Alexandru Hangerli est un fils de Gheorghe Hangerli ou Georgios Haggerli, un médecin de Constantinople, frère de Samuel Ier Hangerli qui est patriarche de Constantinople. Ce dernier met son influence en jeu pour favoriser la carrière de ses deux neveux Constantin et Alexandre, en les introduisant dans le milieu des familles phanariotes où ils contractent des unions prestigieuses.
Alexandre commence sa carrière en Valachie pendant le règne de son frère aîné qui le nomme Mare Ban (gouverneur) de Craiova en 1798. Malgré l’exécution en 1799 de Constantin Hangerli dénoncé à tort comme traître par le général ottoman Husein Küçük qui voulait ainsi masquer sa propre incompétence, il réussit à maintenir sa famille dans les milieux dirigeants.
Dès les prémices de la révolution grecque, Alexandru Hangerli est alerté par l’ambassadeur de Russie à Constantinople des risques encourus par la communauté phanariote. Deux de ses frères, Démètre et Nicolas et son neveu Michel Hangerli Drogman de la Flotte de 1808 à 1811 sont exécutés à Constantinople en 1821 : Alexandru se réfugie avec sa famille à Odessa avant de s’établir à Moscou.
Alexandre Hangerli est également un orientaliste distingué. Il publie en français à Moscou en 1841 un ouvrage en trois volumes intitulé « Dictionnaire français-arabe-persan et turc. Enrichi d'exemples en langue turque avec des variantes, et de beaucoup de mots d'arts et de sciences » qui demeure une référence en ce domaine pendant tout le XIXe siècle.
Il meurt à Moscou en 1854.
Union et postérité
Alexandre Hangerli épouse Smaragda Kallimachis une fille du prince Grégoire Kallimachis : ils ont 6 enfants.
Bibliographie
Ernest Mézière Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Firmin Didot, Paris 1858, Tome 23 p. 290.
Alexandru Dimitrie XenopolHistoire des Roumains de la Dacie trajane : Depuis les origines jusqu'à l'union des principautés. E Leroux Paris (1896)
Nicolas IorgaHistoire des Roumains et de la romanité orientale. (1920)
(ro) Constantin C. Giurescu & Dinu C. Giurescu, Istoria Românilor Volume III (depuis 1606), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucureşti, 1977.
Mihail Dimitri Sturdza, Dictionnaire historique et généalogique des grandes familles de Grèce, d'Albanie et de Constantinople, M.-D. Sturdza, Paris, chez l'auteur, 1983 (ASINB0000EA1ET).
Jean-Michel Cantacuzène, Mille ans dans les Balkans, Éditions Christian, Paris, 1992. (ISBN2-86496-054-0)
Joëlle Dalegre Grecs et Ottomans 1453-1923. De la chute de Constantinople à la fin de l’Empire Ottoman, L’Harmattan Paris (2002) (ISBN2747521621).
Jean Nouzille La Moldavie, Histoire tragique d'une région européenne, Ed. Bieler (2004), (ISBN2-9520012-1-9).
Traian Sandu, Histoire de la Roumanie, Perrin (2008).
Notes et références
↑Le candidat au trône devait ensuite "amortir ses investissements" par sa part sur les taxes et impôts, verser en outre le tribut aux Ottomans, payer ses mercenaires et s'enrichir néanmoins. Pour cela, un règne d'un semestre au moins était nécessaire, mais la "concurrence" était rude, certains princes ne parvenaient pas à se maintenir assez longtemps sur le trône, et devaient ré-essayer. Cela explique le "jeu des chaises musicales" sur les trônes, la brièveté de beaucoup de règnes, les règnes interrompus et repris, et parfois les règnes à plusieurs (co-princes). Quant au gouvernement, il était assuré par les ministres et par le Sfat domnesc (conseil des boyards). Concernant le tribut aux Turcs, la vassalité des principautés roumaines envers l'Empire ottoman ne signifie pas, comme le montrent par erreur beaucoup de cartes historiques, qu'elles soient devenues des provinces turques et des pays musulmans. Seuls quelques petits territoires moldaves et valaques sont devenus ottomans : en 1422 la Dobrogée au sud des bouches du Danube, en 1484 la Bessarabie alors dénommée Boudjak, au nord des bouches du Danube (ce nom ne désignait alors que les rives du Danube et de la mer Noire), en 1538 les rayas de Brăila alors dénommée Ibrahil et de Tighina alors dénommée Bender, et en 1713 la raya de Hotin. Le reste des principautés de Valachie et Moldavie (y compris la Moldavie entre Dniestr et Prut qui sera appelée Bessarabie en 1812, lors de l'annexion russe) ont conservé leurs propres lois, leur religion orthodoxe, leurs boyards, princes, ministres, armées et autonomie politique (au point de se dresser plus d'une fois contre le Sultan ottoman). Les erreurs cartographiques et historiques sont dues à l'ignorance ou à des simplifications réductrices. Voir Gilles Veinstein et Mihnea Berindei : L'Empire ottoman et les pays roumains, EHESS, Paris, 1987.
↑La guerre russo-turque de 1806-1812 s'achève par le traité de Bucarest de 1812 entre l'Empire russe et l'Empire ottoman, qui inaugure une partition durable de la Moldavie, toujours divisée aujourd'hui. Selon les termes de ce traité, le Boudjak ottoman et la moitié orientale de la Moldavie, à l'est du Prut sont cédés à l'Empire Russe qui en fait sa province de Bessarabie (actuellement la République de Moldavie pour sa majeure partie), comprenant 45.630 km², avec 482.630 habitants, 5 citadelles (Hotin, Soroca, Orhei, Tighina et Cetatea-Alba), 4 ports (Reni, Izmaïl, Chilia et Cetatea-Alba), 17 villes și 695 villages, comme précisé dans les articles 4 et 5. L'habileté du négociateur du Tzar, l'émigré français Alexandre de Langeron, face au représentant ottoman, Démètre Mourousi, permet à la Russie de passer outre. Pour n'avoir pas su prévoir l'attaque de Napoléon contre la Russie et retarder les négociations jusque-là pour limiter les pertes ottomanes, Démètre Mourousi, lui aussi phanariote, finit décapité sur ordre du sultan Mahmoud II. Encore aujourd'hui, le 28 mai (date de la signature du traité) est un jour de deuil pour le mouvement unioniste moldo-roumain, à commémorer comme tel : voir [1], [2], [3] et [4].