Le bourg de Chenon est situé à 9 km au nord-est de Mansle, 10 km au sud de Ruffec, et 33 km au nord d'Angoulême[2].
La route nationale 10 de Paris à Hendaye en forme la limite occidentale sur une distance d'environ un kilomètre ; l'angle sud-ouest est traversé par la D 27, route de Courcôme à Aunac, qui a un échangeur sur la N 10 aux Maisons Rouges[3].
La population agglomérée de la commune comprend, outre le bourg, les hameaux des Plantins, des Babauds, des Turcats, de la Quessoterie, des Oiseaux, des Petits, des Cajets, des Renons, et des Geais. Tous ces hameaux sont échelonnés le long de la route de Verteuil-sur-Charente à Aunac. Les quelques hameaux de la commune sont : Grosbout, dans le sud ; Durand, sur la Charente ; les Maisons Rouges, sur la RN 10 et Garnaud.
Le relief de la commune est celui d'un bas plateau, d'une altitude moyenne de 100 m, bordé à l'est par la vallée de la Charente, et entaillé de quelques combes, comme la combe de Quessot au nord.
Le point culminant de la commune est à une altitude de 118 m, situé à l'extrémité sud-ouest. Le point le plus bas est à 70 m, situé le long de la Charente en limite sud. Le bourg, construit dans la vallée, s'étage entre 75 et 105 m d'altitude (à la mairie)[3].
La commune est limitée au nord et à l'est par la Charente dans sa section entre Condac et Mansle, et se trouve entièrement sur sa rive droite. D'une longueur totale de 381,4 km, ce fleuve prend sa source en Haute-Vienne, dans la commune de Chéronnac, et se jette dans le Golfe de Gascogne, après avoir traversé 117 communes[9]. Le fleuve comporte de petits bras au niveau du bourg, délimitant des îles et irriguant des jardins et peupleraies[3].
L'Argent-Or, d'une longueur totale de 3 km, prend sa source dans la commune de Saint-Laurent-de-Céris et se jette dans la Charente sur la commune, après avoir traversé 7 communes[10].
La Charente vue du pont de Chenommet.
Réseaux hydrographique et routier de Chenon
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Charente ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin de la Charente, d'une superficie de 9 300 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Charente[11]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [12].
Climat
Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain.
Au , Chenon est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14] et hors attraction des villes[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (88,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (75,5 %), zones agricoles hétérogènes (9,1 %), forêts (8,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,5 %), zones urbanisées (3,1 %), zones humides intérieures (0,6 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 31,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 110 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 68 sont en aléa moyen ou fort, soit 62 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[22].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[18].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[23].
Le nom est attesté en 1280 avec la forme latinisée Cenomo[26].
L'origine du nom de Chenon remonterait à un personnage gallo-romainCanus auquel est apposé le suffixe-magus (champ ou marché), ce qui correspondrait à Canomagus, le « champ de Canus »[27],[28].
Histoire
Le préhistorien charentais Chauvet signalait en 1884 le dolmen de la Grelaudière et d'autres dolmens sur tumulus. Si le dolmen de La Grelaudière fut détruit par son propriétaire en 1896, la nécropole de Chenon, située au Bois de la Roche, a fait l'objet d'une publication[29]. Ces tumuli s'alignaient en direction du sud, jusqu'à la Pierre Levée, et à l'est sur les Coteaux Blancs surplombant la Charente[30].
Sous l'Ancien Régime, Chenon était un fief dépendant de la baronnie de Verteuil et qui, depuis le XVe siècle, a appartenu à la famille Desmiers de Chenon; cette famille descendait de Jean Desmiers, seigneur du Breuil, qui vivait au XIIIe siècle. L'un d'eux, Alexandre, fut un compagnon d'armes protestant de Henri de Navarre, futur Henri IV, et, lors de l'abjuration de ce prince, il préféra se retirer dans ses terres que de renier sa religion[31].
Au début du XXe siècle, il y avait deux moulins sur la Charente, dont l'un a été converti en micro-centrale électrique et fournissait l'éclairage aux communes de Chenon, Aunac et Verteuil[31].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[33].
En 2022, la commune comptait 125 habitants[Note 2], en évolution de −8,09 % par rapport à 2016 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 14 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 53,2 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 63 hommes pour 69 femmes, soit un taux de 52,27 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,59 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[36]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,6
90 ou +
3,0
16,4
75-89 ans
16,4
36,1
60-74 ans
32,8
36,1
45-59 ans
23,9
0,0
30-44 ans
6,0
1,6
15-29 ans
11,9
8,2
0-14 ans
6,0
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[37]
Plusieurs entreprises sont installées sur la commune (P.M.R, carrosseries Ballet, pièces détachées de machines à vendanger Bourdais S.A), grâce en partie à la proximité de la RN 10, axe Bordeaux - Paris.
Lieux et monuments
Le château
Le château de Chenon possède un corps de logis du XVe siècle centré d'une tourelle polygonale renfermant l'escalier à vis et flanqué de deux tours rondes, l'une à toit en poivrière, l'autre arasée. Les ornementations des ouvertures signent le XVe siècle. Il a été inscrit monument historique le 16 décembre 1987[39].
L'église paroissiale Saint-Antoine-le-Grand (XIIe siècle) jouxte le château. Elle a été entièrement restaurée en 2007 avec des techniques et matériaux utilisés à l'époque de sa construction, dans une optique de préservation du patrimoine communal. À cette occasion, de magnifiques vitraux retraçant la vie de saint Antoine ont été créés et posés.
Outre quelques pierres tombales (XVIe et XVIIe siècles), l'église abrite également le monument aux morts de la commune ainsi que des vestiges de fresques, parmi lesquelles on retrouve une représentation du blason de la famille Desmier, liée par son histoire à la localité.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[24].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Edmond Gauron et Jean Massaud (préf. Bernard Vandermeersch), La nécropole de Chenon, vol. XVIIIe supplément à Gallia Préhistoire, Éditions CNRS,
↑Christian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN2-87754-025-1), p. 140-142
↑ a et bJules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 126-127