Grâce à l'abaissement de la nappe phréatique, des fouilles ont pu reprendre en 1982-83, qui ont donné lieu à une étude de datation publiée en 1986 par Denis Geraads[1].
Des fouilles plus récentes, relancées sur le site en 2014 par le professeur Mohamed Sahnouni, ont permis de découvrir des ossements fossiles d’animaux et des outils lithiques datés d'environ 1 million d'années[2].
Description
Le site est constitué d'un ancien marais ou lac qui se trouvait au milieu d'un environnement ouvert et sec. Le lac était alimenté par des sources artésiennes qui ont soulevé la couche de sable du Miocène sous-jacente[1].
Vestiges fossiles
Le site a livré de nombreux ossements animaux et quelques ossements humains (3 mandibules, un os pariétal, et 9 dents isolées), attribués en 1955 à une nouvelle espèce par Camille Arambourg : Homo mauritanicus (à l'époque, Atlanthropus mauritanicus).
Les fossiles humains ont été datés d'au moins 700 000 ans en 1986 par Denis Geraads, par l'analyse de la paléofaune, apparemment corroborée à l'époque par le paléomagnétisme[1]. En 2016, Denis Geraads a révisé la datation du site à probablement environ 1 Ma, la polarité magnétique normale relevée sur le site correspondant vraisemblablement à l'excursion de Jaramillo (1,06 à 0,9 Ma AP)[3].
Les mandibules, de très grande taille, appartenaient à des hommes particulièrement robustes. L'attribution ultime de ces fossiles à une espèce ou à une autre varie selon les auteurs.
Mandibule Ternifine 3, vue latérale
Vue complète
Industrie lithique
Le site a également livré une industrie lithiqueacheuléenne comportant des bifaces, des hachereaux, de grands éclats retouchés, et de petits éclats de silex, l'ensemble étant d'une facture plutôt archaïque, avec une rare utilisation de percuteur tendre et de la méthode Kombewa[1], ce qui correspond mieux à la nouvelle datation du site.
Références
↑ abc et d(en) Denis Geraads, Jean-Jacques Hublin, Jean-Jacques Jaeger et Tong H., Sen S. et Toubeau P., « The Pleistocene Hominid site of Ternifine, Algeria : new results on the environment, age, and human industries », Quaternary Research, no 25, , p. 380-386 (lire en ligne)
Camille Arambourg (1957), « Récentes découvertes de paléontologie humaine réalisées en Afrique du Nord française (L'Atlanthropus de Ternifine - L'Hominien de Casablanca) », in Third Panafrican Congress on Prehistory, Livingstone 1955, Clark J.D. et Cole S. (dir.), Londres, Chatto & Windus, p. 186-194
Lionel Balout et Jacques Tixier (1956), « L'Acheuléen de Ternifine », in Congrès préhistorique de France - Compte rendu de la XVe session - Poitiers-Angoulème, 15-, p. 214-218
Lionel Balout, Pierre Biberson, Jaxques Tixier (1967), « L'Acheuléen de Ternifine (Algérie), gisement de l'Atlanthrope », L'Anthropologie, t.71, no 3-4, p. 217-237
L. Balout, Pierre Biberson, J. Tixier (1970), « L'Acheuléen de Ternifine (Algérie), gisement de l'Atlanthrope », in Actes du VIIe Congrès International des Sciences préhistoriques et protohistoriques, Prague, UISPP, 21-, p. 254-261
Djemmali N.-E. (1985), L'industrie lithique acheuléenne du gisement de Tighennif (Ternifine), Algérie, Paris, Université Pierre et Marie Curie, Muséum National d'Histoire Naturelle, Thèse de Doctorat, 184 p.
(en) Denis Geraads, Jean-Jacques Hublin, Jean-Jacques Jaeger et Tong H., Sen S. et Toubeau P., « The Pleistocene Hominid site of Ternifine, Algeria : new results on the environment, age, and human industries », Quaternary Research, no 25, , p. 380-386