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Le casque colonial ou salacot [sa.la.kot] est soit un chapeau, soit un casque léger fabriqué en liège ou en fibres végétales, recouvert de tissu afin de protéger la tête du soleil. Il était autrefois souvent porté par les Occidentaux sous les tropiques ; il est encore aujourd'hui fréquemment porté au Viêt Nam.
Cependant, après la guerre d'Indochine (la Première Guerre d'Indochine) en 1946, le casque colonial, connu sous le nom de pith helmet, est devenu un symbole de l'Armée populaire vietnamienne. Auparavant emblème de l'impérialisme européen, le casque a changé de signification pour les Vietnamiens, devenant une marque de liberté et d'indépendance vis-à-vis de la domination française[2].
D'une façon similaire, après que le Kenya a obtenu son indépendance en 1963, les administrateurs provinciaux ont adopté les uniformes et coiffes règlementaires des anciens colonisateurs, symbolisant ainsi la résistance à l'impérialisme européen et le retour à la culture et à l'identité du Kenya libéré et autonome[3].
Les premières formes de casques coloniaux remontent aux années 1840, mais il faut attendre les années 1870 pour que le personnel militaire européen adopte ce chapeau dans les colonies tropicales. La guerre franco-prussienne de 1870 avait popularisé le casque à pointe, lequel peut avoir influencé la conception du salacot. Ce terme, entre autres utilisé en français et en espagnol, est issu d'un chapeau traditionnel philippin, le salakotsalakot, semblable au casque colonial.
Fabriqué avec de la moelle ou du liège, il est recouvert d'un tissu blanc avec de petits trous de ventilation. Les versions militaires comportent souvent un insigne en métal à l'avant et peuvent être dotées d'un poinçon et d'écussons d'identification latéraux. La jugulaire peut être en cuir ou en laiton.
Variantes
La couleur a, suivant les lieux et les époques, pu être blanche, beige, kaki, marron, verte ou même bleue pour des unités de police et alors que la forme ronde avec une calotte presque hémisphérique est dominante il a existé des versions militaires plus hautes ou avec une visière en pointe et une partie couvre-nuque assez prononcée et certaines avec une pointe sur le sommet.
Bien que ce couvre-chef soit particulièrement associé aux Britanniques et aux Français, toutes les puissances coloniales européennes utilisent différentes versions du salacot de la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. Le casque tropical français est utilisé pour la première fois par les troupes coloniales en 1878. Les Néerlandais le portent durant toute la guerre d'Aceh (1873-1904). En Amérique, l'armée américaine l'adopte dans les années 1880 pour ses soldats servant sous le soleil du sud-ouest des États-Unis. La Police montée du Nord-Ouest l'utilise également au Canada durant la Rébellion du Nord-Ouest, avant qu'il soit remplacé par le Stetson.
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Le casque colonial en liège fut largement utilisé par les civils en particulier dans le Midi de la France, jardiniers, marins de plaisance, et par les colons. Il fit partie également de l'uniforme de la police municipale de plusieurs villes du Midi, notamment de Marseille, Nice, Toulon, etc.
Officiers coloniaux britanniques en 1907, à Nairobi.
Manuel Charpy, « Le casque colonial », dans Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre (dir.), Le magasin du monde : La mondialisation par les objets du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 2e éd. (1re éd. 2020), 460 p. (ISBN9782818506882, présentation en ligne), p. 209-213.