct de l'Orne) provenant du sud-ouest.
Le point culminant (173 m) se situe au nord-est, au lieu-dit la Justice, en surplomb de la chapelle Saint-Jacques. Le point le plus bas (72 m) correspond à la sortie du Noireau du territoire, à l'est.
En dehors de la partie urbaine, les principaux lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire, le Poncel, le Perreux, Bouilly (au nord), la Justice, Plaisance, Vaux, les Folies (à l'est), la Manigance, la Conterie, Belle Étoile, Brévaux, la Gestrie, l'Abbaye(au sud), la Milonnière, le Busq, la Rougetière, la Cirouetière, la Rougetière, la Louvetière, la Calaisière, l'Aumondière, la Poissonnière, la Blonnière, la Mérousière, les Folies (deux lieux-dits homonymes), la Belloyère (à l'ouest), la Mottinière, le Bas Mesnil, le Haut Mesnil et le Mesnil[4].
Le nom de la localité est attesté au Moyen Âge sous les formes latinisées Condatensem, Condetensem vicum vers 1020, puis Condati 1106 - 1135, Conde en 1236[6].
Condé représente l'évolution phonétique régulière du gallo-romancondāte en langue d'oïl. Ce type toponymique est issu du gauloiscondate « confluence, réunion ». On le rencontre dans de nombreux noms de communes, dont le déterminant complémentaire est souvent le nom du cours d'eau principal. Il en est ainsi de Condé-sur-Huisne, Condé-sur-Iton, Condé-sur-Sarthe, Condé-sur-Vire, auxquels on peut ajouter Condé-sur-Laizon devenu après fusion Condé-sur-Ifs. Pour Condé-sur-Seulles et Condé-sur-Risle, la rivière ne reçoit pas mais se sépare momentanément en deux cours d'eau[7]. Condé-sur-Noireau doit donc son nom à la confluence de la Druance et du Noireau.
Condé fut l'une des premières villes majoritairement réformée. Au XVIe siècle, les protestants y tinrent plusieurs assemblées. En 1674, ils y tinrent un synode provincial.
Le Noireau et la Druance ont favorisé les activités de Condé. La ville comptait avant le XVIIIe siècle deux importants moulins à farine sur le Noireau, le moulin de Saint-Martin en amont et le moulin Biot en aval, et un autre sur la Druance, le moulin de la Bataille. Il y avait également des moulins à tan et des moulins à foulon[9].
Dès le XVIIIe siècle, Condé est l’une des cités les plus actives du département. La fabrication de la toile, des draps et du lin fait vivre environ 7 000 ouvriers[10]. La coutellerie est également réputée.
Elle obtient en 1868, pour accompagner ce développement, la création du chemin de fer de la Suisse normande partant de Flers et rejoignant Caen en 1874. Entre-temps, l'activité condéenne aura cependant subi ses premières difficultés : le blocus naval lors de la guerre de Sécession rompt une grande partie de l'approvisionnement en coton et seule une filature reste en activité en 1863. Il y a 650 chômeurs, les actifs voyant leurs horaires très restreints[11].
Avec la Seconde Guerre mondiale, Condé connaît ses heures les plus tragiques. La ville est détruite à 95 % par les bombardements qui feront au total 252 victimes. La reconstruction de la ville s’achève en 1963 avec l’inauguration de l’hôtel de ville. Condé-sur-Noireau devient alors la « filleule de guerre » de la ville de Vincennes (Val-de-Marne), qui aide à sa reconstruction.
2e tour (59,10 % de votants) : Union de la droite (Hervé Morin) 38,88 %, Union de la gauche (Nicolas Mayer-Rossignol) 31,93 %, FN (Nicolas Bay) 29,20 %.
Le conseil municipal était composé de vingt-neuf membres dont le maire et huit adjoints[26]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Condé-en-Normandie le jusqu'en 2020 et Pascal Allizard devient maire délégué. Afin d'alléger un cumul des mandats, il démissionne de ce poste en février 2016[27] et est remplacé par Nelly Leduc le 7 mars[28].
Démographie
En 2021, la commune comptait 4 297 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2006, 2011, 2016, etc. pour Condé-sur-Noireau[29]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 1].,[Note 2]
Condé-sur-Noireau a compté jusqu'à 7 350 habitants en 1876.
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (32,5 %) est en effet supérieur au taux national (23,2 %) et au taux départemental (23,9 %).
À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (53,15 %) est supérieur au taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2011, la suivante :
46,85 % d’hommes (0 à 19 ans = 26,0 %, 20 à 64 ans = 52,9 %, plus de 64 ans = 21,1 %) ;
53,15 % de femmes (0 à 19 ans = 20,5 %, 20 à 64 ans = 49,8 %, plus de 64 ans = 29,6 %).
