La verrière a été exécutée entre 1145 et 1155, elle est contemporaine de la façade de la cathédrale, construite après l'incendie de 1134 et épargnée par celui de 1194. Les trois baies de la rosace ont été très restaurées aux XIIIe et XVe siècles, puis nettoyées et protégées dans les années 1970[1].
Le vitrail est composé de vingt quatre scènes inscrites dans les armatures carrées[3].
Les scènes sont alternativement inscrites dans des carrés et des cercles. Les scènes inscrites dans les carrés sont à fond rouge, et sont bordées d'un filet blanc et d'une bordure polychrome (un fond bleu à motifs en demi-cercles pour les carrés extérieurs, une alternance de carrés et de cercles bleus reliés par des motifs végétaux de couleur pour les carrés centraux). Les scènes inscrites dans des cercles sont à fond bleu, et sont entourées d'un cercle rouge bordé de deux filets blancs et ponctué de bleu, les quatre coins étant remplis d'une fleur (de lys?) sur fond vert.
L'ogive supérieure est occupée par une grande scène représentant une Vierge à l'Enfant dans une mandorle entourée de deux anges.
L'ensemble du vitrail est bordé par une bordure de motifs circulaires dans lesquels alternent motifs végétaux et animaux fantastiques.
Thématique
La verrière représente l'enfance et une partie de la vie publique du Christ[1].
Le vitrail se lit généralement de bas en haut et de gauche à droite, mais certaines scènes sont déplacées par rapport à cet ordre de base.
La Vierge Marie en majesté, sous forme de Sedes sapientiae, entourée d'une mandorle. Elle tient deux sceptres fleuris, signe de sa double royauté sur les Anges et sur la Terre[3]. Les sceptres sont fleuris de fleur de lys, symbole de virginité.
Deux anges encadre la mandorle, tenant un sceptre, et en position d'adoration.
Dans l'écoinçon de gauche, le soleil apparaît sous les traits d'un jeune homme sortant des nuages, dans celui de droite un croissant de lune est présenté par une femme vêtue de bleu, rappelant l'Apocalypse (12:1) et figurant l'ancien et le nouveau testament (St Augustin)[3].
Le massacre des Innocents, « c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus » (citation de Jr 31:15).
La fuite en Égypte (Mt 2:14). L'Évangile du Pseudo-Matthieu indique que Jésus ordonne aux palmiers de se pencher pour permettre de cueillir leurs fruits, et à l'eau de jaillir entre leurs racines.
Le gouverneur Aphrodisius et sa suite accueillent la Sainte Famille à l'entrée de la ville de Sotinen en Égypte (Pseudo-Matthieu)[3].
La Sainte Famille arrive en Égypte, le Christ fait une geste de bénédiction.
Les rois mages sont avertis en songe de ne pas retourner voir Hérode (Mt 2:12).
(I) De bas en haut, et de gauche à droite :
L'Annonciation (Lc 1:26-38). Un ange portant un caducée[3] (symbole de Mercure le messager des dieux) se présente à la Vierge, qui s'est levée de son siège et lève la main en signe de protestation : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais point l’homme ? »
La Nativité (Lc 2:1-7). Au-dessus brille l'étoile de la nativité. L'enfant Jésus se trouve ici non pas dans une mangeoire, mais sur un autel, car selon la glose « le berceau du Christ est en même temps l'autel du sacrifice. »[3] L'âne et le bœuf sont tirés de l'Évangile du Pseudo-Matthieu.
L'annonce faite aux bergers (Lc 2:8-14).
Hérode consulte les grands prêtres pour savoir où doit naître le Christ (Mt 2:3-6).
Les rois mages se présentent devant Hérode (Mt 2:1-8).