Cette œuvre, l'une des rares partitions de Maurice Emmanuel ayant rencontré un succès immédiat, est toujours l'une des plus souvent interprétées parmi ses mélodies.
Composition
Contexte
Maurice Emmanuel entreprend la composition de ses Trois Odelettes anacréontiques en 1911, lorsque ses études musicologiques l'ont conduit à « un nouvel humanisme[1] ». « Comme Albert Roussel », note son biographe Christophe Corbier, « il choisit de mettre en musique les vers du Grec Anacréon, le poète de l'amour et des doux plaisirs[2] ». Cependant, Roussel utilise la traduction en prose de Leconte de Lisle — « lequel se montre aussi lisse, en cette occasion, qu'il peut ailleurs sembler tarabiscoté[3]… » observe Guy Sacre — pour ses six Odes anacréontiques op.31et 32 de 1926. Emmanuel reprend plus volontiers les « imitations »anacréontiques de la Renaissance française, revenant « à ses amours adolescentes, comme s'il voulait renouer le fil de son inspiration rompu par deux décennies de doutes et d'hésitations[2] ».
Selon Harry Halbreich, « elles représentent en effet ce que Maurice Emmanuel a écrit de plus immédiatement séduisant et de plus accessible. Ce sont trois petites merveilles de concision, de liberté et de fraîcheur[9] ». Ces mélodies permettent de briser cette « image d'un intellectuel glacial et abstrait » qui a longtemps été associée au compositeur, éminent musicologue, helléniste et spécialiste de la musique ancienne[10]. « Rien ne saurait être plus loin de la vérité, un simple coup d'oreille donné aux exquises Odelettes anacréontiques suffit à le montrer immédiatement : on ne saurait imaginer musique plus fraîche, plus spontanée, plus débordante de vie [9] ».
Ces trois mélodies, « très attachantes par leur fluidité et leur fraîcheur, sont aujourd'hui les plus connues du compositeurs[11] ».