Pyramide des âges à Condé-sur-Noireau en 2011 en pourcentage[31]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ans ou +
1,9
10,4
75 à 89 ans
16,7
16,6
60 à 74 ans
17,8
19,1
45 à 59 ans
18,5
17,1
30 à 44 ans
15,2
19,5
15 à 29 ans
14,6
16,4
0 à 14 ans
15,2
Pyramide des âges du département du Calvados en 2011 en pourcentage[32]
Statue de Jules Dumont d'Urville, située sur le rond-point à l'intersection de la rue du 6-Juin et de la rue Dumont-d'Urville. L'originale en bronze de Dominique Molknecht est inaugurée le par Philippe François Lasnon de La Renaudière. Elle représente Dumont d'Urville debout, en uniforme, épée au côté gauche, appuyé de sa main droite sur une pile de livres, plume à la main, la main gauche ramenée sur la poitrine et tenant un rouleau. Quatre bas-reliefs en bronze ornent chacun des côtés du piédestal. L'un représente Dumont d'Urville découvrant la terre Adélie. Le deuxième le représente assis, accompagné de géomètres debout derrière lui, discutant avec des indigènes. Le troisième le représente découvrant la Vénus de Milo. Le quatrième représente la catastrophe ferroviaire de Meudon dans laquelle il est mort brûlé. La statue était entourée d'une grille. Elle était située au no 3 rue Dumont-d'Urville. Le , sous le régime de Vichy, la statue est déboulonnée et fondue dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Les bas-reliefs sont retirés et cachés par des résistants[Qui ?]. En 1948, une statue de remplacement, légèrement différente (son bras gauche est plus relevé), réalisée en pierre par Robert Delandre, est installée à l'initiative de la municipalité. Les quatre bas reliefs sont refixés dans un ordre différent par rapport aux positions d'origine. Une plaque commémorative et des pierres de terre Adélie sont placées devant le piédestal. Sur la plaque est inscrit le texte : « L'amiral Dumont d'Urville en 1840, découvrait la terre Adélie et lui donnait le nom de sa femme. Don de Paul-Émile Victor, directeur des expéditions polaires françaises, 1969 ».
Les 4 bas-reliefs sur le piédestal de la statue de Dumont d'Urville
Monument Charles Tellier, situé à l'intersection de l'avenue de Verdun et rue du Vieux-Château. Sous le régime de Vichy, l'original en bronze de 1921 est déboulonné et fondu, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. En 1944, un monument de remplacement, réalisé en pierre par Robert Delandre est installé à l'initiative de la municipalité.
Monument dédié aux victimes de l'amiante, situé sur le rond-point sur la rue Saint-Jacques (RD 562). Il est inauguré en . Le nombre de victimes est estimé à 1 500[39].
Monument aux victimes des bombardements de 1944, situé sur une façade de l'hôtel de ville, réalisé par Anny Florin Hauseux et inauguré en 1963.
L'église Saint-Martin.
L'église Saint-Sauveur.
La chapelle Saint-Jacques.
L'hospice.
L'étang et la plage du parc municipal.
Monument dédié aux victimes de l'amiante.
L'hôtel de ville.
Activités, labels et manifestations
Culture
Les Condéens disposent d'une médiathèque et d'un cinéma(Le Royal), remis complètement à neuf et rouvert en 2003, à la suite des terribles dégâts causés par la tempête de décembre 1999. La ville dispose en outre d'un centre aquatique de loisirs et d'un vaste parc municipal au cœur de la ville.
Côté musical, Condé-sur-Noireau abrite l'orchestre d'harmonie de l'école de musique de la ville, ainsi que la Manécanterie des Petits Chanteurs de Notre-Dame de la Joie qui donnent plusieurs concerts et animations chaque année.
En 1999, la ville de Condé-sur-Noireau, avec l'aide financière de la Région et du Département, a pu acquérir l'importante collection Léandre créée par Henri Buron et exposée à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) ; 80 œuvres sur un fonds de près de 300 sont exposées en permanence à l'Espace-musée Charles Léandre.
Maximilien Vox (1894 à Condé-sur-Noireau - 1974), graveur, dessinateur, illustrateur, éditeur, journaliste, critique d'art, esthéticien et historien de la lettre et de la typographie française ;
Pierre Bellégo (1913 à Condé-sur-Noireau - 1995), prêtre catholique et écrivain.
Héraldique
Les armes de la commune de Condé-sur-Noireau se blasonnent ainsi :
↑Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
↑François Lefaivre, Petite histoire de l'activité industrielle de Condé-sur-Noireau aux XIXe et XXe siècles, Condé-sur-Noireau, Éditions du Petit Chemin, (ISBN978-2-7546-0027-9), p. 9-11
↑François Lefaivre, Petite histoire de l'activité industrielle de Condé-sur-Noireau aux XIXe et XXe siècles, Condé-sur-Noireau, Éditions du Petit Chemin, (ISBN978-2-7546-0027-9), p. 11
↑François Lefaivre, Petite histoire de l'activité industrielle de Condé-sur-Noireau aux XIXe et XXe siècles, Condé-sur-Noireau, Éditions du Petit Chemin, (ISBN978-2-7546-0027-9), p. 22
↑Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 160 (cf. Condé-sur-Noireau).