La 5e armée est une grande unité de l'Armée rouge créée en mars 1918 au début de la guerre civile russe, puis recréée en avril 1918 (dissoute dès juin), en août 1918 (dissoute en septembre 1922) et en novembre 1922 (dissoute en juin 1924).
Après 1945, la 5e armée soviétique reste en Extrême-Orient, sur la frontière avec la Chine. En 1968, elle est renommée 5e armée combinée du Drapeau rouge (en russe5-я общевойсковая Краснознамённая армия ; abrégé en 5 OА). Devenue une unité de l'armée de terre russe en 1992, elle est maintenue, mais en sous-effectif. Le réarmement russe à partir de 2007 la remet à un niveau opérationnel, au sein du district militaire est, avec son état-major à Oussouriïsk.
À la mi-avril 1918, les troupes rouges dans le Donbass (les gardes rouges de la « 1re unité socialiste de Lougansk ») prennent le nom de « 5e armée rouge ukrainienne », sous le commandement de Kliment Vorochilov (natif de Dniepropetrovsk, puis ouvrier à Lougansk)[1]. Après avoir défendu brièvement Lougansk face aux Allemands et aux Ukrainiens de Petlioura, cette troupe se replie à partir du vers Tsaritsyne. Le , l'armée est renommée « groupe de Voroshilov », défendant pour un temps Tsaritsyne.
La 5e armée est ensuite envoyée intervenir en Mongolie de mai à août 1921 pour en chasser les cavaliers d'Ungern. L'armée est finalement dissoute le et les troupes dispersées dans le nouveau district de Sibérie orientale.
Quatrième formation
La 5e armée est de nouveau recréée à Tchita par décision du , à partir de l'« Armée révolutionnaire populaire de la République d'Extrême-Orient ». En charge de l'Extrême-Orient russe, mise sous le commandement de Ieronim Ouborevitch, elle a la charge de faire la chasse aux Blancs et garder Vladivostok, qui vient d'être reprise le . Cette armée est dissoute en juin 1924.
En juin 1941, la 5e armée se compose du 15ecorps de fusiliers (45e et 62edivisions), du 27e corps de fusiliers (87e, 125e et 135e divisions), du 9ecorps mécanisé (de Rokossovski, avec les 20e et 35e divisions de tanks, ainsi que la 131e division motorisée), du 22e corps mécanisé (19e et 41e divisions de tanks, ainsi que la 215e division motorisée), de la 2e région fortifiée (un tronçon de la ligne Molotov, en construction)[2], de quatre à sept (selon les sources) régiments d'artillerie, de deux régiments de gardes-frontières du NKVD et d'un régiment de sapeurs-pontonniers. L'armée est casernée près de la frontière, au nord-ouest de l'Ukraine, dans la partie annexée sur la Pologne.
Le , les forces armées allemandes attaquent, prenant par surprise la 5e armée dispersée au cantonnement : les unités motorisées allemandes foncent vers l'est notamment à la césure entre les 5e et 6e armées soviétiques. Sur ordre du chef d'État-Major général Gueorgui Joukov, des contre-attaques sont lancées du 26 au , impliquant les corps mécanisés des 5e et 6e armées soviétiques contre les flancs du Panzergruppe 1 du général von Kleist, dans la zone autour de Loutsk, Doubno et Brody (bataille de Brody). Les unités rouges s'y font détruire, avec un ratio d'un char allemand éliminé pour dix soviétiques[3].
En , la 11e division blindée allemande prend Berditchev, isolant la 5e armée soviétique, qui doit battre en retraite vers Kiev. Pendant la bataille de Kiev en septembre 1941, l'armée désorganisée se retrouve avec tout le front du Sud-Ouest dans un vaste encerclement, le commandant d'armée (Mikhaïl Ivanovitch Potapov) est blessé puis fait prisonnier, tandis que les dernières unités sont anéanties[4],[5].
Sixième formation
La 5e armée soviétique est recréé en avec comme commandant Dmitri Leliouchenko, au sein du Front de l'Ouest. Pendant la bataille de Moscou, elle se bat en octobre à Borodino (Leliouchenko, blessé, est remplacé par Leonid Govorov) et à Mojaïsk, puis en novembre autour de Kline et Solnetchnogorsk, y arrêtant l'offensive allemande au début décembre 1941. Engagée dans la contre-offensive à partir de la mi-décembre, l'armée reprend Zvenigorod puis Mojaïsk en janvier.
En décembre 1991, la CEI remplace l'URSS (accord de Minsk le 8 ; accords d'Alma-Ata le 21 ; dissolution de l'Union le ). Les Forces armées soviétiques deviennent les « Forces armées conjointes de la CEI », avant d'être partagées à partir de 1992 entre les différents nouveaux États souverains en fonction de leur lieu de garnison. Les Forces armées de la fédération de Russie sont créées le , puis le commandement commun de la CEI est dissous en juin 1993. La 5e armée soviétique devient donc la 5e armée russe, avec des effectifs réduits.
À partir du , les unités de la 5e armée sont identifiées dans le Nord du Donbass, avec la 60e brigade entre Makiïvka et Horlivka, en soutien des troupes séparatistes de la république populaire de Donetsk, ainsi que trois BTG de la 127e division et deux de la 57e brigade, face à Sievierodonetsk.
↑(en) Maximimo Argüelles Martinez, Soviet Army Order of Battle in World War II, X Mam Factory, , 408 p. (ISBN978-1-4461-9180-4), p. 37.
↑Jean Lopez (dir.), Nicolas Aubin et Vincent Bernard (ill. Nicolas Guillerat), Infographie de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Perrin, , 191 p. (ISBN978-2-262-06825-7), p. 99.
↑(en) John Erickson, Road to Stalingrad, , p. 274.
↑(en) T. N. Dupuy et Paul Martell, Great Battles on the Eastern Front, Indianapolis/New York, Bobbs-Merrill Company, , p. 48.