Selon la tradition, une église fut érigée au milieu du Ve siècle par l'impératrice byzantineEudocie II, originaire d'Athènes[8]. Lors de fouilles conduites en 1967, un ensemble de tombes ainsi qu'une mosaïque de l'époque romaine ont été mis au jour, laissant supposer la présence d'une villa à l'emplacement de l'église[8].
Au XIe siècle, le dénommé Nikolaos Kalomalos, spatharocandidat de l'Empire byzantin, commandita la reconstruction de l'église sur la base d'un précédent édifice. Le nom du fondateur du monument apparaît sur une inscription dédicatoire au-dessus de la porte d'entrée[9], véritable témoignage de la poésie byzantine du XIe siècle dans l'espace public[10]. Cependant, les spécialistes divergent sur la date exacte d'édification. L'hypothèse du XIIe siècle formulée par l'archéologue grec Andréas Xyngópoulos(el) est notamment contestée par Vitalien Laurent, qui affirme que l'édifice remonte au XIe siècle de par son inscription[11]. D'après Andréas Xyngópoulos, si une précédente église a vraisemblablement été fondée en 1049 ou 1065, selon la lecture de la date mentionnée sur l'inscription dédicatoire, une rénovation a probablement eu lieu au XIIe siècle[12]. L'historien britannique Arthur Hubert Stanley Megaw, spécialiste des églises byzantines, avance quant à lui une datation au dernier quart du XIe siècle[13].
Le monument fut endommagé par les affrontements lors de la guerre d'indépendance grecque en 1821[16]. Des travaux de restauration du sanctuaire furent conduits en 1840 avec l'aide financière de la population locale et du couple royal, le roiOthon Ier et la reine Amélie[8].
Depuis 2019, des travaux de restauration sont réalisés par le IerÉphorat des antiquités byzantines[17].
Architecture
L'église Saints-Théodore est l'une des rares églises athéniennes du XIe siècle à avoir traversé le temps sans modifications majeures[18],[19],[20]. Malgré l'ajout d'un clocher à l'époque moderne et de profondes restaurations, l'édifice est reconnue comme l'un des exemples les plus représentatifs de l'architecture byzantine à Athènes[21].
Construit en appareil cloisonné[16] à croix[22] en reprenant certaines caractéristiques de l'église préexistante, le monument mesure 10 mètres de largeur et 11,5 mètres de profondeur[8]. La maçonnerie laisse apparaître quelques symboles pseudo-coufiques[17] et les trois fenêtres du bêma garde les traces d'un emplacement pour un bassin en céramique appelé skyphia[23]. Le dôme octogonal est caractéristique du « type athénien(el) », percé de huit fenêtres géminées séparées par de fines colonnes, des sculptures animales surmontant les chapiteaux et des voussures en marbre. Une frise constituée de motifs en céramique court sur tout l'édifice[24].
↑Tantôt au pluriel (Άγιοι Θεόδωροι), tantôt au singulier (Άγιος Θεόδωρος), la dédicace renvoie indifféremment au même personnage, qu'il soit unifié ou dédoublé (Raymond Janin 1975, p. 309).
↑(en) Arthur Hubert Stanley Megaw, « The Chronology of some Middle-Byzantine Churches », Annual of the British School at Athens, no 32, 1931–1932, p. 90–130 (ISSN0068-2454), p. 12.
↑(el) Leftéris Kantzínos, Αθήνα 1204–1456: Τα άγνωστα χρόνια [« Athènes 1204–1456 : les années inconnues »], Athènes, Metaichmio Publications, , 304 p. (ISBN978-618-03-2397-9, lire en ligne), p. 81.
↑Jean Darrouzès, La géographie ecclésiastique de l'empire byzantin, Ire partie : le siège de Constantinople et le patriarcat œcuménique, t. 1 : Notitiae episcopatuum ecclesiae Constantinopolitanae, Paris, Institut français d'études byzantines, (lire en ligne), p. 310.
↑(el) Níkos Vatópoulos, « Το «βαθύ πηγάδι» των Αγίων Θεοδώρων » [« Le « puits profond » de Saints-Théodore »], sur www.kathimerini.gr (consulté le ).
↑Gisèle Hadji-Minaglou, « Le grand appareil dans les églises des IXe – XIIe siècles de la Grèce du Sud », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 118, no 1, , p. 161–197 (lire en ligne, consulté le ), p. 176.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(el) María Kazanáki-Láppa et Faní Malloúchou-Tufano, Τα βυζαντινά μνημεία της Ελλάδος στη Διεθνή Έκθεση της Ρώμης του 1911 [« Les monuments byzantins de la Grèce à l'Exposition internationale de Rome de 1911 »], Athènes, Société historique et ethnologique de Grèce, , 358 p. (ISBN9789606812057), p. 30–35.
(el) Nausiká Panselínou, Βυζαντινή Αθήνα [« Athènes byzantine »], Athènes, Kastaniótis, , 304 p. (ISBN9789600327106), p. 80.
Raymond Janin, Géographie ecclésiastique de l'Empire byzantin, t. 2 : Les Églises et les monastères des grands centres byzantins : Bithynie, Hellespont, Latros, Galèsios, Trébizonde, Athènes, Thessalonique, Paris, Institut français d'études byzantines, , 492 p. (ISBN90-429-3119-1).
Vitalien Laurent, « Nicolas Kalomalos et l'église des Saints Théodore à Athènes », Ελληνικά, vol. 7, no 1, , p. 72–82.
(en) Arthur Hubert Stanley Megaw, « The Date of H. Theodoroi at Athens », Annual of the British School at Athens, no 33, 1932–1933, p. 163–169 (ISSN0068-2454).
(el) Andréas Xyngópoulos(el), « Τα βυζαντινά και τουρκικά μνημεία των Αθηνών [« Les monuments byzantins et ottomans d'Athènes »] », dans Konstantínos Kourouniótis et Geórgios Sotiríou (eds.), Ευρετήριον των μνημείων της Ελλάδος [« Index des monuments de Grèce »], t. 2, , 230 p. (lire en ligne), p. 73–74.