Algérie Presse Service est fondée à Tunis le [1]. Ses premières informations sont réunies dans un bulletin quotidien barré aux couleurs de l'emblème national et reprises par les médias étrangers[2]. Support de la Révolution de novembre 1954, l'APS s'installe juste avant l'indépendance nationale, après le cessez-le-feu, à la Casbah d'Alger, ville d'histoire et haut lieu de la résistance. Elle prépare activement l'après-guerre, le combat de l'édification du pays, la consolidation de la souveraineté nationale, sans oublier son devoir de solidarité avec les luttes pour la libération du Tiers-monde.
Développement
À l'indépendance, l'APS est logée provisoirement dans un duplex au niveau de l'actuel boulevard Krim Belkacem (Aéro-Habitat). Elle développe sa rédaction, entame l'installation de son réseau sur le territoire national, procède aux premières acquisitions d'équipements techniques et se dote d'un statut lui conférant la mission de service public. Elle entame également la formation de journalistes, techniciens et opérateurs.
Le , l'Agence déménage au boulevard Che Guevara et elle lance la diffusion télégraphique de ses informations et se connecte aux principales agences internationales. Elle étend également son réseau de bureaux régionaux et commence à s'investir dans les représentations à l'étranger. Son service photo, alors en pleine expansion, lui permet de diffuser des images de l'Algérie en construction par « bélino ».
En , l'agence s'installe à son nouveau siège à Kouba et s'investit entièrement dans la bataille des nouvelles technologies. Ainsi, le , elle lance son premier système rédactionnel informatisé, et le , commence à diffuser automatiquement ses informations.
Le , l'APS inaugure son site internet après avoir hébergé ses pages, durant plus d'une année, au CERIST (Centre de recherche sur l'information scientifique et technique de Ben Aknoun). Le , l'APS lance ses pages web en langue arabe et son produit APS Online. C'est le point de départ d'une nouvelle étape devant insérer l'APS dans les autoroutes mondiales de l'information et de la communication. En novembre de la même année, l'APS commence la diffusion par satellite, ce qui lui permet d'élargir sa gamme de services.
Ainsi, ses clients ont la possibilité d'utiliser, à distance et en temps réel, ses banques de données, ses services spécialisés ou à la carte, ses photos numériques et ses produits infographiques. L'APS possède une WebTV et une chaine Youtube, elle envisage à terme de créer sa propre chaîne TV[4].
Le 3 juillet 2023, l'APS signe un accord de coopération avec l'Agence de presse italienne "Agenzia Nova"[10].
Indépendance éditoriale
Officiellement, l’APS est une agence publique dépendant du ministère de l’Information.
Pour Jeune Afrique, « dans les faits toutefois, l’APS est directement dirigée par la présidence de la République et sa cellule de communication, et rien ne peut être publié sans l’aval de celles-ci. »[11].
Polémiques et controverses
En , le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dénonce un article diffusé par l'APS qui contient des informations « complètement fabriquées du début à la fin » à son sujet. Cet article est par la suite retiré du site de l'agence, conformément à la demande du Haut-Commissariat[12].
En décembre 2021, à l'occasion de la parution du rapport de la Banque mondiale sur la situation en Algérie en 2021, l'agence critique violemment le rapport, accusant l'institution de « chercher à déstabiliser l’Algérie ». Elle écrit, sans préciser au nom de qui elle communique, que, « l’Algérie condamne et rejette dans le fond et dans la forme cette immixtion flagrante de la Banque mondiale. Il s’agit d’une vaine tentative de déstabilisation à la soft power d’un pays qui avance mais qui dérange ». Le Premier ministre (et ministre des finances), Aïmene Benabderrahmane, est amené à temporiser, déclarant que « certains médias ont exagéré dans l’analyse de la teneur » du rapport, invitant chacun à « une lecture approfondie du rapport », pour « éviter toute sensibilité entre ces institutions et l’Algérie »[13]. La Banque mondiale publie un communiqué en confirmant les termes du rapport, établi à partir de données officielles[14].
Fin , la chaîne France 24 est violemment critiquée par l'APS, dans le contexte des incendies qui ont touché 17 régions de l'Algérie. Elle l'accuse de cacher une part de vérité sur les secours apportés et les moyens adoptés[15], en se focalisant uniquement sur une seule région, qui est la Kabylie ; l'agence continue ses critiques en qualifiant la chaîne de « grossière, vulgaire, honteuse, sans aucun respect pour la mémoire des victimes ». Elle l'accuse également d'avoir « ciblé l’Algérie, comme si les incendies n’ont affecté que l’Algérie » ; l'article s'adresse à la chaîne en écrivant « messieurs de la chaine poubelle » et dénonce le fait qu'elle recevrait ses « orientations sur l’Algérie d’un des proches de l’Élysée, connu pour ses connections avérées avec l’organisation terroriste MAK »[16]. La direction de France 24 publie un communiqué qualifiant l'article de l'APS « d'une extrême violence » et précise que « les incendies en Algérie ne sont aucunement couverts plus spécifiquement ». Elle déclare qu'« en tirer des conclusions politiques infondées relève d'analyses totalement déraisonnables et contraires à tout bon sens » et estime que « les propos de l'agence algérienne (sont) diffamatoires et disproportionnés, (que) l'emploi d'adjectifs insultants et injurieux sont ridicules » et que « l'outrance disqualifie les auteurs de ce texte »[17].
Attaque informatique
En février 2023, le site internet de l'agence de presse a été la cible d'une cyberattaque. Selon l'APS et divers médias publics algériens, une tentative de piratage aurait été lancée contre le site de l'agence, provenant de plusieurs endroits, dont Israël, le Maroc et certains endroits en Europe[18].