Après la Première Guerre mondiale, la concurrence de la route et le vieillissement du matériel vont entraîner le déclin du réseau qui est totalement fermé le [2].
En 1939 le conseil général du Morbihan décide de fermer son réseau de chemins de fer secondaire[1], il confie à la compagnie CM l'exploitation d'un service routier créé pour remplacer progressivement le service ferroviaire.
En 1968 la compagnie CM devient la Compagnie de Transports du Morbihan (CTM), filiale du groupe Verney, et exploite des lignes routières. Le département du Morbihan a ainsi abandonné le transport ferroviaire pour la desserte rurale[1].
Il faut noter également, dès 1862, le souhait des députés bretons pour une ligne Vannes-Dinan via Ploërmel. Les déclarations d'utilité publique ont lieu le pour le premier tronçon Questembert-Ploërmel, et le pour un deuxième tronçon Ploërmel-Mauron.
Il faut attendre le plan Freycinet de 1878 pour que puisse être envisagé un réseau de chemins de fer secondaires. Ce n'est qu'en 1884 que les premières réflexions ont lieu sur un réseau permettant de faire pénétrer les trains dans les zones rurales et desservir les bourgs.
Compagnie des chemins de fer du Morbihan (CM)
En 1892, a lieu l'attribution d'une première concession pour une ligne à voie métrique entre le Conseil Général du Morbihan et la Compagnie des chemins de fer du Morbihan(CM).
À partir de 1902[2], les ouvertures de lignes vont se succéder.
La Compagnie (CM) obtient également la concession d'un réseau sur le territoire du département voisin de la Loire-Inférieure[10]
Elle peut alors relier les lignes des deux départements, du fait de la construction d'un pont mixte, routier et ferroviaire, sur la Vilaine entre Marzan et La Roche-Bernard. Elle exploite ce réseau avec un matériel commun à partir d'un site unique de direction à Vannes[11].
Lignes des réseaux de la compagnie CM
Premier réseau en Morbihan
Le déclare d'utilité publique les lignes de chemin de fer d'intérêt local de Plouay à Ploërmel, de La Roche-Bernard à Locminé par Vannes, et de Lorient à Plouay[12],[13], et approuve la convention entre le département du Morbihan et la compagnie des chemins de fer d'intérêt local du Morbihan, qui prévoit la concession de ces lignes à cette dernière.
Les dates d'ouverture et de fermeture de ces lignes furent les suivantes :
Par décret du [18] est déclaré d'utilité publique l'établissement d'une ligne de tramway à traction mécanique destinée au transport des marchandises entre la gare départementale de Lorient et le port de commerce de cette ville ; cette ligne constituera un embranchement du chemin de fer d'intérêt local de Lorient à Plouay.
La gare initiale de la Roche-Bernard est une gare provisoire, dans l'attente de la définition des modalités du raccordement entre le réseau des chemins de fer d'intérêt local du Morbihan, déclaré d'utilité publique en 1899, et celui des tramways de Loire-Inférieure, déclaré d'utilité publique en 1902. Une fois ces deux réseaux créés, arrivants chacun à une gare provisoire de part et d'autre de la Vilaine et de la limite départementale, il fut décidé de rejoindre les deux réseaux. Cette jonction a été déclarée d'utilité publique par deux actes du :
la loi du [19] déclare d’utilité publique l’établissement, dans le département du Morbihan, d’un chemin de fer d’intérêt local, à voie métrique entre le terminus actuel de la ligne de Locminé à la Roche-Bernard, par Vannes, et la gare définitive à établir à la Roche-Bernard.
le décret du [20] déclare d’utilité publique l’établissement, dans le département du Morbihan, d’une ligne de tramway à traction mécanique, destinée au transport des voyageurs et des marchandises, qui fera partie du raccordement du chemin de fer d’intérêt local de la Roche-Bernard à Locminé, par Vannes, au tramway de Saint-Nazaire à la limite des départements de la Loire-Inférieure et du Morbihan, et qui sera comprise entre cette limite et la gare à établir à la Roche-Bernard.
La jonction côté Loire-Inférieure est ouverte le et celle côté Morbihan est ouverte en 1912, le temps que soit construit un pont mixte rail-route sur la Vilaine.
Deuxième réseau en Morbihan
La loi du [21] déclare d’utilité publique l’établissement, dans le département du Morbihan, d’un second réseau de chemins de fer d’intérêt local à voie étroite, comprenant les lignes de Pontivy à Naizin ; de Meslan à Pontivy par Guéméné-sur-Scorff et Cléguérec ; et de Nivino (Plouay) à Gourin par Meslan, le Faouët et Langonnet, en prolongement de la ligne de Lorient à Plouay.
Par décret du 5 juillet 1907 a été déclaré d'utilité publique l'établissement d'une ligne de tramway à traction mécanique destinée au transport des marchandises entre la gare départementale de Lorient et le port de commerce de cette ville (cf. ci-dessus).
La loi du 27 juillet 1907 déclare d'utilité publique l'établissement du chemin de fer d'intérêt local de Surzur à Port-Navalo.
Un décret et une loi du 8 janvier 1908 déclarent d'utilité publique l'établissement d'un raccordement à la Ferté-Bernard entre les réseaux du Morbihan et de Loire-Inférieure. (cf. ci-dessus).
