Christophe de Beaumont du Repaire, né au château de la Roque à Meyrals (Périgord) le et mort le , est un prélat français. Opposé aux Encyclopédistes, il a notamment fait condamner l’Émile de Jean-Jacques Rousseau.
Biographie
Origines et premières années
Christophe de Beaumont du Repaire appartient à la famille de Beaumont (Dauphiné) et à sa branche cadette des Adrets et de Saint-Quentin. Il est le troisième fils de François, « comte » de la Roque, seigneur du Repaire, et de Marie-Anne de Lostanges de Saint-Alvère, sa seconde femme.
En , il est nommé archevêque de Paris, fonction où il se maintient jusqu'à sa mort en .
En , il impose une nouvelle supérieure à l'hôpital général de Paris contre celle que les administrateurs ont élue[2].
On se souvient moins de son inépuisable charité que de sa lutte contre les jansénistes : pour les forcer à accepter la bulle Unigenitus qui condamnait leurs doctrines, il ordonne aux prêtres de son diocèse de refuser l'absolution à ceux qui ne la reconnaissent pas et de refuser les obsèques religieuses à ceux qui se seraient confessés à un prêtre janséniste, c'est l'affaire des billets de sacrements. Il est proche des jésuites.
Il est soutenu par d'autres évêques notamment l'archevêque d'Auch, Jean-François de Montillet de Grenaud, mais s'oppose au Parlement de Paris. Le roi interdit aux parlementaires de s'immiscer dans les questions d'ordre spirituel et, comme ils s'obstinent, il les exile le . L'archevêque est à son tour exilé à Conflans. Ils sont tous rappelés en . On pouvait alors croire à un apaisement.
Mais, après avoir refusé de lever l'interdiction sur les religieuses hospitalières du faubourg Saint-Marcel, l'archevêque doit partir en exil, en . Il se rend alors en Périgord, auprès de son frère aîné, Simon Arnaud de Beaumont (-), au château de La Roque, après avoir nommé quatre grands vicaires pour s'occuper des affaires du diocèse. Il a aussi résidé auprès de son plus jeune frère, François de Beaumont, qui résidait à Saint-Alvère[3]
À cette opposition aux jansénistes et au milieu parlementaire,s'ajoute son opposition aux philosophes des Lumières. Il publie une lettre pastorale en forme de mandement dans laquelle il condamne l'Émile de Jean-Jacques Rousseau[4]. Ce dernier répond en par une lettre à Christophe de Beaumont, où il soutient que la liberté de discussion dans les questions religieuses est plus conforme à la religion que la tentative d'imposer une croyance par la force.
C'est également Christophe de Beaumont qui condamne le Bélisaire de Marmontel en , ouvrant par là une querelle mémorable entre les Philosophes et l'Église.
De à , il soutient la réforme judiciaire du chancelier Maupeou : les parlementaires parisiens qui étaient propriétaires de leur office sont exilés et remplacés par des magistrats nommés par le roi.
Les mandements, lettres et instructions pastorales de Christophe de Beaumont sont publiés en deux volumes en , l'année qui précède sa mort.
Il est inhumé à Notre-Dame-de-Paris. Son cœur repose dans une chapelle de Saint-Cyprien, en Dordogne.
Armoiries
De gueules à la fasce d'argent chargée de trois fleurs de lys d'azur.[6]
Lignée épiscopale
L'archevêque Christophe de Beaumont du Repaire () ;
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La France littéraire ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens... tome 1
Michel Popoff (préf. Hervé Pinoteau), Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN2-86377-140-X) ;