Le Cochevis huppé (Galerida cristata) est une espèce de grosse alouette, de silhouette ronde et trapue. Sa livrée aux teintes terreuses lui offre une bonne homochromie avec son milieu environnant.
Description
Le dessus de l'oiseau paraît uniformément gris brun, le dessous du corps est gris blanchâtre, partiellement strié. Le dessous des ailes est roux, ce qui est visible en vol. Sa queue est assez courte. Une large huppe sur le crâne, tantôt dressée, tantôt rabattue, est caractéristique. Les ailes sont assez larges et une bordure jaunâtre sur la queue est visible à l'envol. Il possède également une bande latérale sur la gorge et une bande sombre derrière l'oeil, typique du genre Galerida. Il mesure entre 17 et 18 cm de long[1], avec une envergure de 29 à 38 cm. Il pèse entre 35 et 50 g[2].
La femelle présente un plumage similaire au mâle mais est légèrement plus petite[1].
Il peut être différencié de l'Alouette des champs par sa crête assez pointue, sa queue sans bords blancs et son bec pointu, incliné vers le bas. Il est assez proche du Cochevis de Thékla, que l'on trouve dans des zones plus arides ou rocailleuses et à plus haute altitude, et dont le bec est plus court ; l'identification n'est cependant pas simple[1].
Le cochevis huppé est très majoritairement granivore, avec une préférence pour les graminées et les amaranthacées[3]. Il est plus adapté aux petites graines qu'aux grandes[4]. Il peut également se nourrir de quelques insectes si besoin, notamment de fourmis[3].
Reproduction
Le nid n'est pas structuré, il est fait d'herbe et de racines, et est situé au sol. La femelle effectue généralement deux pontes annuelles avec généralement 4 ou 5 œufs bruns (plus rarement 3). Les deux pontes ont lieu entre le début avril et la mi-juillet en Pologne[5], mais peuvent avoir lieu à différents moments de l'année, notamment en Afrique. La femelle est la seule à couver, pour une durée de 11 à 13 jours. Les petits quittent le nid entre 9 et 13 jours après l'éclosion, en fonction de l'environnement[2].
Prédation
Le cochevis huppé peut être la proie de plusieurs rapaces, incluant l'aigle royal[6].
Cet oiseau niche en Afrique du Nord, dans une grande partie de l'Europe du sud de l'Espagne au sud de la Scandinavie et en Russie. Il se reproduit également en Asie occidentale, centrale et méridionale.
Il est très majoritairement sédentaire, à l'exception de quelques mouvements de dispersion en Europe et de certaines populations partiellement migratrices en Asie[2].
Habitat
Cette espèce fréquente principalement des environnements secs, notamment des plaines, des biotopes sub-désertiques, les dunes ou les steppes[2],[7]. On le trouve majoritairement dans les espaces ouverts, incluant notamment les prairies et les zones cultivées[8]. Il est capable de s'adapter aux habitats suburbains, vivant à proximité des maisons, et occasionnellement dans les friches industrielles ou à proximité des voies de chemin de fer. Il évite cependant les espaces trop urbanisés où il ne peut pas trouver d'espace pour nicher au sol[5].
Systématique
L'espèce a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758, sous le nom initial d'Alauda cristata[9].
Il existe de nombreuses sous-espèces du cochevis huppé ; le COI reconnaît actuellement 33 sous-espèces (version 12.2, 2022)[10] mais plus de 60 ont été suggérées[2]. Cette large quantité de sous-espèces est difficile à caractériser à cause de la forte variabilité du plumage, dont la couleur tend à être corrélée avec celle du sol. Les sous-espèces actuellement reconnues par le COI sont[2],[1] :
Centre et est du Pakistan, nord et ouest de l'Inde, sud du Népal
Les sous-espèces peuvent souvent être confondues entre elles, d'autant plus qu'il existe généralement une zone de gradation entre les différentes sous-espèces[1].
Une étude basée sur l'étude de l'ADN mitochondrial montre que le cochevis huppé s'est séparé de son proche cousin le Cochevis de Thékla il y a 3,7 millions d'années. Elle identifie également deux groupes dans les populations marocaines, ayant divergé il y a 1,1 million d'années, séparant les sous-espèces au bec court (groupe cristata) et les espèces au bec long (groupe randonii, d'après une sous-espèce non reconnue par le COI vivant dans le centre du Maghreb)[14]. Une étude plus approfondie identifie un troisième groupe, senegallensis, regroupant des populations tunisiennes et du Sahel, et plus proche de cristata que de randonii. Elle suggère également que le groupe cristata est issu de populations européennes (peut-être récemment, en lien avec la modification des paysages par les humains), tandis que randonii est endémique de longue date des hauts-plateaux du Maroc et de l'Algérie ; l'histoire évolutive de senegallensis est moins claire[15].
Le cochevis huppé est classé comme « préoccupation mineure » par l'Union internationale pour la conservation de la nature, en raison de sa très large aire de répartition et une population dépassant probablement la centaine de millions d'individus dans le monde[16]. Il peut cependant être en déclin localement, notamment à cause de la modification de son habitat par l'humain[5].
En Wallonie, l’espèce est classée en catégorie EX (éteinte) dans la liste rouge des espèces menacées depuis 1982[17].
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