Enfin, la loi du 1er mai 1911 déclare d’utilité publique les chemins de fer d’intérêt local de Ploërmel à la Trinité-Porhoët et de Port-Louis à Baud et embranchements à Hennebont et à Port-Louis.
Hennebont Ville - Lochrist - Baud (8 septembre 1921 - fermeture au trafic voyageurs en 1934 - fermeture au trafic marchandises 1er juin 1939)
Hennebont-Échange - Hennebont-Ville (1929 - fermeture au trafic voyageurs en 1934 - fermeture au trafic marchandises en 1939).
Les sections d'Hennebont-Échange à Hennebont-Ville et à Lochrist sont à 4 files de rail, afin de permettre la desserte par du matériel à voie normale des forges d'Hennebont, situées à Inzinzac-Lochrist. Le trafic à voie normale survécut à la fermeture du réseau à voie métrique, et perdura jusqu'à la fermeture des forges, en 1966.
Réseau en Loire-Inférieure
Le sont concédées les deux lignes de tramway à traction mécanique, destinées au transport des voyageurs et des marchandises, entre Saint-Nazaire et la limite du département [de Loire-Inférieure], aux abords de la Roche-Bernard, avec embranchements de Trignac à Penhoët et à Montoir et d’Herbignac à Guérande ; et de Pornic à Paimbœuf avec embranchement de la Plaine à Préfailles[23].
Lignes construites à la suite d'une convention conclue en 1902 entre l'exploitant, les élus du Morbihan et ceux de l'ancienne Loire-Inférieure.
La Roche-Bernard - Saint-Nazaire (1907 - 1947). Sur cette ligne existait 2 courts embranchements ; celui de Méan desservant les chantiers de Penhoët, et celui de Trignac desservant le bourg de Montoir-de-Bretagne et sa gare.
La ligne de Pornic à Paimbœuf, la plus au sud de la compagnie du Morbihan, était reliée par bac de Loire à Mindin permettant la jonction avec le reste du réseau.
Le , le préfet de la Loire-Inférieure autorise l’ouverture à l’exploitation de la partie du raccordement des chemins de fer d’intérêt local du Morbihan et des tramways de la Loire-Inférieure comprise entre la gare provisoire et la gare définitive de la Roche-Bernard. Cette partie du raccordement a été concédée comme tramway et rattachée à la ligne de Saint-Nazaire à la Roche-Bernard et embranchements ; sa longueur est de 1 394 mètres[24].
Infrastructure
Le centre du réseau Morbihan était situé à Locminé, où se trouvaient les ateliers.
Voiture voyageur ANF à bogies, préservée au MTVS Valmondois
Vestiges
La plateforme de la voie sur la commune de Plouhinec.
Gare de Cléguer
Gare de Lantillac
Gare de Surzur
Certains bâtiments de gare sont encore visibles. Ainsi la gare d'Herbignac, située aujourd'hui dans la zone artisanale.
Notes et références
↑ ab et cSite officiel Compagnie des Transports du Morbihan (CTM), Histoire de la CTM, lire (consulté le 03/09/2009).
↑ ab et cSite de l'académie de Rennes, À toute vapeur en Morbihan : un peu d'histoire lire (consulté le 03/10/2009).
↑La Loire-Inférieure est l'ancien nom du département de la Loire-Atlantique.
↑Annales des ponts et chaussées 1855, p. 382 lire (consulté le 02/10/2009).
↑Le Télégramme, Quimper ville : quelques repères historiques, article du 14 avril 2009, lire (consulté le 2 octobre 2009).
↑François Napoléon Marie Moigno, Les Mondes: revue hebdomadaire des sciences et leurs applications aux arts et à l'industrie, Volume 7, 1865, p. 369 lire (consulté le 02/10/2009).
↑Napoléonville est le nom officiel de Pontivy de 1805 à 1814 et de 1848 à 1871.
↑« De Questembert à Ploërmel », Jean-Pierre Rigouard, 2007, p. 43
↑« De La Brohinière à Ploërmel », Jean-Pierre Rigouard, 2007, p. 107
↑René Hulot, 1993, « la situation de la Loire-Inférieure est insolite, ce département ayant octroyé des lignes à plusieurs concessionnaires distincts. » p. 11.
↑Yannic Rome, « Histoire : pourquoi un « rond-point de l'ancienne gare » à Theix ? La gare et le petit train de Thei », Bulletin municipal de Theix, no 112, , p. 21 (lire en ligne)
René Hulot, Petits trains du Morbihan et de Loire-Inférieure, La Vie du rail, 1993, 175 p. (ISBN978-2902808441)
Jean-Charles Huitorel, Cheminots : mémoires du Réseau Breton, Gestes & paroles, Le Télégramme, Brest, 2003, 117 p. (ISBN978-2-84833-035-8)
Henri Domengie, Les petits trains de jadis — Ouest de la France, Éditions du Cabri, Breil-sur-Roya, 1990 (ISBN2-903310-87-4)
Jean-Pierre Nennig, Un chemin de fer d'intérêt local en Loire-Inférieure, JPN, 2003, 208 p. (ISBN2-9519898-0-6)
Yannic Rome, Grandes et petites histoires des tramways et petits trains du Morbihan, Le Faouët, Liv'Éditions, coll. « Mémoire du Morbihan », , 246 p. (ISBN2-84497-070-2).
Jean-Pierre Rigouard, Gares et tortillards de Bretagne, Trains d'ici, Cheminements, 2007, 407 p. (ISBN978-2844786098)