Les élections législatives israéliennes d' ont lieu de manière anticipée le en Israël pour désigner les membres de la 21e législature de la Knesset.
Le scrutin est marqué par le duel entre les deux principales formations dominant la campagne : le nouvellement créé parti Bleu et Blanc de Benny Gantz et le Likoud du premier ministre sortant Benyamin Netanyahou. Ce dernier en sort finalement gagnant, son parti arrivant en tête du scrutin avec des résultats en hausse, accompagné des bons résultats de ses alliés sur la droite de l'échiquier politique. Netanyahou est alors pressenti pour être reconduit dans ses fonctions pour un cinquième mandat.
Les membres de l'assemblée élue ne parviennent cependant pas à s'accorder sur la formation d'un nouveau gouvernement de coalition, menant au vote de sa dissolution dans la nuit du 29 au . De nouvelles élections sont organisées le 17 septembre suivant.
Contexte
Initialement prévues pour le au plus tard, les élections se déroulent de manière anticipée à la suite de plusieurs désaccords entre les différentes composantes de la coalition au pouvoir. Celle-ci voit en effet le départ du parti Israel Beytenou d'Avigdor Liberman après son opposition au cessez-le-feu conclu avec le Hamas dans la bande de Gaza en . La coalition ne détient alors plus qu'une fragile majorité avec 61 sièges sur 120. Cependant, ce départ pousse Le Foyer juif à réclamer le portefeuille de la Défense en échange de son maintien au gouvernement, ce qui rend la tenue de nouvelles élections inévitable. La perspective d'élections s'éloigne un temps à la suite du renoncement de ce parti à cette revendication[1]. Un désaccord de longue date quant à un projet de loi soutenu par les partis ultra-orthodoxes exemptant les étudiants de la Torah du service militaire provoque finalement la chute du gouvernement et un recours à des élections anticipées, que la Knesset approuve le par 102 voix pour[2],[3], les membres de la coalition gouvernementale s'étant accordés pour la voter[4].
En cas de maintien au pouvoir après les élections, Benyamin Netanyahou pourrait battre le record de longévité pour un Premier ministre d'Israël. Le record est détenu par David Ben Gourion qui était resté Premier ministre pendant plus de 13 ans, de 1948 à 1963[5].
Mode de scrutin
Israël est doté d'un parlementunicaméral, la Knesset, dont les 120 sièges sont pourvus tous les quatre ans, au plus tard le troisième mardi du mois hébraïque de heshvan, au scrutin proportionnel plurinominal avec listes bloquées et seuil électoral de 3,25 % dans une seule circonscription nationale. Après décompte des voix, les sièges sont répartis à la proportionnelle aux candidats de tous les partis ayant franchi ce seuil, sur la base du quotient simple et de la méthode de la plus forte moyenne, dans l'ordre de leurs position sur les listes[6].
Résultats lissés des sondages d'opinion, donnés en nombre de sièges.
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
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Déroulement
Les bureaux de vote sont ouverts de 7 h à 22 h. À 20 h, la participation était de 61,3 %, soit en léger recul par rapport aux deux derniers scrutins.
Le Likoud est accusé par la coalition Hadash-Ta'al d'avoir fourni des caméras cachées à ses partisans pour surveiller les bureaux de vote situés en zone majoritairement arabe[7],[8].
Résultats
Résultats des élections législatives israéliennes de 2019[9],[10]
Considéré comme le grand vainqueur des élections, le Likoud progresse et semble en mesure à l'aide de ses alliés de droite de constituer facilement une majorité de gouvernement[11]. Benyamin Netanyahou devrait ainsi être reconduit à son poste de Premier ministre[12]. Le dirigeant du parti Bleu et blanc, Benny Gantz, reconnait sa défaite le lendemain, affirmant que sa formation avait « mis en place une alternative au pouvoir » mais « respecter la décision du peuple »[13].
Netanyahou est chargé par le président Rivlin de former une majorité gouvernementale. Les différents partis ne parviennent cependant pas à s'accorder sur la formation d'une nouvelle coalition, la loi sur le service militaire des Haredim constituant toujours un point de blocage entre Israel Beytenou d'Avigdor Liberman et les partis religieux Shas et Union des partis de droite[14]. Le désaccord entre les partis de droite ne permet pour autant pas la formation d'une coalition par l'opposition. Choississant de résoudre leurs différends par les urnes, les membres de la Knesset votent dans la nuit du 29 au la dissolution de l'assemblée et la tenue de tenue d'un nouveau scrutin le [15],[16].