L’église de la Panagía Kapnikaréa (grec moderne : Εκκλησία της Παναγίας Καπνικαρέας), ou simplement Kapnikaréa (Καπνικαρέα), est un édifice byzantin du troisième quart du XIe siècle situé sur la rue Ermoú, dans le centre historique d'Athènes.
Au cours de son histoire, l'édifice est toutefois connu sous différents noms populaires : Kamoucharéa, du nom du tissu de soie utilisé dans la liturgie orthodoxe, « Notre-Dame de la princesse » (Παναγία της Βασιλοπούλας), selon la tradition attribuant l'érection d'une église antérieure au monument actuel à une impératrice byzantine originaire d'Athènes (Eudocie II ou Irène[3]), ou bien encore « Notre-Dame de Préntzas » (Παναγία του Πρέντζα), du nom du bienfaiteur et artisan de la Révolution grecque qui fit réparer l'édifice au milieu du XIXe siècle[1].
Histoire
Dédiée à la Vierge et célébrant la Présentation de Marie au Temple, l'église est datée entre 1050 et 1075[1]. Elle fut potentiellement érigée à l'emplacement d'une précédente église byzantine, elle-même ayant pris place sur les ruines d'un temple en l'honneur d'Athéna ou de Déméter[4],[5].
En 1834, les projets d'aménagement urbain de la nouvelle capitale de la Grèce, voulus par le roi Othon Ier et confiés à Leo von Klenze, prévoyaient la destruction de l'édifice dans le cadre du percement de la rue Ermoú. Le monument fut cependant sauvé de la démolition grâce à l'entremise du roi de Bavière, Louis Ier[1],[6] puis protégé par le roi Othon[6]. Après la destitution d'Othon près de trois décennies plus tard, l'église fut à nouveau menacée, en août 1863, par une décision du gouvernement provisoire(el) de Benizélos Roúfos, mais finalement sauvée par l'intervention des fidèles et du métropolite d'Athènes, Theófilos(el)[3].
L'église actuelle, qui fut vraisemblablement le catholicon d'un ancien monastère, présente une architecture complexe articulant trois structures principales relativement distinctes : l'église de la Panagía Kapnikaréa au sud, la chapelle sainte-Barbara au nord et l'exonarthex à l'ouest[9]. Comme d'autres églises de la même époque, l'édifice est situé à un niveau inférieur par rapport au sol actuel de la place éponyme qui l'entoure[10].
La chapelle sainte-Barbara occupe la partie septentrionale du complexe monumental. Les travaux commencèrent probablement peu après la construction de l'église principale, comme en témoignent les nombreuses ressemblances dans la maçonnerie du mur oriental des deux structures[19]. En revanche, le reste de la chapelle visible de nos jours est le fruit d'une rénovation du début du XIXe siècle, du moins avant 1836. Le dôme, plus petit et moins haut que son voisin méridional, est aussi plus grossier[19].
Exonarthex
Un narthex extérieur, autrefois portique, permet de lier l'église et la chapelle au sein d'une façade unifiée. Il est ainsi postérieur au reste du complexe et date probablement du début du XIIe siècle[21]. Un ensemble d'arches, de colonnes et de pilastres, surmonté par quatre toits à deux versants, forme le côté occidental de l'édifice[22]. À l'angle sud-ouest, un porche à deux colonnes du VIe siècle abrite une mosaïque de la Vierge à l'enfant réalisée par Élli Vóila et Agínor Asteriádis(el) en 1936[19].
Galerie
Vue aérienne depuis le sud
Église de la Panagía Kapnikaréa (gauche) et chapelle sainte-Barbara (droite)
Porche d'entrée au sud-ouest
Vue du naos et du sanctuaire depuis le narthex intérieur
↑ a et b(en) Effie Athanassopoulos, « Byzantine monuments and architectural "cleansing" in nineteenth-century Athens », dans Héritages de Byzance en Europe du Sud-Est à l’époque moderne et contemporaine, École française d’Athènes, (ISBN978-2-86958-530-0, lire en ligne), p. 195–218, p. 218.
↑(en) Andreas Georgopoulos, « 3D Geo: An alternative approach » (11e Conférence 3D Geoinfo, 20-21 octobre 2016, Athènes), ISPRS Annals of the Photogrammetry, Remote Sensing and Spatial Information Sciences, vol. IV-2/W1, , p. 99-106 (ISSN2194-9042, lire en ligne), p. 102.
↑(el) « Καπνικαρέα » [« Kapnikaréa »], sur uoa.gr (consulté le ).
↑(en) George Kontokostas, Asimina Antonarakou, Marisa Fountopoulou et Chara Drinia, « Urban geology: educational proposal for Geoscience. A case study from the inner city of Athens, Greece. », Bulletin of the Geological Society of Greece, vol. 56, no 1, , p. 133-146 (ISSN2529-1718, lire en ligne), p. 140.
↑(el) Efstáthios Stíkas, « Ο ναός των Αγίων Ασωμάτων «Θησείου» » [« L'église des Saints-Asomates « de Thissío » »], Bulletin de la Société Archéologique Chrétienne, vol. 19, , p. 115–126 (ISSN1105-5758, lire en ligne), p. 119.
↑Gisèle Hadji-Minaglou, « Le grand appareil dans les églises des IXe – XIIe siècles de la Grèce du Sud », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 118, no 1, , p. 161–197 (lire en ligne, consulté le ), p. 176.
↑(en) Chrysanthos Kanellopoulos et Lara Tohme, « A True Kūfic Inscription on the Kapnikarea Church in Athens? », Al-Masāq, vol. 20, no 2, , p. 133-139 (ISSN0950-3110, lire en ligne, consulté le ).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(el) Dimítrios Kaboúroglou, Ιστορία των Αθηναίων [« Histoire des Athéniens »], t. II, Athènes, Pelekanos Books, (1re éd. 1890), 331 p. (ISBN978-960-400-680-9, lire en ligne), p. 286-289.
(en) Ioannis Kassaras, Nicholas Voulgaris, Anna Maria Metheniti, Anthony Swain et Nikolaos Delinikolas, Vulnerability investigation of Kapnikarea chapel (Athens) using microtremor – Preliminary results (Actes du 8e Symposium sur la conservation des monuments du bassin méditerranéen (MONUBASIN)), Patras, 30 mai-2 juin 2010, 12 p. (lire en ligne [PDF]).
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