La musique du film, composée par Hans Zimmer, a remporté un Grammy Award pour le thème principal, qui utilise fortement les synthétiseurs en lieu et place des instruments d'orchestre traditionnels.
Une version longue du film, qui incorporait sept minutes de scènes supprimées, a été diffusée sur DVD en 2006. Lorsque le film a été diffusé sur Blu-ray deux ans plus tard, il a été restauré dans sa version originale[2].
Synopsis
1995. Alors que la rébellion tchétchène s'étend dans le Caucase, la Russie réplique en bombardant massivement les rebelles. En raison des victimes civiles provoquées par ces bombardements intensifs, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne décident de suspendre l'aide internationale à la Russie. Affirmant que cette décision est un « acte de guerre », Vladimir Radtchenko, un leader ultra-nationaliste russe à la tête d'unités dissidentes de l'armée russe, menace l'ordre international en s'emparant d'une base de missiles nucléaires et une base navale de sous-marins, situés dans l'est de la Russie près de Vladivostok.
Au cours de la patrouille de l’Alabama, un message-flash[a] ordonne au capitaine Ramsey de tirer les missiles Trident de son bâtiment sur les insurgés russes qui, entre-temps, ont compromis les codes de lancements et commencé à ravitailler leurs silos de missiles. C'est alors qu'un sous-marin d'attaque russe de classe Akula, aux mains des dissidents, arrive sur la zone et engage le combat avec l’Alabama. Mais aucun des vaisseaux ne l'emporte et l'ennemi russe disparaît, le tir d'une torpille masquant sa présence sur les écrans-sonar.
Au cours du combat, l’Alabama perd sa radio de bord mais reçoit tout de même un nouveau message-flash, à propos du précédent ordre de tir, à l'aide de sa bouée-radio de secours. Cependant, la défaillance de celle-ci interrompt la retranscription du message dans son intégralité. C'est alors qu'une divergence de vue apparaît entre le commandant Ramsey et son second Hunter. Pour Ramsey, ce message incomplet est impossible à authentifier, et donc il maintient sa décision d'envoyer ses missiles avant que Radtchenko ne le fasse ; pour Hunter en revanche, ce message (impliquant un tir de missile) ne peut être ignoré et doit donc être confirmé afin d'éviter de déclencher par erreur une guerre nucléaire. Le commandant et son second refusant tous deux de céder, une violente altercation intervient entre les deux hommes, à l'issue de laquelle Hunter prend le contrôle du vaisseau et place le commandant Ramsey aux arrêts pour avoir contrevenu aux règlements de l'US Navy.
Quelque temps plus tard, l'Akula réapparaît et attaque l’Alabama. Hunter parvient à faire détruire le sous-marin ennemi, mais celui-ci tire une dernière salve de torpilles avant son anéantissement, occasionnant d'importants dommages au bâtiment américain. Privé de sa propulsion et faisant eau, l’Alabama commence à sombrer dans les abysses, menaçant d'imploser quand il atteindra sa profondeur maximale. Pour éviter un désastre au sous-marin, Hunter se voit contraint de faire fermer un compartiment étanche, condamnant quelques marins restés coincés à l'intérieur. Finalement, le chef mécanicien réussit à réactiver la propulsion. L’Alabama remonte vers la surface, Hunter voulant à tout prix faire confirmer le message-flash interrompu en utilisant l'antenne VLF de secours du sous-marin.
Cependant, des officiers restés fidèles à Ramsey délivrent le commandant puis reprennent le contrôle du navire par les armes. Hunter est à son tour mis aux arrêts par Ramsey, le commandant reprenant la procédure de tir contre les dissidents russes. Mais Hunter, parvenant à se libérer et accompagné de marins ralliés à sa cause, empêche in extremis le déclenchement des missiles, en conservant la clé de tir de la console de tir missile, forçant ainsi Ramsey au statu quo. Après avoir tenté de récupérer la clé par la force, Ramsey laisse finalement quelques minutes Hunter pour faire vérifier le message-flash tronqué. La radio de bord parvient à être réparée, permettant la retranscription du message : le tir missile est annulé, les forces dissidentes de Radtchenko ayant capitulé. L'équipage accueille la nouvelle avec soulagement. Peu après, Ramsey, conscient de son erreur, laisse volontairement le commandement du sous-marin à Hunter avant de se retirer dans sa cabine.
De retour à terre, l'affaire est jugée en cour martiale par les autorités de la Navy à Pearl Harbor. Après l'audition du commandant Ramsey, le tribunal conclut que les deux premiers officiers du vaisseau avaient à la fois tort et raison. Officieusement, le président du tribunal réprimande les deux hommes pour n'avoir pas su résoudre leur différend, aboutissant à une mutinerie dans un bâtiment de guerre américain et, plus grave, au viol des procédures de tir nucléaire. Officiellement, il indique que les actions des deux hommes à bord ont été justifiées, et dans le meilleur intérêt des États-Unis. En vertu de quoi, le commandant Ramsey est autorisé à prendre sa retraite anticipée du service actif, avec tous les honneurs, tandis que le commandant Hunter (sur recommandation de Ramsey) est en attente d'un nouveau poste de commandement sur sous-marin.
