Trois Odelettes anacréontiques

Trois Odelettes anacréontiques
op. 13
Genre Mélodies pour chant,
flûte et piano
Nb. de mouvements 3
Musique Maurice Emmanuel
Durée approximative min
Dates de composition 1911
Dédicataire Povla Frisch, Olympe Havet,
Louis Havet
Création
Paris Drapeau de la France France
Interprètes Povla Frisch, Clouet (flûte)
et Émile Poillot (piano)
Versions successives
version orchestrée, le , par Rose Féart, Marcel Moyse (flûte),
Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, Philippe Gaubert (dir.),
Paris Drapeau de la France France

Les Trois Odelettes anacréontiques, op.13 forment un cycle de mélodies composé par Maurice Emmanuel en 1911 pour mezzo-soprano, flûte et piano, sur deux poèmes de Rémy Belleau et un poème de Ronsard. Orchestrée la même année, l'œuvre est d'abord présentée en privé le , par Povla Frisch avec Émile Poillot au piano. La première audition publique a lieu le , par Rose Féart et Marcel Moyse à la flûte avec l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, sous la direction de Philippe Gaubert. La partition pour chant, flûte et piano est publiée aux éditions Durand en 1914.

Cette œuvre, l'une des rares partitions de Maurice Emmanuel ayant rencontré un succès immédiat, est toujours l'une des plus souvent interprétées parmi ses mélodies.

Composition

Contexte

Maurice Emmanuel entreprend la composition de ses Trois Odelettes anacréontiques en 1911, lorsque ses études musicologiques l'ont conduit à « un nouvel humanisme[1] ». « Comme Albert Roussel », note son biographe Christophe Corbier, « il choisit de mettre en musique les vers du Grec Anacréon, le poète de l'amour et des doux plaisirs[2] ». Cependant, Roussel utilise la traduction en prose de Leconte de Lisle — « lequel se montre aussi lisse, en cette occasion, qu'il peut ailleurs sembler tarabiscoté[3]… » observe Guy Sacre — pour ses six Odes anacréontiques op.31 et 32 de 1926. Emmanuel reprend plus volontiers les « imitations » anacréontiques de la Renaissance française, revenant « à ses amours adolescentes, comme s'il voulait renouer le fil de son inspiration rompu par deux décennies de doutes et d'hésitations[2] ».

Création

Les Trois Odelettes anacréontiques sont d'abord présentées en privé le , par Povla Frisch avec Émile Poillot au piano[4]. L'œuvre ayant fait l'objet d'une orchestration[5] dès 1911[6], la première audition publique a lieu le , par Rose Féart et Marcel Moyse à la flûte avec l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, sous la direction de Philippe Gaubert[4].

La partition pour chant, flûte et piano est publiée aux éditions Durand en 1914[4].

Analyse

L'œuvre est en trois mouvements[7] :

  1. « Au Printemps » (Rémy Belleau) — Tranquillo, à
  2. « À la Cigale » (Rémy Belleau) — Giocoso ma moderato, à
  3. « À la Rose » (Pierre de Ronsard) — Mouvement de valse (Tempo di Walzer) à

Postérité

Les Trois Odelettes anacréontiques ont « d'emblée séduit le public et ont souvent été interprétées » : les chanteuses Claire Croiza et Jane Laval, les flûtistes René Le Roy et Marcel Moyse, les chefs Philippe Gaubert et Charles Münch proposent souvent cette œuvre en concert durant l'entre-deux-guerres[8].

Selon Harry Halbreich, « elles représentent en effet ce que Maurice Emmanuel a écrit de plus immédiatement séduisant et de plus accessible. Ce sont trois petites merveilles de concision, de liberté et de fraîcheur[9] ». Ces mélodies permettent de briser cette « image d'un intellectuel glacial et abstrait » qui a longtemps été associée au compositeur, éminent musicologue, helléniste et spécialiste de la musique ancienne[10]. « Rien ne saurait être plus loin de la vérité, un simple coup d'oreille donné aux exquises Odelettes anacréontiques suffit à le montrer immédiatement : on ne saurait imaginer musique plus fraîche, plus spontanée, plus débordante de vie [9] ».

Ces trois mélodies, « très attachantes par leur fluidité et leur fraîcheur, sont aujourd'hui les plus connues du compositeurs[11] ».

Discographie

Bibliographie

Ouvrages généraux

Monographies

Notes discographiques

  • (fr + en) Harry Halbreich, « Un poète caché par un savant », p. 4-8, Paris, Timpani (1C1030), 1995 .
  • (fr + en) Guy Sacre, « Albert Roussel, le musicien des adieux », p. 4-13, Paris, Timpani (2C2064), 2001 .

Références

Liens externes