Il passe les vingt premières années de sa vie à voyager au gré des affectations de son père[1]. Durant cette période, il pratique la photographie[2]. Il achève sa scolarité à l'École libre des sciences politiques en 1905 (section économique et financière), non diplômé[3].
Il épouse en 1913 à Paris, Concepción "Conchita" de Malo y Zayas-Bazán (1888-1966), une héritière cubaine. Six enfants naissent de ce mariage.
Parcours professionnel
En 1914, il est mobilisé et combat sur le front. Blessé en 1916 en Alsace, il sert ensuite comme officier d’ordonnance du maréchal Lyautey, au Maroc — qu'il avait connu à Paris au printemps 1911 chez la comtesse Roger de Barbentane, amie de sa mère.
Après la guerre, il se lance dans le journalisme, particulièrement dans le domaine des relations internationales qui lui est familier. Il écrit notamment pour la Revue l'Europe Nouvelle de Louise Weiss, la Revue des Deux Mondes, Le Temps, ou encore Le Journal de Genève. En 1934, il devient éditorialiste au Figaro « rénové par Pierre Brisson » selon son expression. Vers 1935, comme il le rappelle avec détachement dans ses souvenirs, il est suspecté d'être « vendu » tour à tour à l'Italie fasciste et à l'Allemagne hitlérienne, et devient une cible de deux presses opposées idéologiquement, étant qualifié par le journal Le Populaire de « pédicure de Mussolini », par l'Action française, de « perroquet du quai d'Orsay », ou encore, par Léon Daudet, de « degré zéro », d'où son expression : « il fait dix degrés au-dessous (ou au-dessus) de Wladimir d'Endormesson »[4].
Ambassadeur de France
Sa carrière diplomatique commence en , quand Paul Reynaud le nomme ambassadeur auprès du Saint-Siège[5], afin d'obtenir du Pape Pie XII qu'il convainque Benito Mussolini de ne pas déclarer la guerre à la France. Il arrive cependant trop tard à Rome et il est rappelé en octobre par le gouvernement de Vichy, qui envoie Léon Bérard pour lui succéder. Wladimir d'Ormesson est radié des cadres en et, jusqu'en 1942, il collabore au Figaro replié à Lyon avant d'entrer dans la clandestinité. Il est en effet traqué comme son directeur Pierre Brisson par la Gestapo, à laquelle il peut échapper grâce à un préfet « jouant double jeu » (ce qui lui valut d'être arrêté), et par la Milice de Lyon, qui le condamna à mort par contumace.
Wladimir d'Ormesson est l'auteur de nombreux ouvrages, surtout des essais (Dans la nuit européenne, La Confiance de l’Allemagne, Qu’est-ce qu’un Français ?, La Première Mission de la France aux États-Unis, Portraits d’hier et d’aujourd’hui, La Grande Crise mondiale de 1857, La Révolution allemande, Vue cavalière de l’Europe, L’Éternel Problème allemand, La Ville éternelle, Mission à Rome, Auprès de Lyautey — dont il détenait 500 lettres datées de 1911 à 1934), mais aussi des poèmes (Les Jets d'eau) et un roman (La Préface d'une vie). Il est élu le à l'Académie française, au fauteuil de Paul Claudel. Il y est reçu en [9] par Daniel-Rops[10].
(it + fr) Diego Mormorio et Enzo Eric Toccaceli (préf. Leonardo Sciascia), Wladimir d’Ormesson, fotografie 1904-1911, Rome, Edizioni Kappa, , 136 p.
(it) Liliana Senesi, La missione a Roma di Wladimir d'Ormesson. Un ambasciatore francese in Vaticano (maggio-ottobre 1940), Milan, Giuffrè, , 378 p.
Rose d'Ormesson, Autour de la table en pierre - Souvenirs de Rose d'Ormesson (1917-2015), fille de Wladimir d'Ormesson, Paris, IBAcom, , 270 p. (ISBN9782746617926)