À la sortie du tribunal, Hunter remercie Ramsey, qui admet de son côté avoir eu tort. Les deux hommes se saluent et se quittent en bons termes.
Un dernier intertitre indique que, dorénavant, la décision de tir nucléaire n'appartient plus aux commandements de sous-marin mais au président des États-Unis.
Fiche technique
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Viggo Mortensen (VF : Renaud Marx ; VQ : Jacques Lavallée) : le lieutenant (lieutenant de vaisseau) Peter « Weps » Ince, responsable de la tranche missiles (Weapons Officer, WEPS)
En 1993, plusieurs exécutifs de Hollywood Pictures dont son président Ricardo Mestres, Don Simpson et Jerry Bruckheimer, Tony Scott et les scénaristes Michael Schiffer et Richard Henrick sont invités par l'US Navy à bord de l'USS Florida pour leurs recherches sur le film. La marine américaine a cependant refusé par la suite de participer à la production du film, arguant que le scénario racontait une mutinerie, et qu'il donne donc une mauvaise image de la discipline dans l'armée. La marine nationale française a prêté son concours à la production et est remerciée dans le générique ; en outre, les premières et les dernières scènes du film sont tournées sur le porte-avionsFoch.
Les scénaristes Robert Towne et Steven Zaillian ont été engagés pour quelques réécritures, sans pour autant apparaître au générique. Robert Towne a par exemple écrit la scène « Von Clausewitz »[3].
Quentin Tarantino a également participé de manière non créditée à l'écriture de quelques dialogues. Le dialogue à propos du Surfer d'argent lui est d'ailleurs régulièrement attribué (l'aspect pop culture de l'échange ressemble en effet beaucoup à son style d'écriture). Il a également nommé le personnage Russell Vossler en référence à son ami Rand Vossler[3].
Pour le tournage en 1994, une passerelle de sous-marin a été reproduite et montée sur une plate-forme mobile. Ce plateau est également utilisé pour simuler l'USS Georgia dans le film Independence Day, sorti un an plus tard[3].
Les premières et dernières scènes du film sont tournées sur le porte-avionsFoch. Certaines scènes ont été ainsi tournées près de l'île Longue dans le Finistère[9].
Le reporterRichard Valeriani(en) de CNN, qui apparaît au début et à la fin du film sur le porte-avions Foch, est bel et bien un journaliste, en réalité un ancien correspondant diplomatique de NBC News dans les années 1960 et 1970, qui prête son nom pour le film[10].
Musique
Crimson Tide Music from the Original Motion Picture
La musique du film est composée par Hans Zimmer, qui avait déjà collaboré avec Tony Scott pour Jours de tonnerre et True Romance. Il remporte un Grammy Award pour le thème principal, qui utilise fortement les synthétiseurs en lieu et place des instruments d'orchestre traditionnels.
À sa sortie en salles, USS Alabama rencontre une critique majoritairement positive. Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 88 % d'avis favorables, sur la base de 51 critiques collectées et une note moyenne de 7,45/10 ; le consensus du site indique : « Vantant [une intrigue composée de] sensations fortes tendues et quelques dialogues fracassants grâce à un Quentin Tarantino non crédité, [USS Alabama] montre le réalisateur Tony Scott au sommet de son jeu d'action »[12]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 66 sur 100, sur la base de 20 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis généralement favorables »[13].
Box-office
Lors de son exploitation, USS Alabama rapporte une recette de 159 387 195 $ au box-office mondial[14] pour un budget de production estimé à 53 millions. En France, sorti dans 353 salles, il réalise 638 643 entrées[4].
Au début du film, deux officiers (incarnés par James Gandolfini et Viggo Mortensen) se questionnent par jeu pour savoir qui de Curd Jurgens ou de Hardy Kruger a joué le rôle d'un capitaine allemand dans L'Enfer des tropiques. Il s'agit d'une erreur de traduction car dans la version originale, la conversation concerne The Enemy Below, soit Torpilles sous l'Atlantique. La confusion entre les deux films semble venir du titre anglais de L'Enfer des tropiques qui est Fire Down Below.
Une séquence du film met en scène une citation de Carl von Clausewitz, « La guerre n'est que le prolongement de la politique par d'autres moyens », qui devient un sujet de débat au cours d'une conversation informelle dans le mess des officiers entre le commandant Ramsey (Gene Hackman) et son second Hunter (Denzel Washington).
Au cours du film, le commandant en second Hunter départage deux matelots qui se disputent à propos d'un personnage de bande dessinée de Marvel Comics, le Surfer d'argent ; l'un (Rivetti) préférant la version originale dessinée par Jack Kirby tandis que l'autre (Bennefield) préfère celle dessinée par Jean Giraud, dit Mœbius.